Ils seraient entre 2 000 et 2 500 combattants dans les rangs de l’État Islamique à avoir déjà rejoint l’Afrique après avoir déserté leurs postes. Plusieurs milliers d’autres convergent vers le Sahel et le Maghreb, donnant des sueurs froides aux services de sécurité dans la région. Ces combattants pourraient chercher à implanter de nouvelles bases sur le continent.
Selon le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, un certain nombre de terroristes armés en provenance du Yémen sont déjà arrivés en Somalie. De nombreux djihadistes étrangers en déroute désertent massivement les rangs de Daech en Syrie et en Irak pour regagner leurs pays d’origine.
« Nous enregistrons aujourd’hui l’élargissement du champ d’action des groupes terroristes au nord du Mali et dans des pays du voisinage, mais l’arrivée des éléments terroristes armés étrangers dans la région du Sahel complique davantage la situation », a-t-il averti, lors de la réunion annuelle du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) qui vient se tenir en Algerie.
La Tunisie, le plus gros contingent de djihadistes
À elle seule, la Tunisie compterait plus de 6 500 volontaires engagés dans les rangs du groupe terroriste, dont 5 000 en Syrie. Certains rentrent déjà dans leur pays incognito pour se fondre dans la population. Un véritable casse-tête pour les autorités tunisiennes.
« Nombre d’entre eux veulent rentrer, on ne peut pas empêcher un Tunisien de revenir dans son pays, c’est la Constitution. Mais évidemment nous n’allons pas les accueillir à bras ouverts. Nous allons être vigilants », a expliqué à l’AFP le président tunisien Béji Caïd Essebsi. Il a assuré que « les djihadistes tunisiens rentrant de Syrie, de Libye ou d’Irak seront neutralisés et chacun sera traité en fonction de ses actes ».
La loi tunisienne relative à la lutte contre le terrorisme prévoit des peines d’emprisonnement à vie ou pour une période déterminée, des amendes, ou la peine de mort pour « les revenants », comme on les appelle là-bas.
Le Maroc mène une répression féroce
Le Maroc est aussi concerné par cette déferlante. De nombreux combattants marocains seraient morts sur le front du djihad, mais quelque 500 rescapés chercheraient à rejoindre leur pays, selon Slate qui cite des sources marocaines.
Le Maroc attend donc de pied ferme leur retour. Comme le souligne le site, la police marocaine est l’une de celles qui, dans le monde arabe « mène la répression la plus féroce contre les cellules et réseaux islamistes régulièrement démantelés et contre les militants djihadistes qui rentrent du front ou aspirent à le rejoindre ».