C’est avec effroi glacial, pour reprendre l’adjectif préféré de la mère Lapix-Sadoun, que nous avons découvert cette page du Point, le magazine où l’agent blanchissant BHL tente de faire de chaque mort en Ukraine un nouveau Katyn antirusse :
Ainsi, en déposant du bois (ramassé en forêt) dans notre barbecue (BBQ), en invitant des potes équipés de femmes et de guitare, on entretient quelque chose de pas très progressiste. En plus on mange de la bidoche, ce qui sera probablement interdit un jour, faute de vaches ou de bouchers, ces derniers ayant été vaincus par l’armée vegan.
On parlait de BHL, avant d’attaquer le BBQ et la tradition culinaire noire américaine, on va se farcir une drôle d’archive, qui va régaler le public du philosophe :
Quand BHL reconnaissait être un adorateur du diable.
« Lucifer c’est le porteur de lumière, c’est l’intelligence, c’est la clairvoyance, c’est la pénétration » pic.twitter.com/QQkeUfZQI1
— Kadosh (@archiveskadosh) August 2, 2022
En fait, sa position se défend, car pour Adam & Ève, croquer la pomme, c’est ingérer le poison de la connaissance, l’acide malique. Est-ce que tous les plaisirs se payent ?, ce sera un autre débat. Aujourd’hui, on parle plaisir viandard, viande grillée sur le feu, et pas dans une poêle posée sur la vitrocéramique.
Attendez, on en a une autre sur BHL !
BHL soutient désormais ouvertement les néonazis du bataillon Azov. https://t.co/Wb1GF8jzoR
— FBS (@IIFBS_) July 30, 2022
Entrons maintenant dans l’histoire du BBQ, vous allez voir, c’est assez étonnant.
L’article nous apprend, en outre, que les Noirs issus d’Afrique n’avaient pas l’habitude de manger beaucoup de viande, c’est un truc typiquement nord-américain. Aujourd’hui, les Noirs représentent 13 % de la population aux États-Unis, et la tradition du BBQ a traversé les âges, surtout quand on sait que dans les grandes exploitations du Sud, les esclaves, qui possédaient un lopin de terre, mangeaient surtout, au-delà des accompagnements de légumes ou de fruits (ignames, combo, pastèque), du poulet et du porc, ces viandes pas très nobles.
Les Blancs se réservant la viande de chasse ou le bœuf, comme chez nous les seigneurs, sauf qu’on n’avait pas de Noirs en France au Moyen Âge, juste des pauvres Blancs. Comme quoi, les pauvres Noirs et les pauvres Blancs bouffaient quasiment la même chose...
Ceux qui aiment saliver ou qui veulent emmerder les vegan peuvent relire les pages du Gargantua de Rabelais, avec force ripaille et mangeaille.
Gargantua serait-il l’ancêtre des obèses ?
Lors de son premier anniversaire, les parents de Gargantua, ainsi que leurs amis offrirent à celui-ci un gigantesque repas.
Pour l’entrée, cinq charrettes de pommes de terres et de côtes de bœufs lui furent apportées. La voracité de Gargantua fit rage. Pour ce début de repas, il eut aussi droit à quatre tonneaux de vin apportés dans deux calèches différentes, mais toutes deux imposantes, deux cochons de lait, une marmite de sirop d’érable, six perdrix, dix bécasses ainsi qu’une demi-douzaine de pigeons.
Ayant fini son entrée, l’enfant restait encore sur sa faim. C’est alors qu’arriva le plat principal. Il était composé de cuves et de citernes de bière, d’une dizaine de plateaux de poulets, de deux vaches entières accompagnées d’une délicieuse sauce au beurre, sauce que Gargantua apprécia fortement, le tout accompagné de dizaines de brouettes de légumes tel que des navets, carottes, choux et bien d’autres encore.
On écoute le modeste repas de Gargantua (enfant !) à partir de 18’36 :
On constate que ce délire gigantiste revient avec la crise, beaucoup de consommateurs privilégiant la quantité au détriment de la qualité. C’est connu, l’obésité frappe surtout les familles pauvres, que ce soit chez nous ou aux USA. Par exemple, sur Netflix, les documentaires ou séries sur la bouffe, la grande bouffe, la grosse bouffe, pullulent.
Dans American Barbecue, une bande de cuistots amateurs réalise des recettes à partir d’un cahier des charges fourni par un jury, le tout dans un temps imparti. Dans le jury on trouve une bombasse de couleur, un animateur mou et barbu qui sert à rien, une vieille chouette maigrichonne qui a probablement été droguée ou hippie dans sa jeunesse, et une armoire à glace noire de 1350 kilos. Pas la peine de traduire, le pitch est simple : de la grosse bidoche de Redneck du Nord ou du Sud sur le gril, avec des sauces, de la marinade et des accompagnements pas vraiment raffinés. Après, comme toujours chez les Ricains, on élimine le plus faible : « somebody’s got to go home ».
Petit détail qui en dit long : ce jury théoriquement pro ne connaissait même pas les herbes aromatiques de chez nous, que la mamie blanche de Louisiane a utilisées sur une côte de bœuf dans un épisode.
En période de crise économique dure, les gens se concentrent sur la bouffe, c’est-à-dire l’essentiel. Cela explique l’explosion des émissions de bouche, pour parler académique.
Comme toujours, les gens essayent d’imiter les pros, mais on ne joue pas impunément avec le feu, surtout quand on ignore les lois de base de la physique. C’est notre séquence prévention.