Julius Evola (1898-1974) est un philosophe italien, penseur entre autres de la virilité et de la tradition. Cette interview fut réalisée peu de temps avant sa mort.
Julius Evola (1898-1974) est un philosophe italien, penseur entre autres de la virilité et de la tradition. Cette interview fut réalisée peu de temps avant sa mort.
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J’ai découvert Evola tout récemment. Aucune des trois religions monothéistes ne m’attirant, je cherchai depuis des années un substitut spirituel à ce vide religieux. Et c’est en m’intéressant à cet immense auteur que j’ai pallié cette lacune. Issu d’une famille complètement éclatée avant même ma naissance et ayant grandi dans l’indigence, je ne fus même pas baptisé... N’étant pas franc-mac pour un sou (pas de la bonne caste...) ni bêtement athée et peu enclin à la contemplation abrahamique, sans parler des racines sémitiques de ces trois religions, j’ai néanmoins ressenti à mesure que je grandissais un besoin de structure transcendantale, toujours à la recherche de valeurs viriles dont je savais qu’elles étaient les seules possibles pour un homme digne de ce nom. L’honneur, la vérité, le Bien, la force guerrière, les valeurs viriles traditionnelles de mes ancêtres etc... Et c’est en Evola que j’ai trouvé tout cela. Guénon lui ne m’a pas plu du tout, j’ai trouvé "Crise du monde moderne" assez fade, superficiel et la conversion au soufisme de cet auteur a fini de m’éloigner de lui...
Je lis en ce moment même "Révolte contre le monde moderne" (ouvrage assez difficile a trouvé sans parler de "Chevaucher le tigre", très cher) qui me subjugue par tant d’érudition, de précision, de cohésion intellectuelle et qui comme son titre l’indique explique les raisons de la décadence généralisée de notre monde, en parlant tout d’abord des premiers âges de la civilisation pré-monothéiste qui partait de l’Islande pour aller jusqu’en Inde (voir sur ce sujet d’une façon plus "scientifique" les travaux exceptionnels de Georges Dumézil, Lothar Killian, Jean Haudry, Venceslas Kruta...), ce qu’on appelle communément les Indo-Européens. Thème très sulfureux pour les "universitaires"...
En bref, un auteur essentiel, magistral qui donne les clés, à nous qui sommes dévastés et perdus dans ce monde en fin de vie et dont les travaux sont parmi ceux qui permettront à la civilisation Européenne de ce sortir de ce marasme qui semble sans fin et dont les trois religions n’ont été en fin de compte que les complices de cette destruction et de cette avilissement de l’âme... Il fut un temps où nos ancêtres tendaient à se hisser au niveau DES Dieux et ne se contentaient pas d’une basse dévotion irréfléchie, suppliante et avant tout dévirilisante.
En espérant que Kontre Kulture puisse rééditer certains livres de cet auteur parfois très durs à trouver à des prix raisonnables.
Il fut un temps où nos ancêtres tendaient à se hisser au niveau DES Dieux et ne se contentaient pas d’une basse dévotion irréfléchie, suppliante et avant tout dévirilisante.
Personnellement j’essaie d’être chrétien et je n’y vois rien d’irréfléchi là-dedans, bien au contraire. Je me suis rapproché du Christ après, justement, réflexion, doutes… je me souviens encore de mes 15-16 ans où j’écrivais dans un élan moqueur contre la foi irréfléchie, cette façon de toujours s’en référer à Dieu, cette façon de toujours parler d’amour, de cœur… cela me semblait puer l’eau de rose ; puis j’ai réfléchi finalement, sur la nature de la Vérité, du Mal, du Bien… puis les paroles du Christ, son œuvre, son action.
En ce qui concerne la chrétienté, la dévirilisation ne lui est pas intrinsèque, c’est simplement une perversion de sa Nature par Satan qui a pleinement annoncé sa stratégie, notamment au Curé d’Ars, consistant à enfermer le discours de Foi en une sensiblerie du cœur pour mieux la neutraliser : c’est ce qu’on observe aujourd’hui à vatican II, trait pour trait, cette fameuse eau de rose, où la Foi a laissé place à une diarrhée d’humanisme, bonbons, barbe à papa et rubans multicolores. Tout ça pue la tiédeur, et cette tiédeur est clairement dénoncée dans le texte de l’Apocalypse de Saint-Jean.
Alors quoi faire en Vérité face à ce mal qui ronge le monde ? résolument tenir ses positions, coûte que coûte, pour s’opposer : c’est le fameux "tendre l’autre joue", qui n’invite pas à faire de soi une victime rampante, mais de soi quelqu’un capable de s’opposer droit dans les yeux à l’ennemi jusqu’au sacrifice ultime. Comment concilier avec le "tu ne tueras point" ?… ce commandement n’interdit pas de se défendre, il a été émis en vue de contraindre les cœurs durs qui n’agissaient que dans logiques de vengeance, ayant l’homicide en lieu de réflexe de réparation, les contraindre donc à s’attendrir. Puis ce commandement n’interdit pas d’agir en vue de mettre hors d’état de nuire sans forcément chercher à tuer. Il est toujours possible de capturer les nuisibles pour les empêcher de nuire… ça s’appelle emprisonner.
Le seul problème vient de nous en vérité : il faut contraindre nos ennemis à dévoiler leur violence en réponse à notre résistance afin qu’ils se montrent sous leur véritable jour. Seulement cela demande du courage, et c’est ce qu’il manque au grand nombre. C’est de cette peur de la mort dont le monde moderne est truffé.
A la différence de Guénon, qui enseignait qu’il fallait se tenir le plus éloigné possible du monde politique, Evola à choisi de mettre les deux pieds dedans. C’est bien dommage car il semblait maitriser à peu près quelques données traditionnelles orientales.
Quand l’amour croît en toi, crois en lui. (Frédéric Dard)
C’est beaucoup plus simple, mais soit...
Dans la tradition, les principes se perdent au fur et à mesure de la traversée des âges qui la compose. En gros c’est exactement l’inverse du progrès : le progrès prétend que les chose s’améliore avec le temps (pour qui ?), mais la tradition prétend que plus le temps passe, plus le monde dégénère et les Hommes se coupent de Dieu et de son message.
Le progrès est un concepte matérialiste alors que la tradition est un concepte idéaliste.
Je vous signale que le Vaisnavisme ( i.e. " Hindouisme " ) est également monothéiste ... et en prime ... viril !!!
Il n’y a pas d’antinomie entre tradition et progrès.
la tradition est une accumulation de progrès.
la tradition est un chemin balisé vers le beau et le bien (l’idéal Grec) ; tout progrès qui va dans ce sens est le bienvenu.
Le problème du progrès scientifique libéral est qu’il fonctionne sans morale, il peut aussi piétiner la tradition,faire la politique du : c’est dépassé, on change les règles pour améliorer
la tradition elle, ne peut fonctionner qu’avec une morale, (ou alors ce sont des coups de bâton) pour rester dans le bon chemin
Donc si on excepte les divagations de la morale Kantienne, la morale est de l’ordre du sacré, du divin, elle fonctionne sur des interdits psychologiques (on appelle ça des croyances ,ce qui inclut le purement religieux).
la tradition est le temps immobile, (l’ordre social, esthétique et mental) mais aussi le temps cyclique car tout a un commencement,une apogée et une fin, c’est le sens de la vie. Seul Dieu est éternel.
Dans un temps linéaire, historique, l’origine est derrière soi, on avance vers le futur (le progrès)
dans un temps cyclique , l’origine et la fin se confondent, il n’y a pas de rupture, on évolue le temps d’un cycle ; le mieux est devant ET derrière
ainsi, que l’on avance ou que l’on recule, en fin de compte, le résultat sera le même,
seul peut importer de savoir où on en est, et pour la tradition Hindoue nous sommes dans le Kali Yuga, l’âge de la destruction.
pour la tradition la perfection est à l’origine puisqu’elle s’en éloigne, pour l’homme libéral la perfection dans la fin, c’est un but à atteindre dans le futur.
Quant à Evola, interrogé sur dada, il aurait du dire : conneries de jeunesse, intérêt purement masturbatoire, aujourd’hui il y a plus important à discuter
Ce qu’écrit Meiev, utile réponse au commentaire du ’payen’ anonyme et à ses affirmations par trop superficielles concernant R. Guénon, me semble assez proche des propos récents d’un homme en cavale qui s’inspirent des leçons de Lanza del Vasto et Gandhi. Or, il n’apparaît pas que Vincent Reynouard soit quelqu’un qui manque de courage, ni de virilité, pas plus qu’il ne se répande en logorrhées sentimentales... quoique catholique !
Vous devriez vous plonger dans Djallaledin RÜMI, Omar Khayam. Hafiz ou SADI.Alors votre esprit sera alerte. Bonne lecture
@par ...
Je vais prendre la peine de répondre à certaines de vos affirmations..
"en parlant tout d’abord des premiers âges de la civilisation pré-monothéiste qui partait de l’Islande pour aller jusqu’en Inde"
Il n’y a jamais eu de tradition authentique "non-monothéiste", les formes changent, on exprime les choses différemment, on utilise d’autres moyens pour arriver aux mêmes buts, voire au même but, mais cela ne change rien au fait que la "source" a toujours été considérée comme étant unique. C’est en ce sens là que "l’Islam historique" affirme que la seule religion valable (à travers les âges) est l’Islam. En d’autres termes, "l’Islam Universel", la doctrine de l’Unité, a toujours été la seule doctrine valable (revêtant des formes multiples).
"les trois religions n’ont été en fin de compte que les complices de cette destruction et de cette avilissement de l’âme"
Vous avez une vision très négative du Christianisme qui a pourtant sauvé l’Occident de la décadence dans laquelle il était plongé durant les premiers siècles de l’ère chrétienne. Le Christianisme a sauvé ce qui pouvait être sauvé et réaffirmé l’essentiel, il a redonné une possibilité de transcendance à des peuples qui étaient dans une certaine "idolâtrie de l’immanence", et sans transcendance, on ne peut pas "se hisser au niveau DES Dieux" (qui ne sont jamais que des "divinités" secondaires en passant, remplacées dans les religions monothéistes par les anges, c’est pour ça d’ailleurs que les anges portent les noms qu’ils portent, "Michael", "qui est comme Dieu ?" etc).
Quant à la question du manque de "virilité" de la tradition chrétienne... Et les Ordres de Chevalerie ? Pas assez virils ? :p
Et vu que vous avez l’air d’apprécier Julius Evola, avez-vous lu les passages où il affirmait que la conception bien comprise du "Jihad" était équivalente à la métaphysique de la guerre de la Tradition Primordiale ?
