Cher Arnaud,
Tu as brillamment défendu au cours de la primaire socialiste les idées modernes qui seules permettront de sauver notre pays de la débâcle.
En effet, lorsque tu évoques la nécessité de reprise en main par le politique du secteur financier et la mise « sous tutelle » des banques, tu apportes une réponse à la fois morale et technique à la crise financière.
Lorsque tu refuses les plans de sauvetage européens consistant à faire payer par le contribuable les erreurs de leurs dirigeants et des banques, tu t’intéresses à la cohésion de notre pays tout en te préoccupant de l’augmentation de la dette. Tu donnes aussi une bouffée d’air pur aux artisans, commerçants, TPE et PME qui sont les forces vives économiques de notre pays.
Lorsque tu exiges la séparation des banques de dépôt et d’affaires, tu reprends une proposition que je défends depuis longtemps car elle est techniquement et de l’avis des meilleurs spécialistes de nature à améliorer les résultats économiques de notre pays.
Lorsque tu te bats en faveur du protectionnisme et que tu démontres qu’il s’agit tout autant de défendre un système de valeurs, de promouvoir des standards sociaux et écologiques, que de simplement protéger sa propre industrie nationale, tu as compris que seuls des peuples libres et courageux comme le peuple français pouvaient changer le cours de l’Histoire du monde. Tu refuses ainsi le nivellement généralisé vers le moins-disant social, économique et environnemental. Tu as compris que personne ne gagne rien dans le libre-échange, sauf une toute petite minorité mondialisée et souvent apatride.
De même, lorsque tu évoques la nécessité d’une évolution radicale de nos Institutions, tu refuses comme je l’ai toujours fais le règne de la magouille et tu prouves ton dégoût de la corruption à tous les niveaux de l’Etat.
Alors, cher compagnon - puisque c’est ainsi que nous désignons à DLR tous ceux qui luttent contre une mondialisation injuste et destructrice - tu es aujourd’hui face à un choix crucial : le PS ou la France.
Car tu sais très bien - tu les connais parfaitement - que les concessions que te feront Martine Aubry et François Hollande ne seront que de façade, seulement destinées à draguer tes électeurs et à siphonner ton capital sympathie. Tu sais très bien qu’ils sont les principaux apôtres depuis 30 ans de l’exact contraire de ce que tu défends. Ils sont d’une autre génération, celle qui a tout échoué. Et s’ils te font les yeux doux aujourd’hui, tu sais pertinemment qu’ils ne mettront jamais tes idées au pouvoir.
Or, tu sais aussi combien les Français, violemment trahi par l’UMP en 2007, sont désormais fragiles et combien 2012 est la dernière chance d’insuffler un espoir dans une vie politique laminée par la défiance légitime de nos concitoyens.
Cher Arnaud, tu as su comprendre les attentes de nos compatriotes, et tu m’as rejoint sur des positions que je défends depuis 1992 avec Philippe Séguin. Tu as donc désormais une lourde responsabilité : ne pas diluer et assassiner ces solutions qui sont bonnes pour la France dans un programme socialiste dont les fondements même leur sont incompatibles.
Saisis la chance qui t’est donnée pour ne soutenir aucun candidat et quitter le Parti Socialiste. Un jour, bientôt, une nouvelle génération de patriotes honnêtes et de responsables politiques compétents saura se rassembler pour balayer la caste qui nous a si mal gouverné depuis 30 ans.
Le clivage droite/gauche n’a plus aucun sens tant que la France ne possède plus de souveraineté sociale, économique et même politique. Le PS comme l’UMP s’approvisionne aujourd’hui chez le même grossiste que tu dénigres tant, le grossiste mondialiste qui détruit les nations au profit de la finance.
Alors ne trahis pas nos idées sur l’autel d’un maroquin ou d’un appareil politique qui n’hésitera pas de toute façon à te faire la peau.
Arnaud, la démondialisation ? Chiche !
Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne et président de Debout la République