Une brochure sur la sexualité destinée aux écoles soutenue par Berne est beaucoup trop explicite, estiment certains parlementaires.
La brochure s’appelle « Hey You », a été rédigée par la fondation « Santé sexuelle Suisse » et fait débat au Palais fédéral. La fondation, qui reçoit environ 800 000 francs de la Confédération sur son budget total de 1,2 million, serait beaucoup trop explicite dans ce livret, estiment certains parlementaires. Raison pour laquelle la conseillère nationale Verena Herzog (UDC/TG) déposera ce jeudi une intervention dans laquelle elle demande au Conseil fédéral de prendre position.
« Cette brochure sur la sexualité est tout simplement exagérée », déclare la politicienne de droite. « Des enfants de 12 ans sont déjà confrontés à différents jeux sexuels, pratiques ou à la proposition d’avoir plusieurs "sex friends" (personnes avec lesquelles on entretient uniquement des rapports sexuels et non affectifs). » La Thurgovienne ne souhaite pas que de telles choses soient diffusées dans les écoles.
« Surcharge absolue »
La brochure de près de 60 pages donne des informations sur des thèmes tels que les sentiments, le corps, les relations, la contraception, la grossesse ou les MST. Mais elle donne aussi des conseils sur l’utilisation des sex-toys : « Il est important que tu nettoies les jouets avant et après les rapports sexuels avec un désinfectant adapté ou que tu utilises un préservatif. » Le livret énumère ensuite l’existence des godemichés, des vibromasseurs ou encore des plugs anaux.
Verena Herzog – qui souligne qu’elle trouve l’information juste et importante, mais pas de cette manière – a également des problèmes avec ce passage de la brochure : « Certaines personnes ne se sentent pas à l’aise avec le sexe qui leur a été attribué à la naissance. Est-ce le cas pour toi ? Alors il se peut que tu sois une personne trans. » Selon Verena Herzog, il s’agit là d’une « surcharge absolue ».
Des jeunes très avancés
La conseillère nationale socialiste Yvonne Feri siège au conseil de fondation de « Santé sexuelle Suisse ». Selon elle, la critique est absurde : « De nos jours, les jeunes de 12 ans sont très développés. Partout, les jeunes sont confrontés à des expressions sexualisées. Et c’est pourquoi il est extrêmement important d’effectuer un travail d’information précoce. »
La conseillère nationale Verena Herzog est une férue de la lutte contre l’éducation sexuelle. En 2015, elle plaidait ni plus ni moins pour son abolition dans les écoles primaires. L’an dernier, elle s’insurgeait déjà contre une campagne de Santé sexuelle Suisse qui abordait le thème de la masturbation.