Et finalement, concernant Guénon (qui a plus parlé d’Hindouisme, donc d’une tradition "indo-européenne", en passant), trouver "La Crise du Monde Moderne" "fade" et "superficielle" c’est un peu poussé, lisez ses autres oeuvres... Evola ne se serait pas permis de dire ce que vous dîtes, il savait bien qui était Guénon... Et concernant son rattachement au soufisme, Guénon, qui était un être de type "brahmanique", était bien obligé de passer par une voie répondant à sa nature.
(On peut rêver de l’Age d’Or, de la Tradition Primordiale, ou on peut faire quelque chose...)
@ paramesh
Le concept de progrès est anti-traditionnel dans la mesure où il place l’enjeu de l’existence à l’intérieur des limites du Devenir (Cf Introduction générale aux doctrines hindoue de RG).
Si le couple science | progrès a pu se former en Occident au point d’occuper l’essentiel du terrain de la connaissance, c’est parce que la science moderne est strictement quantitative, ne prenant en compte que la dimension « substantielle » (la hylé grecque ou la Prakriti hindoue) des choses qu’elle observe, substance qui est effectivement – vue de l’extérieur - « en devenir » (Cf Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps de RG).
Le problème de la science moderne ou contemporaine n’est donc pas simplement de nature morale (selon l’expression philosophique : science sans morale n’est que ruine de l’âme), elle est de nature structurelle. Si vous êtes advaïtin, vous devriez le savoir, c’est Purusha qui détermine Prakriti, pas l’inverse. Vous pourrez ajouter autant de couches de morale que vous le désirez à une erreur de ce type, cela ne suffira pas à remettre les choses à l’endroit. En bio-éthique, le supplément de morale qu’on tente d’injecter a posteriori dans les sciences du vivant est une mauvaise blague, vous ne pourrez jamais rendre vraiment éthique une médecine qui réduit l’homme à sa seule dimension corporelle.
Pour le reste, je suis entièrement d’accord avec ce que vous écrivez, surtout la phrase de fin :-)
Concernant J. Evola, le reproche fondamental que RG lui faisait était son absence de régularité initiatique, ainsi qu’une certaine tendance à subordonner le rôle du Brahmane à celui du Kshatriya.
Si l’on croit à la valeur symbolique des événements, le fait que J. Evola ait eu la colonne vertébrale (siège et véhicule de la Kundalini) brisée (alors qu’il paradait sous les bombes à Berlin) suggère que sa démarche personnelle pêchait par excès d’individualisme.
Cordialement,
LG
Le progrès veut faire table rase du passé alors que la tradition est légataire de principes et donc introduit le principe d’héritage.
@ LG, tu as entièrement raison au sujet de purusha (le plan divin). je me suis en fait mal exprimé, le progrès au sens où je le prenais était en fait évolution : la tradition n’est pas statique, elle évolue , en fait elle se corrompt. il est faux de penser que la tradition puisse être immobile tout simplement parce que l’homme vit et agit. il n’y a que dans le non agir que l’on peut espérer l’immuable.
quant au rapport science et morale, là aussi je me suis mal exprimé, (la morale n’existant pas dans l’hindouïsme, on parle de dharma, c’est en ce sens que je parlais de morale, un ordre des choses que l’on ne peut transgresser sous peine de sacrés problèmes.
quant à ce qu’on appelle la science, ce n’est qu’une approche ultra réduite des choses, un pari kabalistique exclusivement fondé sur les nombres, les mathématiques (la quantité)
la vraie science traditionnelle,elle, est connaissance
Enfin cela fait plaisir de voir qu’il y a à E&R des gens qui ont bien assimilé les concepts de la pensée indienne
A Divers, vous dites :
"A la différence de Guénon, qui enseignait qu’il fallait se tenir le plus éloigné possible du monde politique, Evola à choisi de mettre les deux pieds dedans. C’est bien dommage car il semblait maitriser à peu près quelques données traditionnelles orientales."
J’apprécie beaucoup René Guenon, mais je dois confesser que le reproche que vous faites à Julius Evola ne me semble pas très juste.
Car au fond, pourquoi, chercher à connaître les Traditions si ce n’est pour les mettre en "pratique" en "expérience" ?
Certes, il faut du courage et de l’audace car il y a toujours le risque de se tromper qui se profile à l’horizon, mais n’est-ce pas le but ultime de toute transmission, vivre et donc expérimenter ?
Les écrits d’Evola montrent bien le lien entre le christianisme et la décadence gauchiste.
Dit ça aux croisés, une poignée ces mecs ont juste déviandé la colossale armée d’orient.
En fait c’est le gauchisme qui est à la base de la décadence du christianisme. Remonte en France Catholique (en France quoi) et fait une demande de construction de mosquée... ça va faire tout drôle !
J’ai lu Révolte contre le monde moderne (1934), emprunté en bibliothèque, et acheté L’Arc et la massue (1968), sitôt lu et digéré, sitôt revendu... car quel intérêt, ces jolies constructions théoriques ?
Ça me fait penser aux tableaux sur le thème du Château de cartes de Jean-Siméon Chardin.
J’en ai d’ailleurs vu un chez un de Rothschild, en compagnie de Lucian Freud (en photo, calme-toi...), lol
Sympa, le message de paramesh.
Et sinon, toujours, Miyamoto Musashi, hein, avec Guy Debord pour l’actualité, et "c’est bon" !
N’oublions pas que du point de vue métaphysique, toutes les voies se valent, et visent la même Unité Suprême !
Par conséquent, comment peut-on reprocher à Guénon son rapprochement au soufisme ?
A chaque fois que je vois apparaître le terme de "soufisme", je me sens obligé de réagir car il y a dans son utilisation même un contresens majeur. Le "isme" peut en effet laisser croire à une sorte de philosophie ou de courant de pensée, et c’est malheureusement ainsi qu’on l’emploie dans la civilisation occidentale. Or, quand on parle d’un "soufi", on est dans le pur ésotérisme musulman. Un soufi, pour résumer, est quelqu’un qui après bien des cheminements atteint la plénitude de son être spirituel et de sa proximité avec Dieu. Il suffit de lire quelques auteurs "soufis" (Ibn Arabi, Rumi, Ghazali entre autres) pour se rendre compte qu’on se situe très au-delà de la raison, du logos : il n’y est question que de religion, de stations spirituelles, et les propos tenus sont incompréhensibles à ceux qui ne suivent pas "la voie" (le Tao chez les chinois). Il ne saurait donc être question de "rapprochement avec le soufisme", expression qui par essence ne peut avoir aucune signification puisque le "soufisme" n’existe que dans la tête de ceux qui n’ont pas compris ce que désigne "soufi" ! Guénon explique d’ailleurs très bien dans certains de ces ouvrages cette incompréhension et cette confusion "occidentales".
Tout à fait d’accord. J’employais simplement ce terme pour me mettre en adéquation avec le commentaire précédent.
On pourrait résumer ainsi : le soufisme est la voie ésotérique de l’Islam (tous deux sont d’ailleurs les faces d’une même médaille)
Evola introuvables et chers ! A rééditer par E&R, clientèle assurée !
Evola le pur politicien métaphysicien idéaliste de la transcendance idéelle ...
Primat absolu de l’Etat pur. Hoplite antique tantrique, castes, guerriers ... Mépris absolu de l’Histoire à la Nietzsche. fascisme absolu, lié à une métaphysique absolue, éthique absolue, c’est le plus marquant, dans une hiérarchie transcendantale des instincts, donc, discipline, ordre spartiate,
Etat> religion>peuple>race>modernité. Pas Douguine ...
La patrie, la race, le peuple etc sont des totems féminins, du naturel contre le transcendant ...
Critique à la Weininger du féminin=juif=modernité
Orientations Consignes aux partisans de la révolution conservatrice .... :-) A lire.
Pas de méthode analytique (comme le marxisme où Hegel), Evola se dit "guerrier" pas "prêtre" ...
Les écrivains à système et critique de leur temps vieillissent, mais Evola pousse son modèle de façon fantasmatique et une référence dans le genre hoplite de l’antiquité réscucité. Mais faut du vécu philosophique pour comprendre les allusions du texte, peu de référence, (et surement religieuses...)
Les hommes au milieu des ruines ne doivent pas reconstruire à l’identique, dit Evola.
" Ce qu’il faut favoriser, c’est plutôt une révolution silencieuse, procédant en profondeur, afin que soient créées d’abord à l’intérieur et dans l’individu, les prémisses de l’ordre qui devra ensuite s’affirmer aussi à l’extérieur, supplantant en un éclair, au bon moment, les formes et les forces d’un monde de subversion. [...] On doit en arriver au point que le type humain dont nous parlons, et qui doit être la substance cellulaire de notre front, soit bien reconnaissable, impossible à confondre, de sorte qu’on puisse dire : « En voilà un qui agit comme un homme du mouvement » [...] C’est dans l’Idée qu’il sied de reconnaître notre véritable patrie. Non le fait d’être d’une même terre ou d’une même langue, mais le fait d’être de la même idée : voici ce qui compte aujourd’hui. Là est la base, là se trouve le point de départ [...] Ne pas avoir l’entendement de ce réalisme de l’Idée signifie s’en tenir à un plan, somme toute, infra-politique : celui du naturalisme et du sentimentalisme, pour ne pas dire de la rhétorique patriotarde."
’Orientations’
Chez Evola, la manoeuvre est subtile et fuyante, puisque le vrai Evola n’est pas celui des œuvres ésotériques du type Les hommes et les ruines, chevaucher le tigre ou encore l’arc et la massue, réservées au recrutement des degrés inférieurs, des porteurs d’eau. Evola était cabaliste, donc mage,théosophe ; il possédait toutes les connaissances des doctrines ésotériques,il était ennemi juré du catholicisme comme le démontre la riposte cinglante qu’il infligea à un prêtre amené par un ami et qui l’invitait, lui qui était paralysé en dessous de la ceinture à un voyage de l’espoir à Lourdes.
