Sur les hauteurs de la commune de Bouriège, des archéologues dénoncent la destruction partielle d’un ancien village médiéval pour y ériger six éoliennes.
La ligne de crête est parfaitement dégagée, la vue magnifique sur le Madres, le puech de Bugarach, le Saint-Barthélemy et le village de Bouriège en contrebas. Entre quelques chênes verts et des bouquets de genêts, se dressent plusieurs murs, vestiges d’une ancienne église romane datant certainement des XIe et XIIe siècles. Et puis, à une dizaine de mètres de là, dans un vaste carré, un amas de pierres dispersées s’étale sur le sol.
A cet endroit, il y a quelques semaines encore, on trouvait ce que l’archéologue Dominique Baudreu appelle "un véritable village médiéval fossilisé, avec des microreliefs qui marquaient les emplacements des rues et des maisons". Mais ça, c’était avant que ne passe un bulldozer. Connu depuis le XIIe siècle, le village médiéval de Saint-Pierre-le-Clair, perché à 579 mètres d’altitude, a été en partie rasé à la suite de travaux de nivellement. A sa place, juste à côté des ruines de l’église, se dresseront en effet six éoliennes de six mètres de haut (le permis de construire a été accordé), juste en face de celles de Roquetaillade. "Sous prétexte de débroussaillage, on a rasé au trois-quarts le village. Le résultat est catastrophique, les maisons et les enclos ont été rasés, les puits comblés et le cimetière éventré", s’indigne Christian Raynaud, professeur d’histoire et archéologue amateur. "Ca fait mal au cœur, l’intérêt scientifique du site est réel, mais aujourd’hui, il est fortement amoindri du fait des destructions", ajoute Dominique Baudreu, du Centre d’archéologie médiéval du Languedoc.
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