Edward Snowden, l’ancien sous-traitant de la National Security Agency (NSA) à l’origine de la révélation du programme de surveillance Prism, a été inculpé pour espionnage par le gouvernement des Etats-Unis, selon un document judicaire rendu public vendredi. Le jeune homme de 29 ans est toujours réfugié à Hong Kong.
Pour Washington, il s’agit d’une première étape dans ce qui pourrait être une longue bataille judiciaire pour faire extrader Edward Snowden de Hong Kong où il s’est réfugié début juin. Un tabloïd hongkongais, l’Apple Daily, a écrit samedi que le jeune homme de 29 ans a été placé sous protection policière.
Edward Snowden est accusé par le gouvernement américain de vol de biens de l’Etat, de transmission non autorisée d’informations relevant de la défense nationale et de divulgation de renseignements classifiés à une personne non autorisée.
Les deux dernières infractions tombent sous le coup de la loi des Etats-Unis sur l’espionnage, ce qui pourrait valoir à Snowden des sanctions financières ainsi qu’une peine de dix ans de prison.
Le Washington Post a ajouté que le gouvernement américain a demandé aux autorités de Hong Kong d’écrouer Edward Snowden en vertu d’un mandat d’arrêt provisoire. Le bureau de la sécurité de Hong Kong n’a pas souhaité commenter l’information.
La plainte au pénal, sous scellé et datée du 14 juin, a été déposée au tribunal du district oriental de Virginie, où se trouve la société qui employait l’informaticien. Deux sources au sein de l’administration ont indiqué dans le même temps que les Etats-Unis se préparaient à demander l’extradition de l’informaticien de Hong Kong.
Soixante jours
Edward Snowden a reconnu être à l’origine des fuites sur l’existence d’un vaste programme de surveillance des communications téléphoniques et via internet. Il a également affirmé que la NSA piratait depuis 2009 les ordinateurs d’institutions appartenant à l’ancienne colonie britannique, ainsi qu’à la Chine.
Le parquet dispose maintenant de 60 jours pour prononcer un acte d’accusation, selon le "Post", qui précise que le traité d’extradition liant Hong Kong aux Etats-Unis comporte une exception pour les délits politiques et que l’espionnage est considéré comme un délit politique.