Ce que nous pouvons soutenir avec certitude, c’est que les Evola et les Guénon ont fait leur jeu en véritables maître qu’ils étaient de la subversion antichrétienne, en réveillant par leur oeuvre la mémoire d’une tradition primordiale illégitime, et en ramenant à elle tout leur effort, tandis que la mémoire de l’unique vraie tradition, la catholique, gît depuis trop longtemps obnubilée et languissante. et nous ne pouvons pas ne pas dénoncer que cette société matérialiste rendue stupide, bestialité est précisément le fruit de la manœuvre séculaire de ces cercles gnostiques, qui se réfèrent d’une manière générale à la Franc maçonnerie, qui ont déchristianisé la société avec leurs révolutions leurs idéologies et leurs partis. Et Evola était pleinement un gnostique et meme un gnostique de haut niveau.
Si la tradition catholique pouvait à nouveau resplendir nous verrions de quoi serait capable l’esprit catholique, C’est autre chose qu’une religion de dérobade et d’esclave à la Evola.
Ne nous apercevons nous pas que la babel New Age actuelle se nourrit précisément de doctrines semblables à celles professés par Guénon et par Evola ? qui en dernière analyse sont toute dirigé contre le Christ Lui meme.
La revue internationale des Sociétés secrètes de Monseigneur Jouin définit Evola comme un sataniste italien , un provocateur de l’enfer agent de la supermaçonnerie cabaliste, homme qui ne croit pas au diable qui portant parle exactement comme un possédé, victime inconsciente peut-on dire de celui dont il nie l’existence !
;vous ignorez totalement loeuvre de Guénon qe vous n’avez pas lu et que vous jugez par OUï dire. Guénon a rendu de grands services à l’Eglise dans les années 1920 il écrit LERREUR SPIRITE , le "THEOSOPHISME histoire d’une pseudo religion "et un somptueux ST BERNARD , l’Eglise lui fut reconnaissant , mais son dialogue avec Jacques MARITAIN tourna court , L’Eglise choisit plutôt ce dernier qui fut un acharné sioniste et fut présent au concile. Ce qui est codamné par l’Eglise ce n’est pas toute la Gnose mais le Gnosticisme c’est à dire les visions dualistes.
Certes Guenon et Evola ont toujours privilégié la Metaphysique sur la Foi religieuse , Guénona vu une Unité profonde entre toutes les religions qui ne peut étre découvert que par un travail intellectuel soutenu , il lisait aussi bien le Vedanta que Saint Thomas d’Aquin. ;; ;Le malentendu remonte loin : L’Eglise avec Philippe le Bel le faux monnayeur s’est débarrasé de l’Ordre du Temple, puis s’est coupée peu à peu des loges de maçons qui furent les ouvriers initiés de nos Cathédrales .... La crise de l’Eglise commence là et ce fut la naissance du rationalisme et du sentimentalisme religieux
Je ne vous en veux pas car comme disait le Christ au Père du haut de sa croix," Pardonne leur car iils ne SAVENT pas ce qu’ils font"
Apprenez enfin à faire la différence ente l’Occultisme qu’ils ont toujours combattu et l’Esotérisme qui est la quintessence intellectuelle de la Revelation..
Guénon prône la restauration du catholicisme en occident(Cf Orient et Occident, Crise du monde moderne). Venant d’un "anti-chrétien" c’est assez étonnant...
@Marcorèle
Dans le roi du monde de Réné Guénon (ed gallimard 1958) le gnostique, tres connu, consacre quelques passages à l’Agartha. Saint Yves d’Alveydre( haut initié ) affirme t -il "l’existence d’un monde souterrain étendant ses ramifications partout, sous les continents et meme sousq les océans et par lequel s’établissent d’invisibles communications entre toutes les régions de la terres (P8)
On nage en plein délire !
Le "roi du monde" est le chef suprême de toutes les sectes d’occultistes.Sil est certain que l’existence
du souverain de l’Agartha a été connue depuis longtemps des initiés, ce n’est qu’en 1921 qu’il a été
jugé bon par les supérieurs initiés de faire connaitre la prétention du roi du monde. Ce sera en 1927
que René Guénon proclamera et démontrera avec force et lucidité l’existence du maître du monde.
extraits d’un article intitulé le Christ Roi et le Roi du monde de G.Mariani :
L’attitude des sociétés secrètes à l’égard du catholicisme va de la haine à la politesse condescendante. Mais les sociétés secrètes présentent toutes ceci de commun qu’elles prétendent émaner d’un centre spirituel qui dirigerait les destinées de la terre, centre qu’elles situent ordinairement au Tibet ou aux Indes ( ou qui concilie les 2 opinions, sous la montagne la plus haute du monde), et qui serait dirigé par un Grand Instructeur ou Roi du monde.(SIC)
D’autre part, la majorité des sociétés secrètes espère en la venue d’un émissaire. Les données à ces croyance ont été collationnées par M Guénon. Il reste peu à glaner derrière un occultisme aussi érudit et persuasif.
Ce Monsieur Guenon est un personnage des plus nuisibles au catholicisme.
@Chahine
Vous dites : "Guénon prône la restauration du catholicisme en occident"
c’est tellement faux que sa propre conversion à l’Islam le prouve ! Comment peut on prôner la restauration et faire partie d’une religion concurrente ! Il faut m’expliquer !
@ anastasis
je pense que vous n’avez pas lu par vous même le Roi du Monde . Il est trés sceptique vis a vis des spéculations sur la réalité empirique d’"initiés"... littérature délirante que nous trouvons chez les disciples deMme Blavatsky ... Guénon recadre ce débat sur un plan métaphysique et symbolique. En disant cela je n’expique rien car l’homme moderne avec sa conscience ratatinée ne comprend plus rien sur ces sujets et il faudrait de longs développements Même le clergé catholique qui déjà ne comprend plus grand chose à Saint Thomas d’Aquin ni à la foncion du Symbole... pour vous aider je vos pris de méditer sur la figure hautement chrétienne de Melki-Tsedeq(épitre aux hébreux VII), je suppose que vos étudiez un peu nos Saintes Ecritures ...allez y voir de plus prés et vous verrez en lui une figure du Roi du MOnde.
C’est vrai que la publication du Roi du Monde a brisé les frêles relations de l’Eglise avec Guénon. L4Eglise demeure exclusiviste comme toute religion : point de salut hors de l’Eglise , les salafistes musulmans disent la même chose...
Rassurez vous comme Guénon je ne pense pas qu’il existe des souterrains sous le Tibet avec des entités qui nous dirigeraient de loin comme je ne crois pas qu’il existe un bureau à New York qui programme la Mise en place du Nouvel ordre mondial
@ ceux qui veulent l’entendre
Anastasis fait partie de ces exotéristes un peu « bas de plafond » qui sont autant obsédés par l’ésotérisme qu’ils n’y comprennent rien ; cfr http://www.la-question.net/list/con...
Leur argument-massue est en général de qualifier de « gnostiques » tous ceux qui ne réduisent pas le Christianisme à un catéchisme pour première communiante à souliers vernis. Il a existé une gnose authentiquement chrétienne et apostolique aux origines du Christianisme. On pourra lire à ce sujet l’article du Cardinal Jean Daniélou paru en 1962 dans la revue suisse Eranos et intitulé : Les traditions secrètes des Apôtres. Un article qui aurait dû faire date et dont je recommande la lecture à Mr Pierre Hillard. Il y est notamment fait mention de Saint Clément d’Alexandrie, chez qui le terme de « gnose » est omniprésent. Je rappelle qu’un des traités d’Evagre le Pontique s’intitule très laconiquement : « Le Gnostique ».
Je conseille d’ailleurs aux chrétiens une relecture attentive des Pères du désert en général, véritable remède contre la haine théologique dont les exotéristes font souvent preuve à l’égard de l’ésotérisme. A titre d’exemple, le terme de théosis, que l’on retrouve depuis Saint Maxime le Confesseur jusqu’à Saint Grégoire Palamas, et qui signifie « déification » ou « divinisation », est incompréhensible si l’on se limite à ce que propose l’enseignement public de l’Eglise.
On pourrait faire la même remarque à l’égard de Maître Eckhart, dont la distinction entre « Gott » (Dieu) et « Gottheit » (Déité) dépasse totalement le cadre fixé par la théologie.
Une autre bonne base de lecture : Introduction à l’ésotérisme chrétien (2 tomes) de l’Abbé Henri Stéphane.
Le couple Gnose | Amour à l’intérieur du Christianisme est parfaitement résumé par le terme d’intelletto d’Amore forgé par Dante, auteur dont la relation avec l’Ordre du Temple et Saint Bernard de Clairvaux est bien connue. A propos, certaines théories n’attribuent elles pas une origine templière à un certain nombre de haut-grades maçonniques ? Ceci n’expliquerait-il pas en partie la jonction qui a pu s’opérer entre le Christianisme et les constructeurs de cathédrales ?
Cordialement,
LG
@ Anastasis
Je ne juge pas votre point de vue que je trouve très saint, voir légitime en tant que défense (naïve peut être) des choses qui paraissent opposé au christianisme.
Je tiens juste a vous faire remarquer que le concept de Gnose défendus par ces auteur est au cœur de la doctrine de Clément d’Alexandrie, père de l’Eglise, le Christ étant la vraie Gnose.
Saint Augustin qui est également l’un des plus grand pères de l’Eglise défend la notion de Christ cosmique, et d’un christianisme en tant que plus ancienne religion du monde, (comprendre tradition primordiale, le Christ en tant que Verbe ou Logos parle aux homme depuis leur apparition sur Terre, réduire le christianisme à l’incarnation, c’est laissé croire que le christianisme n’aurait que 2000 ans, et ce serait contredire la plupart des pères de l’Eglise).
La déclaration Nostra Aetate validé par les évêque dans un concile œcuménique, reconnait les "semence du verbe" partout autour de la terre, y compris l’hindouisme et l’islam. Refuser une telle déclaration, c’est tout simplement refuser l’Eglise.
"Si la tradition catholique pouvait à nouveau resplendir nous verrions de quoi serait capable l’esprit catholique". Il me semble que catholique signifie universel, et non pas européen, ce n’est pas parce que le catholicisme se meurt en Europe que le catholicisme est mort, il n’a même jamais eu autant d’adepte de par le monde, de plus si vous étiez réellement catholique vous auriez une vue éternelle de la chose, peu importe l’état de l’Eglise en ce monde elle triomphera finalement.
Autant je partage vos vue sur Evola, autant je pense que vous devriez étudier l’oeuvre de Guénon avec un esprit plus confiant, bien que je respect fortement votre méfiance que je trouve encore une fois saine, mais cela vous permettrez de comprendre que la Franc-Maçonnerie est elle même victime du satanisme, et non pas activiste. Si le coté ésotérique, cabaliste, hermétique alchimique ou peu importe ces notions que vous ne semblez pas posséder objectivement, je vous conseille d’étudier les cathédrales européennes, l’alchimiste Saint Albert le Grand (professeur de Saint Thomas d’Aquin), le royaume du prêtre Jean ou encore les emprunt du Cardinal Nicolas de Cues aux doctrines Kabbalistique, afin de vous rendre compte que ces notions ne sont pas entièrement étrangère au christianisme.
