L’agence de nouvelles Bloomberg a nommé un certain nombre de pays européens dont ses experts estiment qu’ils pourraient bientôt se transformer en foyers d’instabilité. Ceux-ci incluent l’Allemagne, l’Espagne, l’Autriche et les Pays-Bas. La Grande-Bretagne, la Lituanie, la République tchèque, la Roumanie, la Croatie et la Hongrie peuvent également être inclues pour leur part dans la poursuite de l’instabilité de la région. L’agence de nouvelles relie toute cette agitation potentielle aux prochaines élections législatives, présidentielles et locales dans ces pays, ainsi qu’aux référendums à venir.
Selon les experts de Bloomberg, les élections régionales dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale et à Berlin les 4 et 18 septembre, dans lesquelles l’Alternative du parti d’opposition pour l’Allemagne (Afd) peut être couronnée de succès, permettra de déterminer ce que le paysage politique sera en l’Allemagne à l’approche des élections au Bundestag à l’automne 2017. Si Angela Merkel se présente à nouveau au poste de chancelière, les élections deviendront un référendum de confiance en elle − un plébiscite. La politique de Merkel au sujet des réfugiés a provoqué une réaction grave, affaiblissant la position de la chancelière. À l’heure actuelle, l’Afd est prête à défier les chrétiens-démocrates. Il convient de rappeler que l’Afd a remporté 24 % dans les élections régionales de Saxe-Anhalt tenues en mars 2016.
Des élections régionales doivent également avoir lieu au pays basque espagnol en septembre 2016. Les experts prédisent que les nationalistes basques conserveront le pouvoir. En outre, le parti Podemos − qui, bien que favorable au maintien de l’unité de l’Espagne est opposé aux mesures d’austérité et aux réductions de dépenses imposées au pays par ses créanciers− peut améliorer sa position. Après les élections, les nationalistes basques demanderont à Madrid plus d’argent et d’autonomie locale, donnant un nouvel élan aux séparatistes en Catalogne.
Début octobre seront rejouées les élections présidentielles en Autriche. Le candidat du Parti libéral autrichien, Norbert Hofer, a une chance raisonnable de devenir président, bien que la compétition promette d’être serrée. Ces nouvelles élections ont été programmées suite à une décision de justice qui avait annulé le résultat des élections précédentes, tenues le 22 mai, dans lequel le candidat du Parti Vert, Alexander van der Bellen, avait battu Hofer de justesse.
Octobre 2016 verra également un référendum sur la réforme du gouvernement en Italie. La réforme proposée, mise en avant par le Parti démocratique du Premier ministre Matteo Renzi, dépouillera la chambre haute du parlement de la capacité de faire tomber les gouvernements. Le nombre de sénateurs serait réduit de deux tiers. Bloomberg cite les résultats d’un sondage, réalisé en juillet, auprès de l’opinion publique montrant que 35 % des Italiens s’opposent à la réforme, 29 % l’appuient, et 18 % sont indécis. Matteo Renzi a promis de démissionner s’il perd le référendum. Une crise politique, si elle se produit, sera bénéfique au mouvement eurosceptique Cinque Stelle [Cinq Étoiles] en Italie, qui réclame un référendum sur l’adhésion de l’Italie à la zone euro. Par ailleurs, le Mouvement Cinq étoiles bénéficie actuellement de meilleurs sondages que le Parti démocrate au pouvoir actuellement.
Un référendum est également prévu en Hongrie en octobre. Les Hongrois devront répondre à la question : « Voulez-vous que l’Union européenne ait le droit de prescrire l’hébergement obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans le consentement du Parlement ? » Le Premier ministre Viktor Orban estime que les « quotas de l’UE pour la distribution des réfugiés répandent le terrorisme à travers l’Europe ». Il n’y a aucun doute sur le résultat : la majorité des Hongrois est contre l’arrivée des réfugiés. La seule question est de savoir si le taux de participation sera inférieur à 50 %.
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