Aujourd’hui, le maire d’une commune chic m’appelle pour me faire part de sa préoccupation : de toutes parts, la « bourgeoisie » exprime (discrètement pour l’instant) son ras-le-bol contre Israel et sa stratégie fanatique.
Visiblement, ce ras-le-bol n’est pas de l’ordre de la poussée cutanée éphémère. C’est un ras-le-bol profond : entre la colonisation illégale, en droit international, de la Palestine, le refus de toute offre de cessez-le-feu humanitaire, et la profanation constante du souvenir tragique de la Shoah, ça ne passe plus.
Ajoutons que l’accusation permanente d’antisémitisme proférée contre tous ceux qui ne reprennent pas à leur compte la propagande officielle est fortement contre-productive et constitue une grave faute de communication de la part d’Israël et de la diaspora. Le fait que le moindre appel à respecter le droit de la guerre soit traduit comme une nostalgie d’Auschwitz, comme un appel au génocide et soit, au fond, criminalisé, suscite une réprobation sourde, mais générale.
Bien entendu, personne ne le dira haut et fort, par peur des procès publics en sorcellerie. Mais le CRIF et la bande de zozos qui l’entourent, chargés de contrôler l’opinion pour le compte des Israéliens (tout le monde a en tête les quelques figures médiatiques concernées) devraient changer de disque et de posture. Se victimiser en permanence, diaboliser toute forme de débat sur le réel fanatisme de Netanyahou et de certains de ses ministres, alors que les images d’enfants honteusement bombardés à Gaza se succèdent, ruine rapidement dans l’opinion le crédit et la sympathie que la culpabilité de la Shoah donnait à Israël.
Au fond, la propagande israélienne devrait prendre acte de la faiblesse militaire qui se fait jour sur le terrain. Cinq jours pleins après le début des opérations terrestres (et deux semaines de préparation), et malgré un tapis de bombes permanent, l’armée israélienne n’est toujours pas entrée dans Gaza. L’état-major israélien confesse d’ailleurs ses difficultés. Pendant ce temps, les ralliements à la Palestine se multiplient dans le monde. Le Yémen déclare la guerre à Israël. Le Hezbollah pourrait suivre dès vendredi. La Corée du Nord ferme de nombreuses ambassades...
Le vent tourne. Il faut parfois savoir mesurer la hauteur de l’obstacle auquel on s’attaque… Sauf à imaginer que l’Occident soit devenu une immense extension du Temple solaire dont les membres s’immoleront par le feu par amour pour Netanyahou, personne n’aura envie de mettre sa vie en jeu pour sauver un État agressif, ouvertement raciste et dominé par des timbrés qui annoncent qu’ils vont réaliser des prophéties bibliques.
Quand on sait que cet État ne parvient pas, avec 360 000 soldats, une aviation qui bombarde continûment et une intervention militaire américaine massive, à mater 5 000 ou 10 000 « terroristes » retranchés dans un territoire de 45 km2 (2 fois moins que Paris, tout de même), on ne peut que recommander un changement de posture.
1er novembre 2023
La manifestation pro-palestinienne interdite du 27 octobre 2023
avec un « rassemblement bien encadré par les forces de l’ordre »