La colère gronde chez de nombreux salariés de Twitter, inquiets à l’idée d’être bientôt dirigés par Elon Musk, qui a critiqué et s’est moqué publiquement des cadres de l’entreprise californienne qu’il entend racheter.
Après avoir appuyé un tweet désobligeant sur Vijaya Gadde, la juriste du réseau social chargée des règlements et de la sécurité, le multimilliardaire et patron de Tesla s’est, en outre, fendu, mercredi, d’un mème (image parodique) pour se moquer des règles de la plate-forme en matière de modération des contenus et de la responsable.
« Le harcèlement, ce n’est pas du management », a réagi Dick Costolo, qui a dirigé Twitter de 2010 à 2015.
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D’après le site d’information Politico, Vijaya Gadde a fondu en larmes lors d’une réunion en ligne avec ses équipes, rassemblées pour parler du changement de propriétaire. […]
Le tweet initial à son sujet évoquait la décision de Twitter de bloquer le partage d’un article du New York Post, un quotidien américain conservateur, pendant la campagne présidentielle, parce qu’il enfreignait son règlement. L’affaire avait suscité la colère d’élus républicains et la plate-forme avait relaxé la sanction.
« Suspendre le compte Twitter d’une organisation de presse majeure, pour avoir publié un article véridique, était, évidemment, incroyablement inapproprié », a déclaré Elon Musk en commentaire de ce message.
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UltraViolet, une ONG de défense des droits des femmes, a appelé le conseil d’administration du groupe californien à faire machine arrière sur l’accord passé avec l’homme le plus riche au monde. « Le harcèlement d’Elon Musk à l’égard de Vijaya Gadde est la preuve claire et nette que sa gouvernance va ouvrir grand les portes au harcèlement et aux abus, spécifiquement contre les femmes et personnes de couleur », a déclaré Bridget Todd, directrice de la communication, dans un communiqué.
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Avant l’annonce du rachat, Elon Musk avait assuré espérer que « même » ses pires critiques resteraient sur Twitter, parce que « c’est ce que signifie la liberté d’expression ». Mardi, face au déluge de réactions inquiètes, il a ajouté : « La sécrétion d’anticorps de la part de ceux qui ont peur de la liberté d’expression veut tout dire. »
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