A Valence, dans un pays en pleine récession, on enseigne à des hommes et à des femmes à faire le tapin. Poste assuré.
En pleine crise, certains Espagnols sont prêts à tout… Même à suivre des cours de prostitution pour un travail immédiat et rentable proposé aux deux sexes. C’est ce que promet une affiche apparue depuis mai dernier dans les rues de Valence, en Espagne.
Avec plus d’un quart de la population au chômage, dont un tiers vivent sans revenu, trouver n’importe quel travail est devenu une nécessité. Déjà 95 personnes seraient inscrites, tous âges et sexes confondus, de 19 à 45 ans selon la presse quotidienne espagnole. Pour la somme de 100 euros, ils peuvent suivre une formation d’une semaine, à raison de deux heures par jour, passant de classes théoriques à la pratique : histoire et législation du métier, Kamasutra, jouets sexuels et autres disciplines portant sur le sexe.
Aucun délit de proxénétisme
L’affiche, qui a tout d’abord choqué les milieux catholiques, a fait l’objet d’une enquête judiciaire pour proxénétisme. Les juges n’ont pourtant pas considéré la formation comme un délit car le cours ne s’adresse pas aux mineurs, ne prône pas la prostitution et se fait sur une base volontaire rapporte le journal ABC.
L’agence à l’origine de l’affiche est « d’un nouveau type en Espagne », raconte la journaliste d’ABC, Rosana B. Crespo, contactée par « Le Matin ». Elle s’était fait passer comme intéressée au cours : « Ils m’ont dit au téléphone que je pouvais très vite gagner de l’argent et travailler dans des conditions sûres. » Les formateurs continuent donc de distribuer des flyers sur les campus d’université.
Des femmes au foyer
Alors qu’en Italie le syndicat des prostitués se mobilise pour les quelque 80 000 femmes au foyer et étudiantes qui se prostituent pour boucler leurs fins de mois, en Suisse, la situation économique n’est pas au point de pousser les gens à faire le tapin comme l’explique Marianne Schweizer de l’association Aspasie, à Genève : « On pourrait toutefois imaginer une telle formation en Suisse, mais uniquement pour aider les personnes qui ont choisi en toute liberté de faire ce métier. »
Un avis qui est partagé par Madame Lisa, patronne du Venusia, à Genève : « Sur le principe, je suis ouverte. Mais la limite du proxénétisme est très vite franchie. C’est légèrement vicieux que d’aller jusqu’à distribuer des flyers à des étudiantes. Il faut avoir la tête sur les épaules pour exercer ce métier. »