Candidate du mouvement Europe Ecologie / Les Verts (EE-LV) à la prochaine élection présidentielle, Eva Joly a dévoilé son programme qu’elle compte soumettre aux électeurs, à l’occasion d’une réunion politique organisée le 11 février à Roubaix.
Quand l’on connaît les sentiments de son camp à l’égard de la chose militaire, les propositions d’Eva Joly en matière de politique de défense ne pouvaient guère surprendre, notamment pour ce qui concerne la dissuasion nucléaire.
Ainsi, la candidate écologiste ne propose pas un démantèlement immédiat de la force de frappe française mais il n’en demeure pas moins que son objectif est de s’en débarrasser à long terme. « Pour améliorer la sécurité internationale, la France doit faire des propositions diplomatiques et technologiques ambitieuses afin de de progresser vers l’objectif d’un monde dénucléarisé » peut-on lire dans son programme.
« Pour enclencher un cercle vertueux de désarmement multilatéral, elle doit arrête les programmes de modernisation de son armement nucléaire et de ses vecteurs » y est-il précisé. Le plus dur sera évidemment de convaincre certains pays qui font de l’arme nucléaire un facteur de puissance. Bon courage !
Toujours en relation avec la dissuasion, Eva Joly propose de lever le secret défense « sur les essais nucléaires en Algérie et en Polynésie et leurs conséquences sur les populations et l’environnement ». Et d’ajouter que « la loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français deviendra effective ».
Quant à l’Afghanistan, Eva Joly rejoint le candidat du Parti socialiste, François Hollande, en évoquant le retrait des forces françaises d’ici la fin de l’année 2012. Ce qui, au regard des contraintes logistiques, alourdies par les blocages diplomatiques, n’est pas possible. Toujours sur le même sujet, le programme parle d’engager « un plan de reconstruction et de réparation de guerre dans le cadre d’une conférence régionale », sans guère plus de précisions…
Autre promesse faite par Eva Joly : la France « démantèlera ses bases militaires à l’étranger ». Donc, cela signifierait, qu’en cas de sa très hypothétique victoire, qu’il n’y aurait plus de forces françaises prépositionnées capables d’intervenir sur un point chaud afin d’évacuer des ressortissants européens, comme cela a été le cas en 2011 en Côte d’Ivoire.
« L’alignement de la France sur la politique américaine (ndlr, il semblerait plutôt que ce sont les Etats-Unis qui se sont alignés sur la France à propos de l’Afghanistan, voire même de l’affaire libyenne…) et le caractère erratique de sa politique étrangère ont changé l’image de notre pays dans le monde : la France doit redevenir un acteur majeur de la paix et de la coopération internationale, et non « un sous-gendarme » dans ses zones d’influences, en Afrique noire ou au Maghreb » est-il écrit dans le programme d’Eva Joly.
Enfin, la candidate d’EE-LV propose rien de moins que de réorganiser la « défense française » en la « fondant dans une force de défense européenne, sur le principe du désarmement et sur la sorite progressive et maîtrisée du nucléaire militaire », estimant qu’il « n’y aura pas d’Europe politique sans une Europe de la défense assumée, avec des moyens correspondant à ses besoins ». Comme ça, il n’y aura plus de troupes à faire défiler sur les Champs-Elysées le 14 juillet.