Des milliers de Palestiniens seront déplacés dans le cadre d’un nouveau plan israélien prévoyant la construction de plusieurs implantations réservées aux seuls juifs dans la région du Néguev. Ces villes seront bâties sur les emplacements des villages des Bédouins palestiniens, ont annoncé ce mercredi des associations en faveur des droits civiques.
« Ceci fait partie de l’actuelle politique d’exclusion des Bédouins palestiniens de leurs terres du Néguev », a déclaré à Al-Jazeera Sana Ibn Bari, un avocat de l’Association des droits civiques en Israël (ACRI).
Le plan a été approuvé dimanche par le gouvernement israélien et autorise la construction de cinq colonies juives dans la région du Néguev, a annoncé Telesur/Al Ray. Le ministre israélien de la Construction, Yoav Galant, a salué la décision du gouvernement et a déclaré que la région allait être transformée « en une zone prospère, comme on le souhaitait, conformément à la vision sioniste ».
Ce dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a demandé « la construction rapide, sans passer par les procédures bureaucratiques », de plus de communautés juives encore.
Le gouvernement israélien classe les villages palestiniens de la région dans la catégorie des « villages non reconnus » et affirme que leurs résidents ne disposent pas des permis de construire adéquats. (L’écrasante majorité des Palestiniens n’obtiennent que très rarement, voire jamais, ces permis).
Deux localités au moins seront affectées par le plan, annonce un communiqué de presse émanant de plusieurs groupes citoyens en Israël qui ont dénoncé le plan. « La colonie de Daya serait installée sur le site du village non reconnu de Katamat, où vivent 1 500 personnes, et celle de Neve Gourion devrait l’être sur une partie des terres de Beer Hadaj, un village reconnu comptant environ 6 000 habitants », ont fait savoir Bimkom et l’ACRI dans leur déclaration.
Les Palestiniens vivant dans le Néguev font partie des plus de 1,7 million de Palestiniens à la citoyenneté israélienne qui, selon les groupes de droits civiques, sont confrontés à une discrimination systématique de la part de la politique et de la législation d’Israël.
En mai, le Centre juridique Adalah pour les droits de la minorité arabe, installé en Israël, a publié une base de données reprenant plus de cinquante lois discriminatoires qui visent directement ou indirectement les citoyens palestiniens d’Israël en réprimant leur droit à l’expression politique et en limitant fortement leur accès aux ressources de l’État, dont les terres.
Le mois dernier, un village bédouin a été démoli par les forces israéliennes pour la 90e fois en cinq ans, du fait qu’il n’est pas « reconnu ». Alors qu’Israël prétend que ces personnes n’ont pas de permis d’établir ces villages, les résidents de leur côté affirment que ces villages existaient bel et bien avant la création de l’Etat d’Israël en 1948 [1].
Source : poulapalestine.be
Article original en anglais : imemc.org