Bien amicalement votre.
La théologie catholique postule bien l’existence d’une révélation primitive car Dieu n’a pas crée l’humanité sans lui fournir un fond de vérités religieuses et morales. Mais cette révélation s’est presque universellement corrompue après la chute, sous l’action du démon , avec les mythes, les superstitions les magies et la gnose, ce qui a nécessité une nouvelle révélation qui fut faite aux patriarches de l’ancien testament, à moise puis aux apôtres.
Donc s’il y a eu à l’origine une seule tradition qui est issue de Dieu, il y en a depuis longtemps une 2ieme, la tradition ésotérique, qui n’est qu’une corruption de la première sous l’influence des démons et de la nature humaine pervertie.
La prétention des gnostiques de transmettre une tradition primordiale qui serait meilleure que la tradition catholique est donc une imposture.
La gnose n’est pas définie de la même façon par ses amis et par ses ennemies. Les ésotéro-occultistes lui donnent traditionnellement la double définition de science et de connaissance. La gnose, nous disent-ils est une science. c’est la science des choses divines. c’est une spéculation de l’intelligence qui associe la théologie et la métaphysique et qui tend à élucider les mystères divins.
le gnostique ne contemple pas les mystères contrairement au croyant, il a l’ambition de les éclaircir, de les expliquer. C’est en cela qu’il est savant, mais alors les explications qu’il donne sont celles de la simple raison humaine, établi sur un rationalisme religieux.
Mais la gnose est aussi une connaissance intuitive des choses divines, ou le gnostique entretient des contacts personnels et expérimentaux avec la divinité, ou qu’il croit être de nature divine.
En dernier analyse la gnose est une mystique, et le gnostique parle comme un homme qui a des révélations mais qui ne sait pas discerner les esprits et prend des inspirations démoniaques pour des inspirations divines. Pour nous catholiques traditionnels, qui sommes ses ennemis, parce que nous constatons le subtil empoisonnement du catholicisme auquel elle se livre, nous la définissons comme la théologie de la religion universelle que les congrégations initiatiques mettent progressivement en place.( le projet oecumenique issu de vatican 2 en fait par ailleurs parti)
Pour un Chrétien, la gnose apparaît comme un christianisme inversé dans lequel Lucifer prend la place de Notre Seigneur Jésus Christ.
@ Anastasis
Mon chère, une fois de plus cela m’embête de vous contredire car je ressent vivement la sincérité de vos propos, mais les erreurs énoncés sont bien trop nombreuses pour être passées sous silence.
Premièrement ce n’est pas une révélation primitive, c’est une révélation constante et ininterrompu, le Verbe a toujours parlait aux hommes autour de la Terre, et le Saint Esprit c’est exprimé à travers les prophètes avant Abraham, je vous cite Clément d’Alexandrie dans ses Stromates livre 1, "la philosophie grecque et païenne est un don de Dieu aux hommes", les mythes également (je pense au déluge, ou bien même à l’épopée de Gilgamesh, Enuma Elish)
Vous confondez la Gnose véritable avec les gnostiques que nous devons combattre de tout notre cœur, mais ils ne possèdent pas le monopole de la Gnose, leur incompréhension de la gnose n’annule pas celle ci. Ce n’est pas parce que les témoins de Jéhovah ont perverti l’Évangile que l’évangile est faux par analogie.
La traditions ésotérique comme vous dites (l’expression est fausse en soi) n’est pas une oeuvre du démon, elle existait dans le platonisme et l’aristotélisme, si ils étaient sous l’influence du démons, vous pourriez jeter la plupart des père de l’Eglise à la poubelle. De plus elle se perdure dans certaines traditions telles que le compagnonnage à qui vous devez nos merveilleux lieux de culte (le plus célèbre étant la cathédrale de Chartes dans ce domaine) et certains ordre de chevalerie.
Il n’y a jamais eu de prétention gnostique à transmettre la Tradition primordiale, celle la étant perdu, et l’idée même d’une tradition meilleur qu’une autre est un non sens pour un gnostique. Au pire nous pouvons parler de traditions perdu, incomplète, mais meilleurs certaines que d’autre, j’aimerais que vous me citiez un écrit de R.Guénon tenant de telles propos. La gnose est un terme grec qui signifie connaissance, il est utilisé par saint Paul et par Jean, dans le nouveau testament lui même, elle n’est absolument pas une mystique, ou alors vous ne connaissait pas ce mot
Vous vous définissez comme catholique traditionnel mais vous rejetez cette même tradition en rejetant Vatican II, pourtant accepté par la majorité des évêques qui forment la tradition, "le projet oecumenique issu de vatican 2 en fait par ailleurs parti", j’ai bien peur que vous n’ayez pas étudié ce projet pour en parler ainsi. (l’œcuménisme ne regarde que les chrétiens, personnes d’autre, ce n’est pas une religion universelle)
Amicalement.
Ou plutôt si, ils en donnent une réponse, toujours la même, qui consiste à inventer ex abrupto un argumentaire totalement fictif construit sur des distinguos artificiels, du genre :
• Le gnostique ne contemple pas les mystères contrairement au croyant, il a l’ambition de les éclaircir, de les expliquer. On se demande vraiment en quoi la connaissance s’opposerait à la contemplation.
• Mais la gnose est aussi une connaissance intuitive des choses divines, ou le gnostique entretient des contacts personnels et expérimentaux avec la divinité, ou qu’il croit être de nature divine. Ceux qui affirment cela ont-ils tenus la chandelle au moment où une telle connaissance se produit ?
• En dernière analyse la gnose est une mystique, et le gnostique parle comme un homme qui a des révélations mais qui ne sait pas discerner les esprits et prend des inspirations démoniaques pour des inspirations divines. En dernière analyse de « qui » au juste ?
En résumé, des arguments de tourne-culs qui prétendraient que l’ananas n’a pas de goût parce qu’ils n’en ont jamais vu ou goûter un. Une sorte de néo méthode Coué servant à s’auto-persuader qu’une chose n’existe pas parce qu’on a pas envie qu’elle existe.
Et en apothéose : « Pour un Chrétien, la gnose apparaît comme un christianisme inversé dans lequel Lucifer prend la place de Notre Seigneur Jésus Christ ».
Non, cher ami, pas « pour un Chrétien », mais pour un « chrétien intégriste » champion de la tautologie et NIANT SA PROPRE TRADITION, ce qui est très différent.
Cordialement,
LG
@ anasstasis : je pense qu’il vous manque un minimum d’érudition d’histoire des doctrines. J’ai écrit qu’il fallait distinguer Gnose et gnosticisme . Le gnosticisme est vun dualisme qui conçoit un Dieu createur mauvais faceà un Dieu redempteur bon. Aucune Religion monothéiste ni m^me l’Hindouisme ne partage cette vision pessimiste ni Platon ni Aristote ni la philosophie hermétiste ni la Cabbale... Guénon et Evola de même ont toujours combattu legnosticisme au nom de la vraie Gnose dont parle Paul et Jean.
Je pense que vous mettez tout le monde dans le même sac. C’est vrai il existe des courants de pensée maléfiques voire sataniques ce que Guénon n’a cessé de denoncer : l’occultisme fruit de cet antique vision dualiste qu’est le gnosticisme.
Mais vous n’êtes pas entièrement responsable, le magistère catholique depuis quelques siècles s’est crispé et confond ésotérisme et occultisme. Bref si vous avez les capacités intellectuelles lisez ce que Thomas d’Aquin disait dans "L’astrologie Les opérations cachées de la nature Les sorts" aux éditions Les Belles Lettres
Ce qui est bien avec les exotéristes forcenés c’est qu’on peut les mettre face à des évidences scripturaires issues de leur propre tradition, rien n’y fait :
Leur citera-t-on la gnose telle qu’en parle Saint Clément d’Alexandrie (« A Jacques le Juste, à Jean et à Pierre, le Seigneur, après sa résurrection, donna la gnose ; ceux-ci la donnèrent aux autres apôtres ; les autres apôtres la donnèrent aux 70, dont l’un était Barnabé » - Hypothyposes)… pas de réponse…
Leur citerait-on Saint Irénée, qui témoigne d’une tradition gnostique orthodoxe (consignée par Papias), venue des Presbytres, contemporains des Apôtres, et transmise seulement à quelques individus choisis, que nous n’aurions sans doute pas plus de réponse.
Leur citerait-on Origène que nous n’aurions sûrement pas de réponse non plus, lorsqu’il écrit : « Les évangélistes ont gardés cachés l’explication que Jésus donnait de la plupart des paraboles ».
Leur citera-t-on la gnose telle qu’en parle Evagre le Pontique (IVe siècle),… pas de réponse…
Leur citerait-on les visions de la montagne polaire de la bienheureuse Anne Catherine Emmerich, que nous n’aurions évidemment toujours pas de réponse…
Leur parle-t-on de la « déification » selon Saint Maxime le Confesseur ou Saint Grégoire Palamas,… pas de réponse…
Ou plutôt une réponse qui invente ex abrupto un argumentaire fictif construit sur des distinguos artificiels, du genre :
• le gnostique ne contemple pas les mystères contrairement au croyant, il a l’ambition de les éclaircir, de les expliquer. On se demande vraiment en quoi la connaissance s’opposerait à la contemplation.
• Mais la gnose est aussi une connaissance intuitive des choses divines, ou le gnostique entretient des contacts personnels et expérimentaux avec la divinité, ou qu’il croit être de nature divine. Ceux qui affirment cela ont-ils tenus la chandelle au moment où une telle connaissance se produit ?
• En dernière analyse la gnose est une mystique, et le gnostique parle comme un homme qui a des révélations mais qui ne sait pas discerner les esprits et prend des inspirations démoniaques pour des inspirations divines. En dernière analyse de « qui » au juste ?
En apothéose : « Pour un Chrétien, la gnose apparaît comme un christianisme inversé dans lequel Lucifer prend la place de Notre Seigneur Jésus Christ ».
Je dirais plutôt pour un chrétien « exotériste » NIANT SA PROPRE TRADITION, ce qui est très différent.
