Le Premier ministre turc, dont le parti islamiste AKP est le grand vainqueur des élections législatives de dimanche, est tout à la fois autoritaire, nationaliste, proche du petit peuple et porteur d’une vision glorieuse de l’avenir de son pays, en faire le modèle du monde musulman.
Pour comprendre pourquoi un Turc sur deux a voté dimanche 12 juin pour le parti de la justice et du développement (AKP), et lui a donné la majorité absolue des sièges à la Grande Assemblée nationale de Turquie, il suffisait d’écouter dimanche soir le discours prononcé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
L’homme est un tribun. Ses diatribes, ses dérapages sont le plus souvent volontaires et très calculés. La campagne électorale a été rude, violente. Mais ce soir, son discours est parfaitement maitrisé et se veut consensuel. Erdogan sait magistralement passer d’un registre à l’autre, de l’émotion à la prédication, de la fierté nationaliste à la solidarité musulmane, de la profession de foi démocratique à l’ordre moral.