En moins de deux semaines, l’Arabe Saoudite a été victime de deux explosions mortelles. L’une a eu lieu le 16 octobre 2012 dans une académie militaire et la deuxième, jeudi, à Riyad « lors du passage d’un camion transportant du carburant, faisant 24 morts, 135 blessés », selon l’agence de presse saoudienne.

Les sources de la défense civile ont déclaré que trois personnes sont toujours portées disparues, et que le conducteur du camion est un ressortissant d’un pays asiatique.

L’explosion a entraîné l’effondrement d’un bâtiment d’une usine et incendié des dizaines de véhicules.

Le directeur général de la Défense civile d’Arabie Saoudite, le général Saad ben Abdallah al-Tuwaijri, a déclaré que les effets de l’explosion ont atteint 300 mètres plus loin après la chute du camion-citerne du pont.

Il a indiqué que le chauffeur du camion-citerne était responsable de l’accident, ajoutant que le bilan de victimes pourrait encore s’alourdir compte tenu d’une fuite de gaz.

En effet, selon la chaîne satellitaire saoudienne Al-Arabya, l’explosion s’est produite lorsque le camion a heurté un pont sur l’avenue Cheikh Jaber !

Selon la chaîne satellitaire iranienne Al Alam, des sources d’opposition ont mis en doute la version officielle, révélant qu’il y a eu plusieurs explosions, s’interrogeant sur la véritable raison qui a poussé le conducteur à heurter la chaussée.

Des témoins ont confirmé qu’un gigantesque incendie a été provoqué par l’explosion et que l’impact de cette explosion s’est propagé à des kilomètres.

Expert saoudien : les quatre explosions qui ont eu lieu jeudi sont des attentats

Selon un expert saoudien, Fouad Ibrahim, interrogé par la chaîne satellitaire Al Alam, «  les explosions qui ont eu lieu jeudi pourraient être la mise en œuvre d’Al-Qaïda, qui avait menacé l’Arabie Saoudite d’exécuter des attentats », soulignant que « l’Arabie Saoudite est le témoin d’un bouillonnement populaire laissant présager de graves changements ».

Et de poursuivre : « Les informations disponibles indiquent que quatre explosions ont eu lieu ce matin [ndrl : jeudi] au même moment, une dans le complexe d’appartements et une autre à la station service, et donc ces explosions ne peuvent pas être spontanées et provoquées par une simple erreur humaine. »

Et d’ajouter : « Il est clair que quelqu’un est derrière ces attentats », faisant allusion « aux précédentes menaces d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, qui comprend l’Arabie saoudite et le Yémen. »

Il a souligné que « ces attentats constituent une grave escalade et que le gouvernement saoudien est entrain de payer pour ses erreurs et ses ingérences à un moment où les tensions internes auraient pu être absorbées ».

Ibrahim a indiqué que « l’Arabie Saoudite connaît actuellement une effervescence populaire en raison de l’insistance du régime des al-Saoud de ne pas écouter les revendications légitimes de son peuple, surtout que le nombre des détenus politiques a augmenté ces derniers temps ».

L’expert saoudien Fouad Ibrahim a affirmé que « le gouvernement saoudien essaie de ne pas conférer à ces attentats une nature politique ou sécuritaire, et tente de montrer qu’il s’agit d’un simple accident de circulation ordinaire, et ce dans le but de faire croire qu’il existe une harmonie parfaite entre le régime et le peuple ».

L’explosion de l’Académie : une insurrection...

À ce titre, selon un rapport publié sur Al Alam, il apparaît que derrière l’explosion de l’Académie royale militaire saoudienne, se cache une tentative d’insurrection qui a mal tourné.

En effet, selon des sources saoudiennes, citées par Al Alam, une unité militaire avait annoncé sa rébellion à l’Académie du roi Abdallah à Riyad contre la direction de l’armée saoudienne. Ce qui a forcé les forces spéciales saoudiennes à lancer une opération militaire à l’Académie militaire royale pour mettre un terme à la rébellion, tuant et blessant un certain nombre de militaires et arrêtant une douzaine d’autres.

À l’époque, l’affaire avait tellement embarrassé le régime saoudien, que même ses médias ont rapportés plusieurs versions contradictoires.

D’abord, ils avaient affirmé qu’une grenade avait explosé au sein de l’Académie royale provocant la mort d’une personne et blessant une dizaine d’autres, dont certains sont en état grave !

Réalisant la stupidité d’une telle version puisqu’une grenade ne peut à elle seule blesser autant de personnes aussi grièvement, la version a été retirée des sites internet saoudiens et les médias saoudiens ont adopté la version officielle, qui a décrit qu’effectivement une grenade a explosé tuant une personne et ne blessant que neuf dont les blessures ne sont pas graves.

Seulement les images publiées par des militants saoudiens montrant des flammes qui couvrent l’Académie suite à une attaque des forces saoudiennes spéciales (qui se compose de 10 000 personnes dont 90 % sont des Jordaniens) démentent la version officielle, qui a insisté sur l’explosion d’une seule grenade.

À moins que les grenades, dans le dictionnaire saoudien, ne signifient des obus d’artillerie et des missiles lancés par des hélicoptères d’assaut.