Cordialement,
LG
C’est toujours assez amusant de lire des lecteurs de Guénon, qui se chiffonnent sur des points de doctrine imaginaires de religions dont ils n’ont jamais approché ne serait-ce qu’un seul véritable pratiquant...
Petite réflexion d’un "exotériste bas de plafond !" catholique. Vraiment catholique, c’est à dire qui croit et qui pratique, et qui reconnait la validité des conciles, y compris Vatican II :
Il y a une lecture de l’histoire de l’humanité proposée par Guénon. Assurément, elle est séduisante... cette "Tradition Primordiale", qui se diviserait ensuite en "branches" et dont l’ésotérisme permettrait de retrouver la pureté originelle...
Séduisant... et séduisante, cette foi dans la possibilité pour l’être humain d’accéder à cette grande Unité avec le Grand Tout, ce "Brahma", ce "Soi", ce "Tout-Ce-Que-Vous-Trouvez-Avec-Une-Majuscule-Qui-Sonnera-Exotique-Et-Transcendant". Et avec ça, vous prendrez bien un peu d’Ibn Arabi ? De Shri Shankaracharya ? De Lao-Tseu ?
Evidemment, on pensera au new age, mais Guénon a désamorcé le reproche : lui n’est pas syncrétique, il est "synthétique". Très bien. Et une personne qui ne connait rien à aucune religion le croit.
Le problème, voyez-vous, c’est que dans la pensée biblique, donc dans la pensée chrétienne, il y a ce récit du péché originel... et il est difficile d’être plus net : ce que le serpent propose, c’est la "connaissance", c’est d’être "comme des dieux". Vous voyez, cette "gnose" que vous vend Guénon, et que vous vendent ses admirateurs, c’est cette promesse du serpent des origines...
Et il y a une autre lecture de l’histoire qui dit tout autre chose que le "traditionalisme" de Guénon et d’Evola. C’est cette lecture qui voit s’affronter l’homme qui sait rester à sa place de créature, recevant sa vie et sa rédemption de Dieu... et l’homme qui ne sait pas rester à sa place, le "gnostique" qui voudrait être Dieu.
"La gnose, la mère des hérésies", disait Maritain. La gnose, la promesse du diable. Le péché par excellence. Le parallèle que fait Maritain lors de sa rencontre avec Guénon entre le "roi du monde" et le "prince de ce monde" est très vrai.
Il n’y a pas d’ésotérisme chrétien, non pas parce que le christianisme a "dégénéré", mais parce que tous les moyens de notre Salut, tous les moyens qui nous sont donnés par Dieu pour nous introduire dans l’intimité de la vie trinitaire, tout cela est offert à tous, gratuitement, largement... Il suffit de dire oui, d’écouter le Christ, et de le suivre.
Petite réponse plus précise à LG :
En torturant les textes, on peut leur faire dire à peu près tout ce qu’on veut. Et tu trouveras toujours une phrase ambiguë, y compris dans l’Évangile, que tu pourras isoler pour dire "Là, voyez, là l’Évangile confirme la doctrine de Guénon !"
Le problème, c’est que si on accepte de prendre au sérieux la Bible, et donc le Nouveau testament (ce qui fait partie des prétentions de Guénon, qui en cite de toutes petites bribes de ci de là, sans jamais faire appel aux textes du magistère.... comme un bon protestant lambda), on voit clairement le Christ FONDER l’Église visible, parmi les disciples, choisir les apôtres, les éduquer d’une manière particulière, les enseigner, les missionner, instituer les sacrements... Et à la Pentecôte, l’Esprit Saint vient couronner le tout.
Et vous voyez, les successeurs des apôtres, ce ne sont pas les francs-maçons ou les Grands Maîtres de je ne sais quelle confrérie mystérieuse... les successeurs des apôtres, ce sont les évêques, à commencer par le pape François.
1.
@ qui peut l’entendre
Il n’y a rien d’ « ambigu » dans les citations que j’ai données, elles sont au contraire parfaitement claires et explicites pour qui a conscience à minima de ce que sont les véritables enjeux d’une pratique spirituelle, ce sont vos gymnopédies verbales qui sont totalement ambigües. Vous êtes habité par l’esprit de négation.
Les écrits de Clément d’Alexandrie témoignent de l’existence d’une tradition orale secrète (gnose) remontant aux Apôtres, tout comme en témoignent certains apocryphes. Les Apôtres tenaient pour acquis que son contenu ne relevait pas de l’enseignement du commun (ce qu’on appellerait aujourd’hui l’enseignement public de l’Eglise), mais d’une initiation plus poussée, ce dont témoigne également Clément qui appartenait à cette tradition.
Voici un passage de Clément : « Ces maîtres, qui conservent la vraie tradition des bienheureux enseignements, issus tout droit des saints Apôtres Pierre, Jacques, Jean et Paul (on remarquera déjà ici que tous les apôtres ne semblent pas concernés), transmis de père en fils (ce qui dénote un singularisme certain), sont parvenus jusqu’à nous grâce à Dieu » (Stromates)
Soit cette tradition gnostique s’est interrompue, soit elle s’est maintenue. Si elle s’est maintenue, il est bien évident que cela s’est fait en marge (ce qui ne veut pas dire en opposition) de la tradition officielle, contenue dans la règle de foi, le symbole (l’Eglise visible).
Il est donc parfaitement inutile de continuer à qualifier, avec Maritain, cette tradition de « gnose, mère des hérésies ». Ce dont parle Maritain a contrario, c’est du gnosticisme de type alexandrin qui, par mimétisme, tenta de récupérer et de contrefaire cette gnose authentiquement chrétienne. Et ce faisant, Maritain fait le jeu du Diable en laissant la contrefaçon effacer des mémoires le modèle original, purement chrétien. « Le Diable porte pierre », comme disait l’autre.
2.
Quant à la proposition « vous serez comme des dieux » de Genèse 3 : 5, elle concerne la « connaissance du bien et du mal » (conscience duelle dans laquelle Satan fait basculer le couple primordial), à l’opposé de la gnose authentique qui vise à restaurer chez l’homme la conscience de l’unité perdue lors de la chute : « J’ai dit : Vous êtes des dieux, vous êtes tous les fils du Très-Haut » (Ps 82 : 6). Repris par Jésus dans Jean 10 : 34-36. Le passage des Psaumes est comme la contre-épreuve du passage de la Genèse.
A ce propos, je vous attends toujours sur le concept de théosis (« déification ») tel qu’en parle les Eglises d’Orient et sur lequel vous restez muet comme une carpe.
La gnose est tout autant de Dieu que le sont les moyens du Salut. Ce que je lis ici n’est qu’arguments d’autorité et tautologies en tout genre, du style : Le parallèle que fait Maritain lors de sa rencontre avec Guénon entre le "roi du monde" et le "prince de ce monde" est très vrai. Pour qu’une chose soit déclarée vraie, il faut en démontrer la véracité, pas seulement l’affirmer de manière positive.
Aucune distorsion ou « torture » des textes dans tout cela, juste une lecture pointue et privée d’apriori.
Cordialement,
LG
@Tom
Petite suggestion à votre égard. Que nous soyons sur des bases n’ayant rien a voir en interprétation avec Guénon ou Evola.
Maimonide dans son guide des égarées première partie explique que la connaissance du bien et du mal suite au fruit défendu est une déchéance par rapport à la connaissance du vrai et du faux. Passage de la Vérité au moral. Donc toujours dans un rapport de connaissance, vouloir associé ceci avec l’idée d’une gnose maléfique ou l’oeuvre de guénon, cela est très malhonnête de votre part.
Saint Augustin lui même qui est le plus grand inspirateur de la doctrine du péché originel affirme dans ses confessions que le serpent représente le corps, Eve l’ame et Adam l’esprit. Soit la chute étant le passage de la connaissance spirituel à la connaissance purement animique et corporel. Alors oui que vous le vouliez ou non, les plus hautes autorité affirment qu’une connaissance (gnosis en grec) a été perdu, et ce n’est pas faire le jeu du diable que de l’affirmer ou que de vouloir la retrouver.
Encore une fois, mieux vaut un chrétien méfiant vis à vis de ces choses la tant le danger de tomber dans du syncrétisme ou du New-Age est grand, alors je ne peux que vous conseiller de laisser parler les Guénoniens sans vous en occuper, et cela ne pose aucun problème car le Salut est à la base de la vie chrétienne pour lequel toutes ces chose ne présente que peu d’intérêt (la vision béatifique nous emmènera d’ailleurs surement beaucoup plus loin qu’aucune gnose puisse nous emmener).
Enfin, si il suffisait "de dire oui, d’écouter le Christ, et de le suivre." vous m’expliquerez le pourquoi de deux mille ans de théologie et de débats au sein de l’Eglise ainsi que la notion très chrétienne d’Intelligence de la Foi.
Bien amicalement.
Cher LG, je m’excuse mais je ne te vouvoierai pas, je n’aime pas les salamaleks des lecteurs de Guénon et la fausse politesse de cette "élite" que vous pensez constituer. "@ ceux qui peuvent entendre", rien que ça, pour un chrétien, ça fait un peu tiquer, tu vois... c’est une parole du Christ, déformée
Maintenant, sur le fond :
pour commencer, pour un catholique, faire appel à l’argument d’autorité est tout à fait normal et évident. Dieu parle, nous écoutons... Dieu s’incarne... et nous suivons les gens à qui Il confie une charge de pasteur. Relis la fin de l’Evangile de Jean, médite les paroles dites à Pierre. "Sois le berger de mes brebis." Donc oui, l’autorité, l’argument d’autorité, le magistère, le Pape, les successeurs du collège apostolique...
que faut-il entendre par "gnose" ? Au sens flou, c’est simplement la "connaissance". Et avant de croire, il faut entendre le témoignage, et le comprendre. Donc une certaine "gnose", une "connaissance" est tout à fait nécessaire à l’acte de foi réel.
Dans le récit des pélerins d’Emmaüs (Lc 24, 11-32), le Christ réssucité aparaît à des disciples, qui ne le reconnaissent pas. Il leur parle, les fait entrer dans l’intelligence des Ecritures... et les conduit où ? Dans un petit cercle d’initiés ? Non, il célèbre l’Eucharistie avec eux, ils le reconnaissent "à la fraction du pain", et là, il disparaît. Curieux comme ésotérisme, non ? "Notre coeur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les Ecritures ?" Et où menne cette ouverture du sens des Ecritures et ce coeur brulant ? Au pain rompu, bref, à la célébration de l’Eucharistie, en d’autres termes : à la messe !
