Un incendie, peut-être d’origine criminelle, s’est déclaré hier dans une région forestière à 20 kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine.
La nuit dernière, un vent violent s’est levé et a attisé gravement le feu qui a déjà consumé plus de 400 hectares, projetant dans l’air, de la fumée contenant des particules radioactives présentes depuis avril 1986 dans la végétation. La police a ordonné l’évacuation de zones entières, proches de la zone interdite depuis la catastrophe de 1986, et publié un communiqué :
« Certaines personnes habitent illégalement dans plusieurs villages, en particulier à Loubianke et Ilintsakh. Les forces de l’ordre de la zone de la centrale nucléaire les ont acheminées en lieu sûr. Le bétail et leurs biens ont également été emportés »
Plusieurs foyers de départ ont été constatés, suggérant que le feu a été déclenché délibérément.
Le régime de Kiev, qui tente de rassurer la population en précisant que les niveaux de radiation autour de la capitale sont stables, se trouve débordé par l’ampleur de la catastrophe et n’a pu mobiliser que 300 pompiers, 50 véhicules, 2 bombardiers d’eau Antonov An-32 et un hélicoptère.
Des informations confuses émanent des différents canaux officiels, des responsables du service d’État des situations d’urgence se veulent rassurants et certifient que la situation est sous contrôle tandis que le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, s’est voulu plus prudent en avouant un manque cruel de moyens : « On a besoin d’au moins 12 hélicoptères d’urgence mais nous n’en possédons que deux. »
Un comble pour un régime qui n’a pas cessé d’emprunter des sommes importantes auprès des Occidentaux pour acheter des armes afin de lutter contre l’insurrection des russophones du Donbass.
Le 26 avril 1986, un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé, provoquant la dissémination d’un panache d’émissions radioactives dans l’atmosphère. La centrale est définitivement fermée depuis 2000. Les travaux d’isolation, via un coffrage de plus de 20 000 tonnes d’acier, dont la fin devait avoir lieu à la fin de cette année, ont été reportés à la fin 2017 en raison de « difficultés technologiques » d’après la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), qui finance le projet.