Alors que la polémique fait rage en Italie sur les causes et les responsabilités de l’effondrement du pont Morandi, un texte publié en 2013 par le Mouvement 5 étoiles refait surface.
Le mouvement populiste avait dans ce texte ressorti par des médias comparé les craintes sur la sécurité de l’édifice à des « contes pour enfants » et inclus l’édifice dans une liste d’infrastructures dont les rénovations pouvaient être annulées « si les coûts dépassaient les bénéfices ».
Le texte a été supprimé du blog de Beppe Grillo, le fondateur du MS5, qui évoquait « la vieille fable de l’écroulement imminent du pont Morandi » pour dénoncer la Gronda, une nouvelle autoroute autour de Gênes prévue pour la prochaine décennie.
Dans le même temps, le nouveau gouvernement italien, le M5S en tête, est passé à l’attaque mercredi en promettant de traquer les responsables du drame et pointant du doigt la société gérant l’autoroute, Autostrade per l’Italia.
Appel à la démission
Danilo Toninelli a appelé ses dirigeants à démissionner et lancé une procédure en vue d’une éventuelle révocation de toutes les concessions de la société. Selon Luigi Di Maio, vice-Premier ministre et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), le pont « ne s’est pas écroulé par fatalité mais parce que la maintenance n’a pas été faite ». « Pendant des années on a dit que faire gérer les autoroutes par des privés était mieux que par l’État. Maintenant on a l’un des plus grands concessionnaires européens qui nous dit que ce pont était en sécurité et que rien ne laissait imaginer l’effondrement », a lancé M. Di Maio.
« La révocation des concessions est un minimum », a pour sa part lancé sur une autre radio Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite). « En tant que vice-Premier ministre, je vais écrire à tous les autres concessionnaires pour demander quelle part de leur budget ils réinvestissent dans la sécurité ».
Le pont Morandi, long de 1,18 km, est un ouvrage en béton de la fin des années 1960 qui a connu selon les experts des problèmes structurels dès sa construction et faisait l’objet d’un coûteux entretien lié en particulier aux fissures et à la dégradation du béton.