1. Une montée en puissance de la perversité dans nos sociétés
Depuis environ une à deux décennies, on voit fleurir dans les articles de journaux ou dans les comptes rendus judiciaires le mot de « perversité ». Visiblement, il y a recrudescence de comportements pervers. Le grand public associe souvent ce mot à un comportement sexuel déviant, à un comportement sexuel marqué par le vice. Comme les déviations sexuelles s’affichent de plus en plus publiquement, la grande majorité de nos concitoyens assimile la perversité au fétichisme, au sadomasochisme, à l’homosexualité, à la pédophilie, à la bestialité. Même si ces déviations sexuelles peuvent être rangées dans la catégorie des perversités, elles ne forment qu’une catégorie, qu’un sous-ensemble. La perversité couvre un champ psychologique et un champ sociologique beaucoup plus vaste. Mais les personnes perverses ont intérêt à laisser croire que la perversité ne s’applique qu’au domaine sexuel, pour mieux laisser libre cours à leurs penchants déviants.
Le projet de cet article est de montrer l’ampleur du phénomène, de mettre en lumière les zones cachées et d’attirer l’attention des uns et des autres sur les dangers que font courir les comportements pervers à nos démocraties.
Personnellement, nous sommes convaincu que les comportements pervers minent et nos démocraties et même nos structures d’Église, et qu’ils peuvent faire éclater le lien social.
2. Une conséquence de Mai 1968
C’est la psychanalyse freudienne qui a le plus mis en lumière le phénomène pervers. Sigmund Freud, dans son ouvrage Trois essais sur la sexualité (1905), a décrit ce comportement, en constatant que tout enfant, à un moment donné de sa maturation, est un pervers polymorphe . Celui-ci est alors uniquement guidé par ses désirs, il n’a pas de limites ni de repères et il est animé par un syndrome de toute-puissance. Les parents, ou ceux qui tiennent lieu de référents, ont pour mission de canaliser ces différents désirs et de signifier, par la parole, les interdits. Le premier de ces interdits étant l’inceste. L’enfant, normalement éduqué, va intégrer dans son inconscient ces interdits. C’est ce que Freud appellera le surmoi. Schématiquement, l’adulte pervers est une personne dont les désirs sont très forts et le surmoi très faible. Cette dernière définition nous donne aussi une explication historique sur cette montée en puissance de la perversité. En France, Mai 1968 a fait quelques ravages dans ce domaine avec des slogans comme « Il est interdit d’interdire », « Ni Dieu, ni maître », « Il n’y aura jamais plus de professeurs » ou « Refusez toute forme d’organisation » [1].
Ces slogans ont comme but ultime l’attaque ou la négation du père, ce qui entraîne inévitablement un grand affaiblissement du surmoi et donc l’émergence de générations où la perversité sera plus répandue.
3. Tension très forte entre désir de la personne et loi
Deux autres définitions nous permettent d’avancer dans la réflexion. Il y a d’abord celle de Jacques Lacan : « Le pervers est celui qui jouit gratis sur le dos d’autrui », et celle d’Edith Tartare-Goddet : « Le pervers fait de son désir la loi. » Dans la définition de Lacan, nous avons presque une évocation suggestive de la pédophilie ! Dans la deuxième définition apparaît une tension très forte entre le désir de la personne et la loi. Cette dernière étant constituée par tous les différents interdits que se donne une société pour « le vivre ensemble » (Dix Commandements, code pénal, code du travail, notamment).
Le pervers est fortement poussé à assouvir ses désirs même si ceux-ci s’opposent à la loi. Comment va-t-il parvenir à ses fins ?
4. La stratégie du pervers
Comme première stratégie, il y a la dissimulation et le travail dans l’ombre. Un pervers n’agit jamais en pleine lumière, car alors apparaîtraient au grand jour et aux yeux de tous ses désirs et la nécessité, pour la cohésion du corps social, d’y mettre un grand frein.
Comme deuxième stratégie, qui est redoutablement efficace, il y a le brouillage du champ symbolique, c’est-à-dire le brouillage du langage. Prenons pour exemple l’homosexualité. Si nous adoptons les schémas freudiens, l’homosexualité est une perversité. Et cela pour deux raisons : il y a détournement et de l’objet sexuel et du but. Or, dans la communauté homosexuelle, circulent des concepts brouillés comme celui-ci : « Peut-on être contre l’amour de deux personnes ? »
Le brouillage symbolique existe déjà dans la Bible, dans le livre de la Genèse, où le serpent (en l’occurrence le tentateur) dit à Adam et Eve : « Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? »
Le mot « pédophilie » est aussi un mot brouillé. Car peut-on vraiment être contre quelqu’un qui aime les enfants ? Si on remplaçait le mot « pédophile » par « abuseur d’enfants », on donnerait un éclairage négatif à une pratique que la loi interdit.
