L’issue favorable du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien exacerbe les tensions dans la région. La Turquie, par la voix de son président Recep Tayyip Erdoğan, multiplie les menaces de sanctions contre la région autonome.
« Qui reconnaîtra votre indépendance ? Israël », a lancé le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, ce 26 septembre 2017 à l’adresse du Kurdistan irakien, cité par le journal turc Hurriyet. Et de poursuivre, d’un ton menaçant : « Mais Israël n’est pas le monde. Vous devriez savoir que brandir un drapeau israélien ne vous sauvera pas. »
L’État hébreu est en effet l’un des rares pays a avoir apporté un soutien clair à la tenue du référendum du 25 septembre 2017 sur l’indépendance du Kurdistan irakien. L’annonce du scrutin avait provoqué une levée de boucliers au Moyen-Orient et au-delà. Les États-Unis avaient pour leur part appelé le gouvernement régional du Kurdistan à y renoncer.
Alors que la Turquie est confrontée de manière chronique sur son territoire à l’indépendantisme du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Recep Tayyip Erdoğan est vent debout contre la constitution d’un État kurde souverain en Irak.
Erdoğan promet la famine aux Kurdes
Aussi multiplie-t-il les menaces. « Tout sera fini quand nous fermerons les robinets à hydrocarbures », a-t-il encore prévenu, faisant référence au pipeline qui permet au Kurdistan d’exporter son or noir, via le territoire turc. « Tous leurs revenus s’évanouiront et ils n’auront plus de nourriture quand nos camions s’arrêteront à la frontière avec le nord de l’Irak », a-t-il asséné. « Si le gouvernement régional kurde ne revient pas sur cette erreur aussi vite que possible, il restera dans l’Histoire avec la honte d’avoir entraîné la région dans une guerre ethnique et sectaire », a encore prophétisé Recep Tayyip Erdoğan.
En fin de journée, ce même 26 septembre, le Président du gouvernement régional du Kurdistan, Massoud Barzani, a annoncé officiellement que le « oui » l’avait emporté lors du référendum sur l’indépendance du Kurdistan tenu la veille, recueillant 91,83 % des 3,45 millions de suffrages.