C’est notre titre le plus court, mais il y a beaucoup de choses dedans, tout ce qui ne deviendra jamais un article, parce qu’on ne peut pas tout analyser. Ce sont les petites briques de l’info. L’avantage d’En bref, ou d’en Bref, c’est qu’on peut y mettre n’importe quoi, on s’emmerde pas avec la fameuse hiérarchie de l’information dont on nous tartine les oreilles.
C’est des conneries, et c’est surtout de la propagande car la hiérarchie de l’info, c’est la chronologie d’un 20 Heures, ça commence par le truc important du jour et ça finit par le divertissement du jour. Il n’y a aucun rapport entre les assiettes, ça envoie en salle du plus cher au moins cher, du hard au soft news. Or l’expérience nous apprend que l’information importante, l’information-structure, ne paye pas de mine, n’est pas spectaculaire. On ne verra donc jamais dans un JT le réseau Epstein-Clinton, l’implantation du Mossad en France, l’influence des loges sur les lois proposées par les députés, le système des rétrocommissions sur les ventes d’armes qui finissent sur les comptes des partis au pouvoir... À la place, on a la partie de pétanque de la place Marcel Pagnol, la température dans le Gard, la noyade dans la piscine le premier jour des vacances, mais aussi le vilain Donald Trump. Car il faut du sérieux.
On va donc commencer par le premier truc qui vient et envoyer la sauce dans le désordre.
Prisci chez les richards
Priscilla Ludosky et Marion Maréchal étaient les invitées spéciales de l’université d’été du MEDEF, mais c’était fin juin. Marion a renoncé, Priscilla n’en parle plus. On apprend sur le site des Gilets jaunes que Prisci doit débattre avec Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie libérale européiste dont le job consiste à piquer aux pauvres pour donner aux riches (sous le prétexte de la création d’emplois), et Patrick Pouyanné, le PDG de Total, la boîte richissime qui paye peu d’impôts en France. Ça tombe bien, ça va causer fiscalité. Total, c’est 209 milliards de dollars de CA et 13 milliards de bénéfices. Prisci sera-t-elle fouillée à l’entrée ? Les pauvres sont-ils des terroristes en puissance ?
Chasse aux députés
Tout le monde croit que les Gilets jaunes c’est fini, mais il y a des irréductibles. Ce samedi 3 août à Lyon, ces saligauds ont balancé des œufs sur la permanence du député LREM Rudigoz. C’est mieux (et moins cher) que des grenades.
Suite à la dégradation, par des Gilets Jaunes, de la façade de l’immeuble de ma permanence je n’ai qu’une phrase : violence gratuite, stupide et inutile.
Ce n’est pas comme cela que des oppositions doivent s’exprimer et que notre démocratie doit s’exercer. pic.twitter.com/l6PRxOkDWu— Thomas Rudigoz (@trudigoz) August 3, 2019
Mais quelque chose nous dit qu’un jour, l’Assemblée va disparaître, car déjà elle sert à rien – sauf à vendre des députés à des lobbies – mais en plus elle attise la colère du peuple. Ça fait trop de cibles faciles, et les adresses des députés tournent sur les réseaux sociaux non américains... Le Parlement va disparaître, comme le petit doigt.
Gad Elmaleh : le lynchage must go on
Tout le monde y va de son coup de latte, on dirait une patate-fusillade de racailles sur boloss craintif. On se demande d’ailleurs pourquoi le Lobby ne réagit pas, c’est quand même un juif, merde ! Gad, normalement, devrait être défendu par la communauté de lumière, et là, rien. Personne pour défendre le voleur de sketches, le pilleur de vannes. Cette fois-ci, après Didier Bourdon et Jean-Marie Bigard, au tour de Stéphane Guillon de latter le chouraveur. Le tweet de Guillon n’est pas formidablement drôle mais on le met toujours, ça prend de la place et ça permet de prendre un mauvais bouffon pour taper sur un autre mauvais bouffon :
Suis entrain de réécrire mon spectacle pour ma rentrée au "Tristan Bernard", ça me prend un temps fou... et là je regarde le rayonnage de DVD de mes potes humoristes et je me dis pourquoi pas...
ça me permettrait d'aller à la plage. #CopyComic— Stéphane Guillon (@stephaneguillon) August 2, 2019
Linky ta mère
Le tribunal de Nanterre vient de renvoyer dans les cordes les 453 auteurs d’une « classe action » à la française contre le compteur douteux d’EDF (d’ENEDIS mais on va pas pinailler, on est ici pour être compris, pas pour frimer avec des grands mots). Les impudents demandaient le retrait de ce compteur jaune fluo qui coûte cher, qui est peut-être dangereux et dont les stats sont invérifiables, ce qui permet à EDF de gonfler les factures en toute tranquillité.
On en sait quelque chose, on a les preuves de techniciens et de commerciaux qui se sont empêtrés dans des explications misérables à ce sujet. Mais comme la justice française est une vieille dame de compagnie (c’est la Journée sans gros mots), aucune chance pour les pauvres. Il faudra un jour que les victimes permanentes de l’injustice sociale trouvent un autre moyen de se faire justice que la justice. On ne parle pas de lynchage ni de meurtre, on n’est pas si cons, mais de méthodes imaginatives, entre médiatisation et boycott, dégradation de l’image mensongère...