Certains pasteurs de Suisse voudraient que les bénédictions des unions homosexuelles soient appelées « bénédictions d’amitié ». Il y a là un terrible brouillage du champ symbolique puisqu’on laisse supposer que toute amitié passera, tôt ou tard, par une relation sexuelle, qui plus est sortant de la norme. En outre, ces termes nient la nécessité de l’altérité dans la relation sexuelle.
Comme troisième stratégie, quand les deux premières ont été mises en œuvre (parfois elles échouent), il y a l’usage de la force, voire de la violence.
Ainsi, dissimulation, brouillage du champ symbolique et usage de la force, voire de la violence sont les trois stratégies utilisées par les pervers pour contourner les interdits et pour mettre la satisfaction de leurs désirs au cœur de leur projet de vie.
5. Le pervers est-il responsable pénalement ?
C’est la question qui taraude les juges, les jurés et les experts quand certains types de pervers assouvissent leurs désirs et tuent par plaisir une ou plusieurs personnes. Bien entendu, la grande majorité des pervers n’est pas faite de tueurs, bien heureusement !
Comme le montrent les diverses études en criminologie sur les tueurs en série (serial killers), qui sont des pervers, on ne devient pas tueur du jour au lendemain.
« C’est une violence qui va crescendo, une carrière qui commence par la délinquance, et un sentiment de toute-puissance qui se déploie au fil des agressions, dans la solitude. De vols en viols, de viols en meurtres, les tueurs en série trouvent le goût de leur existence dans la mort et la domination de l’autre… psychopathes, manipulateurs, ils mettent toute leur intelligence au service de leur perversion et s’adaptent, pourvu qu’ils arrivent à leurs fins [2]. »
Certains avocats, pour défendre de tels clients, mettent en avant une certaine immaturité, une enfance difficile, une perversité profonde et ils demandent que la justice déclare ces personnes pénalement irresponsables. Le fait d’être animé de pulsions perverses n’est pas un signe d’irresponsabilité : le pervers sait très bien qu’il contourne la loi, mais il met la satisfaction de son désir pervers au-dessus de la loi.
À ce sujet, le procès d’Arce Montes, 54 ans – jugé en juin 2004 par la Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine pour le meurtre, le 18 juillet 1996, de Caroline Dickinson – est très éclairant. Les trois psychiatres appelés à la barre ont constaté qu’Arce Montes avait été trop aimé dans sa jeunesse par sa grand-mère et sa grande sœur, qu’il n’avait pas été suffisamment « cadré », qu’il était égocentrique, qu’il était immature, qu’il jouissait de divers troubles de la personnalité, qu’il avait des penchants mythomanes, mais qu’il était responsable de ses actes [3].
Le problème, aujourd’hui, réside dans le fait que la prison n’est pas équipée pour traiter des pervers au niveau psychologique et thérapeutique et qu’il ne suffit pas de jeter quelqu’un en prison pendant vingt ans en pensant le guérir ainsi de ses perversités. En juin 2004, l’affaire Pierre Bodein, en Alsace, et Michel Fourniret, dans les Ardennes, deux tueurs pervers déjà connus par la justice de notre pays, montre la difficulté des institutions judiciaires et médicales pour traiter des tueurs pervers. Encore une fois, le terme de perversité n’exonère pas une personne de ses responsabilités pénales.
6. Le mariage homosexuel : une illustration de la perversité
En 1999, le parlement français votait une loi qui donnait vie au PACS. Celui-ci avait pour but d’étendre les droits civils des homosexuels et de protéger deux personnes qui vivent ensemble depuis un certain temps. Les partisans du PACS de l’époque affirmaient qu’avec un tel pacte civil en faveur des couples homosexuels, il n’y aurait pas de revendication future pour un mariage homosexuel et, encore moins, pour l’adoption d’enfants par de tels couples, cela ne faisant pas partie de la demande sociale. Il fallait sûrement encore améliorer le PACS pour mieux protéger deux personnes qui avaient choisi de se « pacser ». Or, on constate que des associations homosexuelles agissaient dans l’ombre pour faire avancer l’idée du mariage homosexuel. On est donc dans le registre de la dissimulation chère aux pervers.
Une fois le débat relancé, il y eut un grand brouillage symbolique consistant à mettre en avant l’inégalité et les injustices actuelles entre mariage et PACS. Et, dans ce vaste brouillage symbolique, on glissait encore la question de l’homoparentalité.
