Le propriétaire du club de basket des Los Angeles Clippers a fait récemment un aveu troublant : « Les Noirs […] sont des ennemis. »
Dans un enregistrement de 9 minutes diffusé par le média américain TMZ (9 avril 2014) et paraissant authentique, Donald Sterling, ponte de la NBA, se dispute avec sa compagne, la jeune V. Stiviano, lui reprochant notamment d’avoir posté une photo sur Instagram où elle pose avec Magic Johnson :
« Ça me gêne que tu t’affiches avec des Noirs, tu es obligée de le faire ? Tu n’as pas à t’afficher sur Instagram avec des Noirs, donc ne mets pas de photos avec Magic. Et ne l’amène pas aux matchs non plus. Tu peux coucher avec des Noirs, faire ce que tu veux, mais ne le montre pas. Et ne les amène pas à nos matchs. Ce sont des ennemis et ça ne te rapporte rien de faire tout ça. »
Magic Johnson, basketteur de renommée mondiale, a réagi en expliquant simplement qu’ « il est regrettable que Donald Sterling entretienne ces sentiments à l’égard des Afro-Américains. Il a une équipe remplie de remarquables joueurs de basketball afro-américains qui se battent pour donner un championnat aux fans des Clippers. Les Clippers ont aussi plusieurs membres des minorités parmi leurs partisans. »
Donald Sterling, Tokowitz de son vrai nom, est le fils d’immigrés juifs d’Europe centrale. Né en 1933 à Chicago, c’est sur la côte ouest des États-Unis qu’il fait rapidement fortune dans l’immobilier, notamment dans le quartier très huppé de Beverly Hills (comté de Los Angeles). À tel point qu’il rachète en 1981 les LA Clippers à Irv Levin pour la bagatelle de 12,5 millions de dollars. Une affaire, mais aussi une épreuve, car pour Tokowitz, faire son beur sur le dos des Noirs est une chose, les fréquenter en est une autre. C’est ce qui lui causera nombre de problèmes dans un sport dominé sur le terrain (en tribune, c’est une autre affaire) par des « Afro-Américains ».
Cette récente conversation enregistrée n’est pas son premier coup d’éclat. Dans les années 1980, il fait polémique en demandant à un candidat au poste d’entraîneur de son équipe : « Je veux savoir pourquoi tu penses que tu peux coacher ces nègres. » Toujours actif dans l’immobilier, Sterling sera poursuivi en août 2006 par le département de la Justice américain pour avoir refusé de louer à des Afro-Américains à Beverly Hills. Il déclarait alors que « les locataires noirs sentent mauvais et attirent la vermine ». Le personnage sera encore dans la tourmente en février 2009, pour avoir dit vouloir remplir son équipe de « pauvres garçons noirs du Sud et d’un entraîneur-chef blanc ». Lui-même se trouvant en tribune comme propriétaire, évidemment…
Écouter la conversation (en anglais) :