Les plages de Nénesse
Pendant qu’on écrit, afin de vivre deux fois plus et niquer la mort, on regarde un doc et là, c’est Les Plages d’Agnès, le film d’Agnès Varda sur sa vie. C’est chiant, mais ça nous fait une petite fenêtre sympa sur un demi-siècle d’évolution en France. Enfin, évolution, c’est un bien grand mot. L’ensemble dégouline de bien-pensance, la voix off devant la petite musique nous bassine avec tous les people que Nénesse a rencontrés, ce qui nous donne une idée de l’importance de Nénesse. Mais cela n’enlève rien à ses quelques bons films (on dit ça pour pas se faire engueuler en coms, en plus c’est suffisamment vague pour passer partout).
Une phrase : « L’émotion, c’est quelque chose qu’on ne peut pas contrôler. » À un moment donné Nénesse a la voix brisée par l’émotion (elle est assise sur la tombe de Jacques Demy, gloire à lui pour Les Demoiselles de Rochefort, ce bijou intemporel) et on voit un gros plan sur son visage pour nous forcer à ressentir une émotion (la tristesse, d’après nos calculs). Le problème, c’est que l’émotion c’est pas un truc qu’on obtient avec un flingue sur la tempe.
Un climatologue lance la psychose !
Il faut croire Robert Vautard sur parole, d’autant que ça vient des Américains (le World Weather Attribution), ces surhommes qui disent toujours la Vérité :
« On peut s’attendre à une augmentation de plusieurs degrés de ces vagues de chaleur et atteindre des températures de l’ordre de 45°C en région parisienne »
On est en pleine gretathunberguification des esprits. 45° à Paris, ça veut dire 50 à Montélimar, et tout le monde il meurt, sauf les clandestins subsahariens. Les villages du sud de la France vont déblanchir d’un coup ! La France sera peuplée de ses derniers Blancs au nord, qui se presseront à la frontière belge et le long des côtes normandes et bretonnes, et aussi pas-de-calaisiennes (ça passe ou ça casse), et un jour les derniers Blancs finiront parqués tout en haut en Norvège, tremblant de froid, si le froid existe encore.
La question est : que deviendra la France, gérée par des clandos débarqués par SOS Méditerranée ? Que va devenir Carola Rackete, dernière femme blanche (de gauche) face à 1 000 migrants aux couilles pleines de fureur ?
On vous laisse imaginer le tableau mais attention, pas de racisme, hein ! Promis ?
En bref de bref
La veuve Johnny se prend une double tarte dans la gueule : dans un doc à venir sur TF1, Johnny parle du « droit moral » de David, son fils, de récupérer ses œuvres, car il est musicien et pas Læticia. Et le papa de Læticia, même s’il est brouillé avec sa fille, a démoli à coups de poing dans la gueule un pêcheur de 70 ans qui lui demandait de réduire la vitesse de son bateau, ce qui n’arrange pas l’image des Boudou...
Péan, l’anti-Aphatie
On profite de ce bordel éditorial autorisé pour caser l’interview de Péan par Schneidermann, à propos de son livre pas très tendre sur Kouchner, l’agent américano-sioniste. Péan, vrai journaliste (rien à voir avec Aphatie), est récemment disparu.
Quand on voit Sarkozy défendre Kouchner, on se demande comment ce type peut encore vouloir revenir. Il est en France, il est au courant ?
Le bonus, le bonus !
On parle de gueules cassées, voici justement une des Grandes Gueules de RMC dans ses œuvres :
Johnny Blanc (#GGRMC)
Sur l’affaire #SteveMaiaCanico :
« Ce n’est pas une affaire d’État, pas plus que pour Benalla »
« Aujourd’hui un chien ecrasé, ça devient une affaire d’État »#JusticePourSteve #LREM #Castaner pic.twitter.com/WiXcpoGqqU
— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) August 1, 2019
Le clou de la fin
Le mec qui veut juger les têtes pensantes de Daech comme à Nuremberg, et qui n’a toujours pas compris que les têtes sont aux USA et en Israël... Ou comment passer pour un benêt devant tout Twitter.
#Nuremberg de #Daesh : « Il faut déjà trouver les responsables » pour Sébastien Boussois#Irak #Syrie @boussois2
Lire l'article :
https://t.co/uI2LbWOIPf pic.twitter.com/rMpzUggCNO— RT France (@RTenfrancais) August 1, 2019
Le mea culpa de la Rédaction
Après vérification sur le site du MEDEF, pas de Priscilla face à Le Maire ou Pouyanné. On reste entre amis, et il y a du beau monde : Alain Minc, ne riez pas, qui sera invité lors du débat « Vers un capitalisme solidaire », Pascal Lamy, de l’OMC, mais avec Montebourg en face, sur les « bienfaits et méfaits de la mondialisation », Élisabeth Lévy pour « Les femmes, clés de l’avenir », on a dit de pas rire, et à la place de Priscilla, la donneuse Jacline Mouraud, la Gilette jaune passée de l’autre côté de la barrière sociale. Il y a aussi Pelloux et Buzyn mais rassurez-vous, l’urgentiste est Charlie et la Buzyn aussi. Donc tout devrait bien se passer.