Tout ce que je vais dire est vrai, sourcé, confirmé. Je ne fais que recoller les morceaux pour vous présenter un tableau d’ensemble qui pourrait vite s’avérer effrayant ou qui, à tout le moins, devrait amener aussi bien les médias que les citoyens à se poser des questions. Les vraies questions !
2014 : Montebourg éreinte Drahi alors qu’il est ministre !
Le ministre Montebourg ne dit pas que Drahi est un escroc mais il semble le penser très fort. Des enquêtes fiscales sont alors diligentées par Bercy et les déclarations ci-dessous sont sans ambiguïté.
« Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser ! », tempêtait ainsi le ministre du Redressement productif au micro d’Europe 1.
La source de cette déclaration de Montebourg à l’époque de l’extension par Drahi de son empire qui repose uniquement sur des dettes monstrueuses (nous y reviendrons plus loin), c’est cet article du Figaro.
À cette époque-là, le combat entre différents courants, différentes visions et peut-être aussi entre différents conflits d’intérêts qui se joue est un combat de titans avec des milliards d’euros en jeu.
Macron, lui, soutient le rachat de SFR par Numéricable qui appartient à Drahi
Voilà ce que rapporte ce vieil article des Échos d’il y a plus de deux ans.
« Le rendez-vous, prévu vers 20 heures, s’est finalement transformé en appel téléphonique, un peu plus tard dans la soirée, entre le président du conseil de surveillance et le secrétaire général de l’Élysée Emmanuel Macron. Celui-ci a alors promis aux dirigeants de Vivendi qu’il n’y aurait pas de veto du côté de la présidence de la République »…
Sous-entendu c’est un feu vert donné à Drahi.
Pour celles et ceux qui veulent vérifier la source c’est le journal Les Échosi.
Bernard Mourad rejoint Macron pour organiser son mouvement « En Marche »
Cette fois-ci, je vous propose de prendre connaissance d’un article du Monde de cette année, du 4 octobre dernier très précisément.
« Bernard Mourad, ancien banquier de Patrick Drahi, rejoint Emmanuel Macron
Ancien de la banque Morgan Stanley, spécialiste du secteur des télécoms, M. Mourad s’était plus particulièrement occupé, en 2014, de l’opération de rachat de SFR.
Bernard Mourad, ancien banquier conseil de Patrick Drahi, devient conseiller spécial d’Emmanuel Macron. Sa démission du groupe Altice, qu’il avait rejoint en février 2015 en tant que patron de la branche média du groupe, devrait être annoncée dans la soirée.
Ancien de la banque Morgan Stanley, spécialiste du secteur des télécoms, M. Mourad s’était plus particulièrement occupé, en 2014, de l’opération de rachat de SFR, deuxième opérateur français, par Numericable, le câblo-opérateur de Patrick Drahi. À l’époque, une bataille féroce avait opposé ce dernier à Martin Bouygues, propriétaire de l’opérateur du même nom pour l’acquisition de SFR. M. Mourad s’était occupé du financement et de l’exécution de l’opération qui a valu à Patrick Drahi de devenir l’un des patrons de télécoms les plus importants d’Europe.
Amis de longue date
En 2014, Emmanuel Macron était secrétaire général adjoint de l’Élysée et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Si ce dernier s’est davantage impliqué dans le dossier, M. Macron l’a également suivi. MM. Mourad et Macron se connaissaient toutefois depuis plus longtemps : ils s’étaient rencontrés par des amis communs il y a plus de dix ans.
L’histoire de Bernard Mourad avec Patrick Drahi avait, elle, commencé en 2004. À l’époque, le futur nabab n’était pas encore très connu. Il souhaitait racheter Noos pour constituer un groupe hexagonal spécialisé dans le câble. Bernard Mourad et Dexter Goei, actuel PDG d’Altice (la holding luxembourgeoise du milliardaire, mais à l’époque lui aussi banquier chez Morgan Stanley), l’ont alors conseillé. Les trois hommes ne se sont plus quittés, jusqu’à aujourd’hui, M. Mourad ayant décidé de délaisser le cuivre des télécoms pour les paillettes de la politique. »