Un raid anti-immigrés de la police moscovite a permis d’arrêter environ 1 200 personnes lundi, après des émeutes xénophobes ayant fait huit blessés la veille dans une banlieue de la ville. Ces violences ont éclaté suite au meurtre en pleine rue d’un jeune Russe, la semaine dernière, par un homme identifié comme un Caucasien.
Le maire de Moscou Vladimir Sobianine a annoncé lundi de vastes opérations policières de contrôle des immigrés, après une réunion avec le président Vladimir Poutine. "Il a été décidé de mobiliser des forces supplémentaires pour ramener l’ordre, y compris les services de contrôle migratoire", a-t-il déclaré, cité par Interfax.
La première cible de la police est un marché de gros de la banlieue de Birioulovo, au sud de Moscou, où des milliers d’émeutiers se sont rassemblés dimanche et scandaient "La Russie aux Russes !". Lors d’un premier raid lundi, "environ 1 200 personnes ont été interpellées afin de vérifier leur implication dans le crime", a indiqué la police de Moscou.
Vladimir Sobianine a précisé que les autres marchés de la capitale seraient aussi visés par des opérations policières. Le maire de Moscou a également annoncé des opérations de contrôle dans les immeubles de la ville pour rechercher des immigrés clandestins : "c’est indispensable pour comprendre l’ampleur du problème et aider la police à retrouver le criminel", a-t-il déclaré.
Émeutes à Birioulovo
Les marchés de gros alimentent la capitale russe en fruits et légumes venant souvent du sud du pays et des pays voisins du Caucase et d’Asie centrale. Ils emploient beaucoup de migrants, qu’ils soient ressortissants de ces pays, clandestins ou pas, ou citoyens russes originaires des républiques caucasiennes du sud du pays.
Les habitants du quartier de Birioulovo s’étaient d’abord rassemblés dimanche pour réclamer l’arrestation du meurtrier et la fermeture du marché perçu comme source de criminalité, mais la manifestation a dégénéré en émeute. Des centaines de jeunes gens ont alors attaqué un centre commercial.
Face à l’ampleur des troubles, les autorités ont mis en état d’alerte l’ensemble des forces policières de la capitale.
L’auteur du meurtre à l’origine de l’émeute, identifié selon le journal Izvestia comme un ressortissant d’Azerbaïdjan, n’a pas encore été arrêté.