Passée la sidération – surtout celle des agents politico-médiatiques terrorisés par le lobby sioniste français –, on commence à s’attaquer aux causes et aux conditions de l’attaque des Palestiniens du Hamas, qui sont donc passés à l’offensive autour de Gaza contre l’armée et les colons israéliens ce 7 octobre 2023.
Abject
Il y aura un avant et un après cette journée du 7 octobre 2023 dans l’histoire d’Israël, mais aussi dans l’histoire de la diplomatie mondiale. L’attaque sidérante du mouvement terroriste Hamas sur le sud d’Israël, menée par des centaines de militants d’abord sur des bases militaires israéliennes au nord de la bande de Gaza, puis très rapidement sur des communes avoisinantes où des centaines de civils ont été assassinés, se distingue tout autant par son mode opératoire que par la cruauté extrême de son exécution. Elle intervient au lendemain du 50e anniversaire de la guerre du Kippour, l’attaque coordonnée des armées arabes qui a laissé entrevoir dans ses premiers jours la fin possible de l’État hébreu.
C’est une date qui résonne tout autant en Israël qu’à Gaza, où le Hamas nie tout lien juif avec la Terre sainte et considère Israël comme un avant-poste colonial au cœur du monde islamique, qui doit être détruit. Ce discours s’aligne sur une haine bouillonnante d’Israël, alimentée par le fait qu’environ les trois quarts de la population de la bande de Gaza sont des réfugiés ou des descendants de réfugiés qui ont perdu leur maison dans ce qui est devenu Israël en 1948. C’est là, dans cette bande côtière surpeuplée, assiégée et appauvrie, qu’ont été amenés de force samedi au moins 100 otages israéliens, enfants terrifiés, jeunes femmes violentées et vieillards en chaise roulante, figurant depuis dans des vidéos abjectes, partie intégrale du dispositif de la terreur. Benyamin Netanyahou porte une lourde part de responsabilité dans cet échec stupéfiant de son pays à protéger ses citoyens : son alliance tactique avec le Hamas, visant à affaiblir tout légitime représentant de la cause palestinienne, l’a poussé à vider la frontière du sud de ses effectifs militaires pour les concentrer en Cisjordanie, conformément aux demandes messianiques de ses alliés d’extrême droite. Il en paiera probablement le prix politique ; mais c’est bien peu de chose comparé à la souffrance infligée à son peuple.
Dans son édito de Libération du 9 octobre 2023, le directeur Dov Alfon accuse le Premier ministre israélien Netanyahou de complaisance envers le Hamas. La théorie est connue : le mouvement islamique de résistance palestinien qui tient Gaza serait soutenu par les services israéliens pour affaiblir la résistance politique à l’occupation israélienne. C’est l’origine entre autres du conflit de 2006 entre le Fatah – créé par Arafat – de Mahmoud Abbas, actuel président de l’Autorité palestinienne, et Ismaël Haniyeh, le dirigeant du Hamas. Qui lui ne transige pas.
La résistance palestinienne est donc divisée en deux camps, qui ne se font plus aujourd’hui de guerre ouverte, puisque le Hamas contrôle la bande de Gaza et ses 2 000 000 d’habitants – ou de détenus –, et le Fatah tient la Cisjordanie et ses 2 800 000 habitants, incluant ceux de Jérusalem-Est.
« Arrêtez de me bassiner avec le fait que gaza est une prison à ciel ouvert .. aucune entité aucun peuple sur la planète n’a reçu autant d’argent depuis des décennies. » (Julien Dray)
On rappelle, malgré la déclaration de monsieur SOS Racisme, que Gaza est un camp de concentration, ce que confirme un ancien soldat israélien :
I think it important for people to be educated on Gaza before spewing anything from talking points you have heard. pic.twitter.com/aIYLVE7Cgq
— Derek Broes (@WillingWitness) October 7, 2023
Un ancien soldat de l’occupation israélienne raconte avec nostalgie et sourire “on a mis les Palestiniens dans des cages, on les a tués. L'un de nous a violé une palestinienne de 16 ans et on en a brûlé d’autres vivants avec des lance-flammes ." #Gaza pic.twitter.com/2GJ0CuA6Oo
— moonbee (@BMoon_bee) October 8, 2023
Pour prouver une possible collusion entre le Hamas et les services israéliens, des observateurs avancent que le Mossad a autorisé la fourniture d’armes aux combattants du Hamas par un pays du Golfe (qui n’est pas l’Iran). Ce qui n’a pas empêché le Mossad d’éliminer un des chefs militaires du Hamas en 2010 à Dubaï.
Netanyahou a-t-il sacrifié des centaines de colons
pour déclencher une guerre contre le Hamas ?
Le Hamas n’est pas la créature des services israéliens, mais le pouvoir de Tel-Aviv a misé sur lui pour fracturer l’unité politique palestinienne. Si la surveillance israélienne a objectivement failli, ce qui ne lui ressemble pas, elle a laissé passer 1000 combattants armés sur ses colonies pour faire un 11 Septembre ou un Bataclan. D’autres voix arguent que des services (on parle déjà de l’Iran et de la Russie) ont brouillé les communications israéliennes pour briser la chaîne de commandement.
Dans ce cas, les colons seraient des boucliers humains au service du pouvoir militaire de Tel-Aviv. Netanyahou, affaibli par des mois de manifestations de la gauche israélienne, a peut-être monté un coup pour réunifier le peuple israélien derrière le pouvoir d’extrême droite qu’il incarne.
Pour parfaire le tableau, des combattants syriens et du Hezbollah commencent à tirer sur les positions israéliennes à la frontière sud du Liban. Et ce n’est plus avec des roquettes artisanales.
Terrible rappel à la réalité du journal israélien Haaretz sur une déclaration de Netanyahu en 2019 : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie ». pic.twitter.com/OTnfFyPNJK
— David Guiraud (@GuiraudInd) October 9, 2023