On va mettre tout de suite les pieds dans le plat de spaghettis : la nouvelle égérie de la gauche italienne, en débandade depuis la montée du populisme (MS5 de Grillo, Ligue du Nord de Salvini, puis Frères d’Italie de Meloni) est juive, mais surtout lesbienne.

« J’ai eu plusieurs relations dans le passé : j’ai aimé beaucoup d’hommes, j’ai aimé beaucoup de femmes. En ce moment, je suis avec une fille et je suis heureuse. Tant qu’elle me supporte ! (...)
Je suis une femme. J’aime une autre femme et je ne suis pas mère, mais je ne suis pas moins femme pour autant. Nous ne sommes pas des utérus vivants, mais des personnes avec des droits »

La cocheuse des cases progressistes évoque partout ses conquêtes bisexuelles, en insistant sur sa vie actuelle avec une femme. Si les Américains parlent de ses origines juives, les médias français semblent gênés aux entournures : par exemple, sur le HuffPost d’Anne Sinclair (l’ex-madame DSK), Elly Schlein est présentée sous son angle exclusif LGBT.

Les Américains, moins coincés que nous sur la question juive et le lobbyisme en politique, expliquent qu’Elly a pris des distances avec sa judaïté. Elle a carrément avancé que son nez, assez proéminent, était un nez « étrusque et non juif » ! Au moins elle a déminé le débat avec humour.
Cet appendice sur un visage assez masculin ne l’a pas empêchée d’avoir beaucoup d’amants et de maîtresses, on est contents pour elle. Mais question politique sérieuse, ça s’arrête là.

Elly, ou le croisement entre Sofia Coppola, Pete Townshend et Marilyn Manson

En comparant les Wikipédia américain et français, on se rend compte que la version française a été expurgée de l’origine juive d’Elly. C’est assez incroyable, mais vrai :

Elena Ethel Schlein was born on 4 May 1985 in Lugano, Switzerland. Her father, Melvin Schlein, is an academic and political scientist of Ashkenazi Jewish descent. Her mother, Maria Paola Viviani, is a professor of comparative public law at the University of Insubria. Originally, her paternal grandfather’s surname was Schleyen ; after arriving at Ellis Island, he changed it to Schlein. Her maternal grandfather was the Italian Socialist Party politician Agostino Viviani. Her paternal ancestors were from Zhovkva, now located in Ukraine.

Elena Ethel Schlein naît le 4 mai 1985 à Lugano, dans le canton du Tessin. Son père est un politologue américain d’origine ukrainienne ; sa mère est italienne, professeur de droit public à l’Université de l’Insubrie. L’avocat antifasciste et sénateur socialiste Agostino Viviani est son grand père. Elle possède les nationalités italienne, américaine et suisse.

C’est quoi le problème ? Qu’on pense que tous les hommes politiques sont juifs ou sionistes ? Pour info, le canard de gauche israélien Haaretz, dans son intro sur Elly, annonce fièrement que trois des ministres de Meloni sont de confession juive. On ne voit pas ça chez nous, sauf quand Bornstein raconte au dîner du CRIF que son père a fait Auschwitz.

Plus sérieusement, et sur le terrain politique intérieur, Elly s’est distinguée en 2020 en empêchant l’extrême droite de rafler la région d’Émilie-Romagne. Le HuffPost explique qu’à la suite de cet exploit, Elly est devenue vice-présidente de la dite région, chargée de « la lutte contre les inégalités, l’aide sociale et la transition écologique ». Soit, faut dire ce qui est, le fond de cuve de la politique locale.

Une lesbienne à la tête du PD

Son plus grand fait d’armes est sa victoire toute chaude dans la primaire du PD (Parti démocrate, voyons) face au candidat Stefano Bonaccini. Femme, juive, homosexuelle et même des ascendances ukrainiennes, Elly a tous les atouts pour réussir.

Face à elle, Giorgia Meloni ne semble curieusement pas inquiète (on la sent même carrément confraternelle : « J’espère que l’élection d’une jeune femme à la tête du PD pourra aider la gauche à regarder en avant et non en arrière »), et le pouvoir profond encore moins : les deux femmes sont complètement sous contrôle, surtout depuis que Giorgia a tourné casaque sur l’OTAN et l’Ukraine...