Pour France info, les choses sont simples : si on aime la Russie, alors on est forcément un esclave de Poutine, le nouveau maître du monde pas libre. Et puis on devient complice de crimes de guerre, aussi. Bref, on est un salaud intégral.
En revanche, si on relaie la propagande israélo-américaine, comme France Info, on reste dans le camp du bien, même quand l’Empire écrase des pays entiers sous sa botte. On peut massacrer tout un peuple et dénoncer les crimes des autres, sans risquer de se faire incendier.
Ces andouilles de France Info n’ont même pas compris qu’ils étaient les collabos d’aujourd’hui.
Ce sont les voix francophones de la propagande de Moscou. Installés ou régulièrement invités en Russie, des Français relaient le discours du pouvoir russe dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Souvent proches de l’extrême droite, ces agents d’influence font partie de la stratégie informationnelle du Kremlin.
Ici Moscou, les Français parlent aux Français... Sur RT en français, une nouvelle émission a fait son apparition le 26 novembre dernier. Si la chaîne gouvernementale russe est aujourd’hui interdite en Europe, que ses studios à Paris ont fermé, elle produit toujours des programmes en Français, depuis Moscou. Visible sur le web, ce talk-show est calqué sur ceux des propagandistes de la télévision gouvernementale russe. Aux manettes, Xavier Moreau n’est pas un inconnu. Cet ancien officier de l’armée française, installé à Moscou depuis plus de 20 ans a d’abord relayé le message du Kremlin sur les réseaux sociaux avant d’atterrir sur la chaîne financée par le pourvoir russe.
Autour de lui, quatre autres Français de Moscou commentent l’actualité, c’est-à-dire la guerre en Ukraine. Tous reprennent à la lettre le narratif classique du Kremlin. Ici, on ne parle pas d’armée ukrainienne, mais « Otano-Kiévienne », ni de guerre mais « d’opération spéciale ». Les médias français en prennent pour leur grade.
Laurent Brayard, un « reporter de guerre et historien » qui a collaboré avec l’administration séparatiste dans le Donbass affirme « qu’ils ne reprennent que la propagande ukrainienne », concluant : « la banderisation de la France est en cours ». Référence à Stepan Bandera, un nationaliste ukrainien qui a collaboré avec le 3e Reich pendant la seconde guerre mondiale régulièrement cité par Vladimir Poutine comme symbole de la « nazification » de l’Ukraine.
Russophiles contre russophobes
Fabrice Sorlin, un catholique traditionaliste exilé à Moscou, présenté comme vice-président du Mouvement international russophile est interrogé sur la « russophobie » ambiante en Occident. C’est le fait « des élites bourgeoises dirigeantes », affirme-t-il. « Les peuples eux, soutiennent la Russie », conclut-il devant un Xavier Moreau qui acquiesce. Présenté comme « géopolitologue », Nicolas Dolo, un homme d’affaires installé à Moscou estime quant à lui qu’on a « trop considéré que l’État major russe à Moscou c’était trois pauvres types en train de boire de la vodka dans un placard, alors qu’en fait ce sont des gens brillants ».
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Des méthodes qui existaient déjà sous l’URSS
Recruter des agents d’influence français n’est pas nouveau côté russe. En 1980, le journaliste Pierre Charles Pathé, le fils du célèbre industriel du cinéma, a été condamné à 5 ans de prison pour avoir publié des articles à forte tonalité pro-soviétique financés par le KGB. Pierre-Charles Pathé avait agi en raison de ses convictions communistes mais aussi par intérêt financier.
Du côté de Moscou, aujourd’hui, Pierre Malinowsky se défend d’être un agent du Kremlin. Il affirme n’avoir rien à voir avec les membres de la communauté française qui assument de relayer le discours du pouvoir. Mais il admet son amour pour la Russie, « un pays [qu’il a] trouvé génial dès son premier voyage sur place », il y a une dizaine d’années. Cet ancien parachutiste assume d’avoir trouvé un filon pour maintenir des liens entre la Russie et la France. Depuis des années, il mène des fouilles archéologiques pour retrouver les dépouilles de soldats des deux pays sur les champs de bataille... On lui doit notamment le retour en France des restes du général Gudin, un officier napoléonien mort pendant la campagne de Russie.
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Pierre Malinowsky a néanmoins un point commun avec ses compatriotes partisans du pouvoir russe. Ancien assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen au Parlement européen, sa filiation politique se situe à l’extrême droite. C’est également le cas de Xavier Moreau.
« Il y a des convergences idéologiques fortes entre les mouvements européens d’extrême droite ou nationaux-souverainistes et le régime poutinien, décrypte Maxime Audinet. D’ailleurs quand la chaîne RT s’est implantée en France, on sait qu’elle a cherché à recruter dans ces milieux. Et on retrouve cela avec ce groupe des Français d’extrême droite installés à Moscou et qui n’ont pas quitté la Russie après l’invasion de l’Ukraine. »
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Autre habitué des conférences moscovites : Thierry Saint-Germes, qui intervenait encore le 6 octobre dernier lors d’un colloque consacré à la presse européenne. Tantôt présenté comme fonctionnaire international, tantôt comme journaliste, il a notamment signé, sous le nom de Thierry Thonidor, des articles dans l’hebdomadaire d’extrême droite antisémite Rivarol ou pour le site du mouvement d’Alain Soral, Égalité et Réconciliation, pour qui il a réalisé une interview de Daria Douguina, la fille assassinée de l’idéologue Alexandre Douguine.
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