Il est tout à fait clair que pour Guénon, la "connaissance" n’a pas ce sens là. Selon lui, c’est par la connaissance qu’on accède à la Délivrance, qui est supérieure au Salut. Et cette connaissance est sans limite, tout comme l’objet qu’elle se propose de "comprendre", d’"intuitionner". "Vous serez comme des dieux"
Le soucis, c’est qu’en tant que créature, c’est purement impossible. Nous pouvons vivre de la vie de Dieu, nous pouvons vivre avec Dieu, nous pouvons entrer dans l’intelligence de ce qu’Il veut bien nous révéler de Son infini, inépuisable mystère... Mais nous sommes des créatures, incarnée, passionnelles par nature, limitées, et notre connaissance est limitée elle aussi. Le Christ lui-même dit que seul le Père connaît le jour et l’heure du Jugement Dernier. Cela devrait vous faire réfléchir, non ?
(suite et fin)
Cela dit, je pense savoir d’où vient le malentendu. Nous pouvons percevoir, intuitionner, ce que sera notre vie au Ciel, dans le corps glorieux que Dieu suscitera pour nous à la fin des temps... Quand nous recevons en nous le corps du Christ... Quand nous entrons en communion avec Dieu par la prière ou la contemplation...
Le Christ nous a ouvert les portes du Ciel pour nous permettre de vivre à nouveau pleinement de la vie de Dieu, dont le péché originel nous avait privé.
Ce sont peut-être les textes qui décrivent cette intuition qui peuvent induire en erreur.
Encore une fois, nous sommes des créatures, Dieu nous a voulu ainsi, nous ne sommes pas des esprits en exil dans des corps. Et si Dieu s’est incarné, c’est peut-être précisément pour nous aider à comprendre que nous corporéité fait partie de Sa volonté, et que ce n’est pas en cherchant à s’en évader que nous accomplissons Sa volonté.
La foi juive et chrétienne en la résurrection de la chair est incompréhensible pour un guénonien.
Antoine,
je pense que tu ne mesures pas les dégâts qu’a faits et que fait encore Guénon, à la fois dans le discrédit jeté sur l’Église et dans la diffusion d’une pensée néo-gnostique qui fait d’énormes ravages. L’un des spécimens les plus visibles de ces ravages est Salim Laïbi, mais le phénomène est très loin de s’arrêter à des malades dans son genre. Tu peux lire le livre de Xavier Accart, "Guénon ou le renversement des clartés", pour mesurer son influence dans la vie intellectuelle française au XXème siècle. C’est vertigineux !
Et je ne parle pas de tous les pauvres naïfs que sa lecture pousse vers un islam soufisé qui là aussi fait de profonds ravages dans la diffusion de mensonges et de falsifications sur l’Évangile.
Bref, ce ne sont vraiment pas des sujets anodins, crois-moi.
Tom,
Que veux-tu dire par Islam soufisé ?
1.
@ celui qui me répond parce qu’il me lit (et pardon à E&R pour la longueur de mes messages :-)
Méfiez-vous de la fausse humilité, elle est très habile à jouer d’ « excuse » en tout genre et en toute occasion. Figurez-vous que je n’ai à aucun moment réalisé, en l’écrivant, qu’il se fût agi au départ d’un mot du Christ ! Cet usage inconscient de sa parole me serait plutôt favorable, ne trouvez-vous pas ? Je n’ai rien déformé, seulement paraphrasé et à bon escient. On reconnaît bien là le « tic » de l’exotériste suspicieux apercevant lui-même un serpent au fond de la bouche de son interlocuteur pour se donner ensuite l’illusion auto-flagornante d’être allé le débusquer. Comme je vous connais ;-) Par ailleurs, je suis catholique de rite byzantin et pratiquant, ce qui me rend tout aussi à l’aise que vous pour parler de ce dont je parle. Je vous signale en passant que le magistère oriental à moins de problème que vous avec ce dont parle RG.
Maintenant sur le fond :
Vous avez tout à fait raison, un texte sacré parle d’autorité par définition, étant « révélé ». Les prophètes parlent d’autorité. Le Christ ne fait que parler d’autorité. Le problème avec vous, c’est que vous niez d’autorité, ce qui est autre chose et de nettement plus grave, car ce qui est nié, c’est un pan entier de votre propre tradition. Je vous renvoie aux citations données précédemment, il faudra vous y faire. Et ceci n’est pas sans conséquence pratique, notamment concernant l’ « émergence » de la pensée profane et anti-traditionnelle en Occident, c’est-à-dire en terre catholique apostolique et romaine. Car voyez-vous, lorsque la connaissance sacrée (vraie gnose) commence à faire défaut, il est tout à fait normal – la nature détestant le vide – qu’une pensée ennemie lui dispute sa place et la supplante, ce dont vous aurez à répondre devant Dieu, toute question d’humilité mise à part.
2.
Je ne sais pas ce que veut dire gnose « au sens flou » (sic), mais je sais ce que cela signifie au sens précis. Pour Clément, elle correspond sur le plan chrétien à ce qu’est sur le plan païen la philosophie : la connaissance intégrale du réel (ce que vous semblez avoir compris). Mais ceci la philosophie ne peut que le chercher ; la gnose le donne pleinement (ce que vous avez visiblement un peu de mal à admettre…) parce que son autorité est l’autorité même du Christ, Fils de Dieu. L’Ecriture est, par essence, à sens multiples, tout comme le sont les passages des Evangiles que vous citez (cf . par ex. Maître Eckhart à propos de la Maison de Béthanie – je vous laisse faire vos propres recherches) L’ésotérisme ne nie pas l’exotérisme, l’exotérisme par contre, lorsqu’il devient exclusif, perd en légitimité ce qu’il gagne en autorité, avec les conséquences fâcheuses décrites dans mon précédent §.
Vous avez tout à fait raison de dire que pour RG l’acte de connaître ne se réduit pas au seul acte de présence lors de la célébration eucharistique, tout comme vous avez parfaitement raison de dire que pour RG, l’enjeu ultime de la pratique d’une religion digne de ce nom est la « Délivrance », qui est supérieure au « Salut ». Mais ce que vous semblez ignorer, c’est qu’il ne fait en cela que confirmer la distinction TRES CERTAINEMENT CHRETIENNE ET ORTHODOXE faite entre « Salut » et « Déification » (théosis), par exemple chez Saint Maxime le Confesseur. Et ceci est d’autant plus remarquable que RG lui-même n’en avait pas conscience, connaissant très peu du Christianisme oriental, comme il l’avoue lui-même dans sa correspondance.
Ce n’est pas RG qui parle ici, c’est le Christianisme en personne !
Concernant votre dernier argument, qui met l’accent sur l’infinie distance qui séparera toujours la créature de son Créateur, vous avez encore une fois parfaitement raison, mais – étonnez vous – ce n’est pas en tant que créature qu’il nous est donné de connaître Dieu, mais dans la mesure où il y en nous quelque chose d’ « incréé », c’est-à-dire de nature identique à Dieu (Actes 17, 29 : « Nous sommes de la race de Dieu »). Sur ce point, je vous renvoie encore à Maître Eckhart au sujet de ce qu’il nomme « la fine pointe de l’âme », là encore en relation avec Marie-Madeleine et la Maison de Béthanie.
A être en porte-à-faux avec votre propre tradition, votre argumentaire se réduit logiquement à zéro.
Cordialement,
LG
@ qui de droit
Autant le message d’Antoine est d’une grande justesse et d’une incroyable pertinence, autant la réponse de Tom démontre qu’il ne lit pas et ne comprend pas ce dont on lui parle.
Cordialement,
LG
@ celui qui me lit
Et franchement, Tom, prendre la résurrection des corps pour une vulgaire résurrection de la chair au sens physique et corporel du terme, est ce bien sérieux ? C’est fou ce qu’une imagination en surchauffe est capable de se représenter au niveau formel, quand même. On se croirait chez les Témoins de Jéhovah.
Pensez-vous vraiment que c’est notre bidoche qui sera ressuscitée ? Vous aurait il échappé que le terme de transfiguration signifie étymologiquement « passage au-delà de la forme » ?
Il me revient en mémoire l’expression d’un certain Chögyam Trungpa parlant de « matérialisme spirituel », lorsque la foi n’est plus correctement ordonnée à son objet par manque de… connaissance.
Cordialement,
LG
NeO, j’entends par là que l’islam des lecteurs de Guénon musulmans est un islam adapté à leur soif d’ésotérisme, "soufisé" pour les besoins de la cause... qui les forcent à quelques grands écarts à la fois vis à vis de l’œuvre de Guénon (par exemple, quand il dit que le Christ est vraiment mort sur la croix... on jette un voile pudique sur ce passage) et vis à vis de l’islam (on jette un voile tout aussi pudique sur ces passages du coran si durs envers les juifs et les chrétiens, sans parler des polythéistes parmi lesquels les hindous que Guénon admirait tant... car l’Unité transcendante des religions est à ce prix.)
LG, je ne sais pas à quel point Guénon a compté dans ton parcours spirituel, peut-être beaucoup... et je peux comprendre que tu aies envie de le défendre... mais je pense que tu ne mesures pas l’influence de son œuvre et dans quelle lignée il se place. Libre à toi de te référer à lui pour nourrir ta foi... mais très sincèrement, je pense que tu le regretteras amèrement. Je pense que son influence parasite déjà grandement ton intelligence des Écritures.
Ce n’est pas juste le christianisme oriental que ne connaissait pas Guénon. C’est le christianisme tout court.
Tu ne réponds pas sur le point véritablement central de mon message : le rapport au corps, la dimension charnelle de notre être. Est-ce que oui ou non, Dieu nous a crée avec un corps ?
Quand saint Paul parle de "corps spirituels", que comprends-tu ?
Tu m’accuses d’être "en porte-à-faux avec ma tradition". Ce n’est pas de "ma tradition" dont il s’agit. Il s’agit de la vérité. Est-ce que oui ou non, Dieu a crée le monde ? Ou est-ce que le monde est une illusion, fruit de l’ignorance ?
Tu comprends bien que la notion de "déification" est très différente dans la bouche d’un platonicien, d’un gnostique, ou d’une personne qui adhère à la foi biblique. Et cette question de la corporéité traverse toute la Bible. Cela peut te sembler hors sujet, et que tu n’y répondes pas montre que cela n’a pas d’importance pour toi... Je t’invite à reconsidérer la question sérieusement.