D’un autre côté, on s’attaquait sournoisement à la dimension symbolique du mariage. Ce qui fait dire à Jacques Arène, psychanalyste :
« Le mouvement actuel de désymbolisation du mariage s’inscrit dans un processus global beaucoup plus vaste où le désir subjectif n’a plus de limites symboliques [4]. »
Enfin, depuis que la question du mariage homosexuel est revenue dans le débat médiatique, on constate une violence des mouvements gays et lesbiens. Quand on ose poser certaines questions, affirmer que cette équivalence entre mariage et union homosexuelle n’est pas possible et bouleverse fondamentalement l’ordre symbolique, on se fait agresser verbalement et taxer de criminel contre l’intelligence :
« Ne seriez-vous pas l’un de ces affreux homophobes qu’il convient de réduire au silence ? Ah, ah, votre compte est bon ! Vous voici cloué au pilori médiatique par les staliniens de l’idéologie gay [5]. »
Ainsi, on constate en tant qu’anthropologue que dans la question du mariage homosexuel, on retrouve les trois stratégies chères aux pervers : dissimulation, brouillage du champ symbolique et violence verbale. Et tout cela pour vouloir inscrire des désirs subjectifs dans la loi et faire loi en dépit des interdits structurant notre humanité. Tony Anatrella, prêtre et psychanalyste, constate :
« Le lien social ne peut se constituer qu’en respectant quatre interdits structurants qui vont permettre la vie, la relation entre les personnes et le devenir de la société. Ces quatre interdits sont : la prohibition de l’inceste sous toutes ses formes, la prohibition du meurtre qui permet le respect de soi et de la vie, l’acceptation de la différence des générations et la reconnaissance de la différence sexuelle, qui sont au fondement de toutes les sociétés [6]. »
7. Le mauvais combat du maire de Bègles
Le 5 juin 2004, le maire de Bègles (Gironde), passant outre à toutes les interdictions qui lui avaient été signifiées par la Chancellerie, a célébré, pour la première fois en France, le mariage de deux personnes du même sexe. Le 24 juillet 2004, lui emboîtant le pas, le maire de Caudelec-lès-Elbeuf a fait de même. Ce qui est grave dans l’attitude du premier magistrat de Bègles, c’est d’avoir délibérément violé la loi qu’il est censé défendre. Les désirs (médiatiques et autres) sont venus remplacer la loi. C’est, encore une fois, un fonctionnement de pervers. Voilà ce que pense un éditorialiste, Olivier Picard, qui représente assez bien l’opinion d’une majorité de journalistes et d’hommes politiques :
« On ne saurait mieux se moquer des représentants du peuple. On ne saurait mieux aggraver un peu plus le fossé déjà large qui s’est creusé entre les citoyens et le monde politique. Si un élu décide de faire ce que bon lui semble au nom d’une idée qu’il croit juste, c’est la porte ouverte à toutes les dérives. C’est un comportement de république bananière [7]… »
Comment veut-on enseigner les bienfaits de la loi et de ses interdits à des jeunes des cités, quand ceux-ci ont sous leurs yeux l’exemple de premiers magistrats qui violent ouvertement cette loi ? On ne mesurera que dans quelques années les dégâts causés par ces fonctionnements pervers [8].
8. La perversité dans le monde économique
Nous allons maintenant montrer que la perversité peut envahir l’ensemble du champ social [9]. Dans son dernier livre, le juge Eva Joly décrit par le détail, sans trahir le secret de l’instruction, les différentes phases de ce que l’on appelle en France l’affaire Elf [10]. Entre-temps, l’affaire Enron, aux États-Unis, et l’affaire Parmalat, en Italie, montrent que ce n’est pas un cas isolé. Eva Joly met en lumière le fait que la corruption est au cœur des systèmes économiques. Elle n’est pas un phénomène marginal, mais elle est un des moteurs essentiels de la machine économique mondiale dans des domaines sensibles comme l’énergie, les grands travaux, l’armement, l’aéronautique et l’exploitation des ressources minières et des ressources alimentaires. Les scandales Elf ou Enron montrent que ces sociétés ont une facette honorable en apparence honnête, mais que se tient cachée, comme dans une valise à double fond, une face corrompue de type mafieux, faite de flux d’argent occulte, ponctionnant la richesse des peuples au profit de quelques intérêts particuliers.
Au cours de son enquête, le juge Joly a rencontré une élite économique et politique qui revendique pour elle l’impunité. Une manière de vivre au-dessus des lois parce qu’on est plus fort que la loi ou parce qu’on fait la loi (comme Silvio Berlusconi en Italie). On est au centre d’un phénomène social pervers. Il y a dissimulation des activités de type mafieux, on brouille le champ symbolique par les bilans (qui sont truqués), on fait courir des bruits fantaisistes sur la santé de ces entreprises et, enfin, on utilise la force, l’intimidation, voire la violence à l’encontre des personnes qui, comme Eva Joly, veulent mettre en pleine lumière ces mécanismes économiques. Le désir des dirigeants d’Elf ou d’Enron est de détourner des quantités astronomiques d’argent pour le bénéfice de quelques-uns.