Je ne sais pas ce que tu entends par "monde moderne". Les catégories guénoniennes n’ont pas le moindre sens. Le monde était déjà très "moderne" du temps du Christ, et l’hérésie et le rejet de Dieu ne datent pas du XXème siècle, ni même du XIVème... l’Histoire Sainte enseigne tout autre chose que ce que dit Guénon, et je n’ai pas l’impression que tu t’en rendes compte.
LG, ton message a été publié pendant que j’écrivais.
"Imagination en surchauffe", non. Je me demandes comment ta foi guénonienne comprend la résurrection de Lazare... Quele idée de remettre cet homme dans un corps, lui qui était enfin libéré de toute cette "bidoche" (bidoche compblée des bénédictions de Dieu, pourtant)
Où est-ce que ta foi range ce Christ qui mange, boit, se met en colère, pleure, tisse des amitiés ? Que fait-elle avec ce récit du Christ ressuscité qui mange avec les disciples, ce Christ qui a un corps, très particulier, certes, qui peut traverser les murs... mais QUI A UN CORPS, et qui siège à la droite du Père ?
Mon "imagination en surchauffe" s’appelle la foi de l’Église, que tu ne comprends pas car tu es sur cette pente très naturelle de l’humanité déchue, souffrant de ce corps désormais mortel, la pente "spiritualiste" qui a fait naître tant d’hérésies. Tu as grandement besoin de reconsidérer le contenue de ta foi. Je comprends mieux que tu aimes tant Guénon.
@ Tom à la nuque raide
La chair, c’est l’expérience sensible que nous avons du corps, du nôtre et de celui d’autrui, « sans plus ». Et c’est du côté de ce « plus » que se situe l’essentiel. En d’autres termes, le corps glorieux du Christ que voient les apôtres Jacques, Jean et Pierre sur le Mont Thabor lors de la transfiguration, ils ne le voient pas avec leurs yeux de chair, car ce qu’ils voient dépasse le domaine de l’expérience sensible.
Il n’y a donc aucun « spiritualisme » d’aucune sorte dans ce que j’écris, puisque l’expérience que nous avons du corps peut-être tout à la fois charnelle et spirituelle (ou glorieuse), en fonction de notre propre niveau d’élévation spirituelle. Ce corps-là peut bien entendu boire, manger, tisser et faire tout ce que vous voulez… quelle que soit la perception que vous et moi en ayons, vu de l’extérieur.
Par contre, votre erreur à vous, c’est de penser que ces deux plans (le plan sensible et le plan glorieux) se confondent, au point de vous représenter un corps glorieux qui serait perçu en mode sensible au même titre que l’est le corps charnel. Je vous conseille de cogiter là-dessus, car c’est cette confusion qui vous fait penser que le simple fait de participer à l’eucharistie suffit à rendre actuel votre divinisation.
Quant au pauvre Lazare, si Jésus l’a ressuscité, ce n’est évidemment pas pour qu’il se retrouve dans un état équivalent à l’état précédant sa résurrection, Dieu n’étant pas un sadique, est-il besoin de le préciser… ? La différence entre le Lazare mort et le Lazare ressuscité est la suivante : le premier s’identifiait à sa seule condition charnelle (celle dont nous avons l’expérience au niveau sensible), alors que le second a réalisé sa véritable identité, de nature spirituelle, par-delà les limites de l’expérience sensible), avec laquelle il s’identifie désormais une bonne fois pour toutes, se libérant ainsi des conditions de la souffrance. Tout cela a bien sûr lieu via un seul et même corps (celui de Lazare), mais c’est le mode d’être (ce corps) et de percevoir (ce corps) qui a changé.
Ce changement dans les « modes » d’être et de percevoir est particulièrement explicite dans le fait que Marie-Madelaine et les pèlerins d’Emmaüs ne reconnurent pas Jésus à sa sortie du tombeau, une fois ressuscité.
J’espère avoir été suffisamment clair et précis.
Cordialement,
LG
@ Tom l’obstiné
Il n’y a pas 36 manières de comprendre ce que le CHRISTIANISME nomme théosis, il n’y en a qu’une tout comme l’existence d’une gnose authentiquement CHRETIENNE ne fait aucun doute. Je mettrais ma tête à couper que vous n’aviez même jamais entendu parler de ce terme et de ce qui le distingue du « Salut » avant que je vous en parle, alors que la littérature patristique (notamment) en fait largement usage. Au point d’utiliser la distinction faite par RG entre « Salut » et « Délivrance » comme argument pour dissuader les chrétiens de s’intéresser au sujet, alors que cette distinction est en réalité au centre de la spiritualité chrétienne dans ce qu’elle a de plus profond.
Ceci étant dit, on peut parfaitement accéder au Salut sans être gnostique, je ne vois donc pas très bien ce qui vous préoccupe dans tout cela...
Respirez-un bon coup, refaites honnêtement le tour de la question, et revenez-nous en meilleure forme, je vous attendrai les bras ouverts ;-)
Cordialement,
LG
Bonjour LG,
merci pour ce petit morceau de bravoure de christianisme "guénonisé".
Je te propose en réponse ce petit texte de christianisme exotérique lamentablement tronqué par le haut. J’espère que le bouddhisme tibétain viendra restaurer tout ça ! Je te laisse là et te souhaite une bonne continuation, et j’invite les personnes qui nous aurons lu à prendre le temps de creuser sérieusement ces questions, ce sont là des choses tout à fait fondamentales.
988 Le Credo chrétien – profession de notre foi en Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, et dans son action créatrice, salvatrice et sanctificatrice – culmine en la proclamation de la résurrection des morts à la fin des temps, et en la vie éternelle.
989 Nous croyons fermement, et ainsi nous espérons, que de même que le Christ est vraiment ressuscité des morts, et qu’il vit pour toujours, de même après leur mort les justes vivront pour toujours avec le Christ ressuscité et qu’il les ressuscitera au dernier jour (cf. Jn 6, 39-40). Comme la sienne, notre résurrection sera l’œuvre de la Très Sainte Trinité :
Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous (Rm 8, 11 ; cf. 1 Th 4, 14 ; 1 Co 6, 14 ; 2 Co 4, 14 ; Ph 3, 10-11).
990 Le terme " chair " désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité (cf. Gn 6, 3 ; Ps 56, 5 ; Is 40, 6). La " résurrection de la chair " signifie qu’il n’y aura pas seulement, après la mort, la vie de l’âme immortelle, mais que même nos " corps mortels " (Rm 8, 11) reprendront vie.
991 Croire en la résurrection des morts a été dès ses débuts un élément essentiel de la foi chrétienne. " Une conviction des chrétiens : la résurrection des morts ; cette croyance nous fait vivre " (Tertullien res. 1, 1) :
Comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi. (...) Mais non, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis (1 Co 15, 12-14. 20).
Quand je lis tous les anti-guénoniens, j’ai justement envie de citer Guénon :
"On peut s’expliquer facilement par là un fait que nous avons eu fréquemment l’occasion de constater en ce qui concerne les gens dits « cultivés » ; on sait ce qui est entendu communément par ce mot : il ne s’agit même pas là d’une instruction tant soit peu solide, si limitée et si inférieure qu’en soit la portée, mais d’une « teinture » superficielle de toute sorte de choses, d’une éducation surtout « littéraire », en tout cas purement livresque et verbale, permettant de parler avec assurance de tout, y compris ce qu’on ignore le plus complètement, et susceptible de faire illusion à ceux qui, séduits par ces brillantes apparences, ne s’aperçoivent pas qu’elles ne recouvrent que le néant"
1.
Vous faites bien de le dire, « tronquée par le haut », mais il est inutile que vous convoquiez le Bouddhisme ou RG pour remédier au manque, il suffit de faire appel à ce CHRISTIANISME que vous semblez connaître assez peu.
A faire de la théologie à coup de credo comme Nietzsche faisait de la philosophie à coup de marteau, vous arrivez à mettre sur le même plan « immortalité » et « Eternité », c’est-à-dire « Salut » de la « Déification ».
Saint Thomas d’Aquin lui-même – le docteur commun de l’Eglise catholique – fait une distinction très nette entre le corps charnel et l’âme. Non seulement cela, mais il fait une distinction très nette entre les différentes puissances de l’âme (végétative, sensitive et intellective) entre elles, seule la partie intellective étant déclarée par lui « immortelle » [ce qui ne veut pas dire « éternelle » comme nous le verrons plus bas] ou « incorruptible ». Citation :
« L’être incorruptible, en effet, appartient à la partie intellective en tant qu’elle est séparée, et donc, de même que les puissances séparées [de l’âme], ou non séparées, sont également enracinées dans une même essence de l’âme, comme nous l’avons dit, de même rien n’empêche que certaines de ces puissances [de l’âme] disparaissent en même temps que le corps [charnel], alors que d’autres sont incorruptibles »
Et Saint Thomas de priver de survie (c’est-à-dire d’ « immortalité ») non seulement le corps charnel et les deux premières puissances de l’âme (végétative et sensitive), mais aussi de privé d’Eternité [qui est une qualité de l’Infini] la partie intellective – immortelle – de l’âme, jusqu’à écrire que « l’âme même du Christ ne comprend pas l’essence divine » [qui est infinie] (Somme théologique, Quod liberales, 9. 2a 1), établissant ainsi une distinction très entre « immortalité » (Salut) et « Eternité » (Déification).
2.
Il est vrai que la tradition catholique parle de « vie éternelle » à propos de l’immortalité de l’âme, mais c’est de perpétuité dont il s’agit, car l’Eternité se situe par définition par-delà toute forme de « survie ».
Le credo n’a pas à s’exprimer sur ce qui dépasse les limites du Salut et donc de la survie de l’âme, car cela dépasse le cadre de l’enseignement public de l’Eglise dont la mission principale est de garantir le Salut à tous, c’est-à-dire l’accès au Paradis. Cette mission se suffit à elle-même, car le Salut peut s’obtenir indépendamment de toute gnose : on peut être sauvé sans être gnostique.
Si votre conception du Christianisme vous fait croire qu’il y aura une survie du corps sensible après la résurrection, cela fait de vous un spirite, mais sûrement pas un chrétien.
J’espère ne pas vous avoir trop… piégé :-)
Très cordialement,
LG
Et je vous prierais par ailleurs de ne pas tronquer vous-même le Catéchisme catholique...