9. Le triangle : argent, sexe, pouvoir
On peut affirmer que ce désir s’oriente dans trois directions : l’argent, le sexe, le pouvoir. Ce sont les moteurs (en allemand Trieb) qui expliquent le fonctionnement de beaucoup de dirigeants de ces sociétés. L’argent, le sexe et le pouvoir forment les trois pointes d’un triangle où chaque élément renvoie aux deux autres et réalimente énergétiquement le mécanisme. Ainsi l’argent permet de se payer les plus belles filles du monde ; la domination sexuelle donne un sentiment de pouvoir, le pouvoir politique permet d’avoir de l’argent et ainsi de suite… derrière ce fonctionnement, il y a le désir de toute-puissance. Et nous revoilà avec le texte de Genèse 3, où le serpent tente Eve et Adam en ces termes :
« Non, vous ne mourrez pas, mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux… »
Le péché est bien ce désir de toute-puissance qui se manifeste par la possession de beaucoup d’argent, par le pouvoir politique et par la réalisation de désirs sexuels pervers comme la domination et la réification de l’autre. On sait bien que le désir de toute-puissance ne mène pas à la vie mais bien à la mort.
L’affaire Enron a ruiné des dizaines de milliers d’employés actionnaires qui n’auront jamais de retraite. L’affaire Elf a montré que des roitelets africains peuvent piller impunément les finances de leurs pays et appauvrir irrémédiablement leur continent. L’affaire Parmalat va ruiner des milliers de producteurs de lait et mettre au chômage quelques dizaines de milliers d’ouvriers et d’employés. La liste des méfaits de ces perversités dans le champ social est terriblement longue. On se rend bien compte à leur évocation qu’elles menacent les fondements même de nos sociétés, car elles peuvent faire éclater le lien social et provoquer des révoltes à caractère suicidaire. En brouillant le champ symbolique, ces perversités sociales érodent la relation de confiance qui doit nécessairement exister entre les citoyens et leurs dirigeants. Une fois la relation de confiance rompue, toutes les dérives totalitaires sont possibles.
10. Le témoignage des Églises
Les Églises et leurs membres sont attendus pour leur témoignage de vie, pour montrer que la perversité n’est pas une fatalité. Déjà l’apôtre Paul exhortait les Romains :
« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. »
(Rm 12.2)
Les Églises dans leur fonctionnement institutionnel et les membres de nos Églises doivent donner un autre exemple de vie. En tant que chrétiens, nous n’avons pas à nous laisser guider par des désirs pervers, mais à montrer que nous respectons les lois pour favoriser le « vivre ensemble ». Notre loi, c’est la volonté de Dieu qui doit nous guider dans notre vie quotidienne.
Une loi humaine n’est jamais parfaite ; elle a toujours besoin d’être réécrite au cours des temps pour tenir compte des évolutions historiques. Mais son caractère perfectible ne doit en aucun cas être un motif pour la nier ou pour placer au-dessus d’elle le désir personnel. Elle est un langage symbolique permettant le « vivre ensemble ».
Cependant, en tant que chrétiens, nous avons à mesurer toute loi à l’aune des Dix Commandements qui contiennent, avec l’ensemble de la Bible, les quatre grands interdits structurant le « vivre ensemble » : l’interdit de l’inceste, l’interdit du meurtre, le respect des générations et la différenciation sexuelle (cf. T. Anatrella).
Si ces interdits sont transgressés par de nouveaux projets de loi ou par de nouvelles lois, nous devons alerter la communauté humaine sur cette dérive dangereuse, voire entrer calmement en résistance. La Bible contient la Loi du Père Éternel avec ses interdits structurants. Ces interdits ne sont pas là pour humilier, écraser l’homme. C’est en les respectant que l’homme acquiert la vraie liberté (cf. l’apôtre Paul).
Et Jésus-Christ est venu sur terre pour partager notre condition humaine et pour nous montrer que la Loi du Père, qui est dans les cieux, nous a été donnée par amour. Jésus-Christ, en résistant au tentateur, dans le désert, a montré qu’il mettait la Loi du Père au-dessus de ses propres désirs.
Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu (Dt 8.3 et Mt 4.4). Ainsi l’homme ne vit pas seulement de la satisfaction de ses désirs mais, d’abord, de toute parole structurante venue du Tout Autre.
Freddy Sarg
F. Sarg est inspecteur ecclésiastique de l’ECAAL (Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine) et vice-président de la Fédération protestante de France.