999
Comment ? Le Christ est ressuscité avec son propre corps : " Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi " (Lc 24, 39) ; mais Il n’est pas revenu à une vie terrestre. De même, en Lui, " tous ressusciteront avec leur propre corps, qu’ils ont maintenant " (Cc. Latran IV : DS 801), mais ce corps sera " transfiguré en corps de gloire " (Ph 3, 21), en " corps spirituel " (1 Co 15, 44) :
Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, mais un grain tout nu (...). On sème de la corruption, il ressuscite de l’incorruption ; (...) les morts ressusciteront incorruptibles (...). Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité
(1 Co 15, 35-37. 42. 52-53).
Vous y appliquez ensuite les précisions apportées par le Docteur Angélique et vous pourrez commencer à vous poser les vraies questions.
Et je vous rappelle que "transfiguration" signifie étymologiquement "passage par-delà les limites de la forme".
Cordialement,
LG
Les personnes de bonne volonté peuvent consulter la Somme Théologique, la partie sur les fins dernières, et à prendre le temps de lire tout ce qui concerne la résurrection de la chair.
Je ne sais même pas quel passage citer tant saint Thomas insiste sur ces thèmes là... saint Thomas spirite ?
"La résurrection est nécessaire pour que l’homme atteigne sa fin dernière, qu’il ne peut atteindre ni en cette vie ni par la survivance de l’âme seule. En effet, l’homme aurait été créé en vain, s’il lui était impossible d’atteindre la fin pour laquelle il a été créé. La même raison exige que ce soit le même homme qui atteigne la fin pour laquelle il a été fait. Il faut donc que l’homme ressuscité soit le même, et il sera le même par la réunion de la même âme au même corps. Il n’y aurait pas vraiment résurrection, si l’homme qui revit n’était pas le même. Nier cette identité est donc hérétique, parce que contraire à la vérité de l’Écriture qui enseigne la résurrection."
"L’âme est unie au corps, non seulement comme l’agent à l’instrument, mais comme la forme à la matière ; c’est pourquoi l’opération est du composé, et non de l’âme seule. Or, comme la récompense de l’œuvre est due à l’ouvrier, c’est l’homme lui-même, composé d’âme et de corps, qui doit recevoir la récompense de ce qu’il a fait. Les péchés véniels sont appelés péchés, moins parce qu’ils ont absolument la nature du péché que parce qu’ils y prédisposent ; de même, les peines du purgatoire sont moins une punition qu’une purification ; le corps et l’âme sont purifiés séparément le corps par la mort et la dissolution, l’âme par le feu."
Et un passage spécial pour lecteurs de Guénon :
"Toutes choses égales d’ailleurs, l’état de l’âme unie au corps est plus parfait, parce qu’elle est une partie d’un tout et qu’une partie intégrale est faite pour le tout. Ce qui ne l’empêche pas d’être plus semblable à Dieu, à un certain point de vue. En effet, absolument parlant, un être ressemble le plus à Dieu, quand il a tout ce qu’exige sa nature, parce qu’alors il reflète le mieux la divine perfection. L’organe, qu’on appelle le cœur, est plus semblable à Dieu, qui est immuable, quand il est en mouvement que lorsqu’il s’arrête, car son mouvement, c’est sa perfection, son arrêt, c’est sa mort."
Houla, difficile à concilier avec cette "quête de l’immutabilité" que vous propose Guénon.
Le péché, c’est de ne pas savoir rester à sa juste place, celle conforme à sa nature
Des citations que vous donnez, aucune n’est de Saint Thomas, vous les avez simplement piochées au hasard sur le site suivant, ce qui en dit long sur votre manière de faire et surtout sur votre connaissance du sujet : http://eschatologie.free.fr/traited...
Il s’agit de simples propositions faites par l’auteur du site en question et qui n’engagent donc que lui. Le comble, c’est qu’il qualifie lui-même un peu plus bas d’ « opinion fausse » celle que vous citez en seconde position. Je vous félicite.
Quant à la première de vos citations, toujours reprise du site en question et n’ayant rien à voir avec Saint Thomas, elle est purement contradictoire, puisqu’elle affirme que la résurrection ne peut pas être atteinte en cette vie, alors que c’est ce qui s’est produit avec Lazare. Il est bien évident que si la résurrection a lieu du vivant de la personne, c’est le même corps et la même âme qui restent associées l’une à l’autre.
Il est bien connu que Saint Thomas pensait que l’âme subsistait en se séparant de tout ce qui a un rapport quelconque avec la matière.
La vraie pensée de Saint Thomas est celle mentionnée dans mon intervention précédente, que je replace ici, par courtoisie et pour en terminer :
« L’être incorruptible, en effet, appartient à la partie intellective [de l’âme] en tant qu’elle est séparée, et donc, de même que les puissances séparées [de l’âme], ou non séparées, sont également enracinées dans une même essence de l’âme, comme nous l’avons dit, de même rien n’empêche que certaines de ces puissances [de l’âme] disparaissent en même temps que le corps [charnel], alors que d’autres sont incorruptibles ».
Voilà la vérité.
Concernant votre remarque à propos du cœur, je ne vois pas trop où vous voulez en venir. Pensez-vous peut-être que le cœur d’un être déifié s’arrête de battre ? C’est amusant.
La prochaine fois que vous essaierai de tricher, faite-le au moins intelligemment.
Cordialement,
LG
@ LG
Prodigieux LG, il n’a même pas eu le courage de répondre !
J’ai malheureusement peur que les adversaires de Guénon ne soit bien souvent que des hommes en manque de connaissances, dont l’idée d’une Gnose chrétienne effraie car cela semble en contradiction avec l’enseignement de l’Eglise. Et il est vraie que vue de l’extérieur, cela peut faire penser à du New-Age, du spiritisme ou du gnosticisme. Il faut pas mal d’année avant de parcourir toute l’oeuvre en profondeur, tout comme Saint Thomas ou Saint Augustin, que l’on ne parcours pas d’un coup d’œil mais qui demande une solide formation et une solide motivation pour être étudier. La facilité de Guénon vient de son français limpide contrairement au latin, mais il demande aussi une sérieuse envie de le lire dans le fond, ce que n’ont probablement pas ses détracteurs. (Je trouve en revanche l’oeuvre d’Evola assez faibles à plusieurs niveaux)
J’attends avec patience l’argumentation adverse qui pourra nous montrer la fausseté de ses propos (bien même les prêtres et séminariste de mon entourage, qui rejette par peur ou bien parce qu’il ne trouve pas cela essentiel pour un chrétien, ce que je comprend totalement, et ils sont réellement des hommes de bonne volonté), cette discutions-ci n’y a d’ailleurs pas réussi...
Bien Amicalement
Peut être que je n’ai pas répondu pour la bonne raison que je n’ai pas un accès régulier à internet, et qu’en l’occurrence, je n’y ai pas eu accès pendant plusieurs semaines.
Les citations que j’ai reproduites sont bien de saint Thomas d’Aquin, elles proviennent du supplément à la Somme théologique, constitués de textes de saint Thomas compilés par son ami le frère Réginald. Partie « résurrection de la chair », il suffit d’ouvrir le bouquin et de lire. Tâchons de mener des enquêtes un peu plus approfondies avant d’accuser les gens, d’accord, cher LG ? Que des sites ésotériques reproduisent des textes chrétiens, pour leur faire dire l’inverse de leur sens véritable, c’est malheureusement fréquent, mais comme dans le lot il y a les sites guénoniens animés par des hurluberlus de ton espèce, tu es bien mal placé pour t’en indigner.
Depuis mon dernier message, je me suis amusé à relire quelques passages de Guénon. Je ne peux pas m’empêcher de citer ce truculent poème de jeunesse publié par l’Herne il y a trois petites décennies :
Ô antique serpent, Nahash que connut bien
Moïse qui se tut et jamais n’en dit rien,
D’où viens-tu ? Nul ne sait ! Qui es-tu ? Un mystère !
Jadis les Templiers t’appelaient notre Père ;
Pourquoi donc ? Je l’ignore ! Et qu’importe, après tout,
A moi qui ne suis rien, perdu dans le grand Tout ?
Halala, initié, et artiste avec ça !
Ce grand Tout où on s’anéantit, où on se perd, c’est beau, non ? Enfin, ça laisse quand même un drôle d’arrière goût....
Nous catholiques savons très bien qui est cet antique serpent et d’où il vient, ce n’est un mystère pour personne... Les textes du Nouveau Testament sont suffisamment explicites à son sujet.
« Cette énorme aspiration de vide, de néant », dira Bernanos... Ce cœur livide qui à chaque battement entraîne un peu de la création avec lui dans le néant... Et les bouddhistes, et les hindous, et les soufis, et les guénoniens, la bouche en cœur, qui apprennent gentiment aux gens comment participer activement à ce « Grand Œuvre », qui tâche d’anéantir tout l’effort divin de la création.
(ps : je n’ai pas rebondi sur la question de la « déification », pas pour les raisons que tu donnes, mais parce qu’il est absolument évident que nous ne mettons pas le même sens derrière les mots que nous employons, et je refuse d’entrer dans ce cirque guénonien qui à partir de bribes de textes, uniformise les doctrines religieuses.
Par « déification » on peut entendre beaucoup de choses... Si nous entendons « réintroduis dans la vie divine », tout va bien. Si nous entendons « devenir l’égal de Dieu », c’est tout de même autre chose. Comme ton projet est de prouver que les Pères de l’Église étaient guénoniens sans le savoir, hindous malgré eux, en quelque sorte, je pense que j’ai le droit de ne pas te prendre au sérieux.
Le guénonien, grisé par les promesses du gourou, ne peut pas concevoir qu’il est une créature incarnée, et donc voulu par Dieu comme un corps et une âme ENSEMBLE. Il conçoit donc la « déification » comme une quête de la désincarnation, qui est à l’exact inverse de la pensée et de la foi biblique.
Nous venons de fêter l’Assomption, la Vierge Marie élevée au ciel CORPS ET AME... casse-tête insoluble pour les lecteurs de Guénon... alors ils diront que c’est « exotérique », que les catholiques « ne comprennent plus rien à leur tradition », ou bien ils broderont une explication alambiquée sans queue ni tête. Et ils entraîneront bien quelques crédules avec eux...)
Accrochez vous la première demie heure dada demande de l’endurance, ça s’améliore nettement en contenu riche après.
J’ai littéralement pris une claque quand j’ai découvert ce personnage et lu certains de ses écrits.
Et non :-)
Mais continuons à dialoguer si vous le voulez :-)
Pourquoi faire simple quant on peut faire compliquer me fais penser à la complexité d’ "il était une fois en Amérique", ou la rencontre De Niro - Al Pacino dans "Heat", dans un rapprochement ambigu de similarité...