La bande de Gaza entre ce mardi dans son 50e jour de guerre, alors que l’Égypte mène un nouvel effort pour faire cesser les hostilités entre Israël et le Hamas qui ont encore fait dix morts lundi.
Le Caire, médiateur habituel des conflits israélo-palestiniens, serait, selon des responsables palestiniens, en train de soumettre une nouvelle proposition de cessez-le-feu dans ce conflit qui a fait plus de 2 130 morts côté palestinien et 68 côté israélien depuis le 8 juillet.
D’autres sources se contentent cependant de parler de contacts.
"Il est question d’un cessez-le-feu temporaire qui permettrait d’ouvrir les points de passage aux frontières, de laisser passer l’aide humanitaire et le matériel de reconstruction, les sujets contestés seraient discutés dans un mois", a expliqué un de ces responsables à l’AFP.
"Nous sommes disposés à accepter, mais nous attendons la réponse israélienne à cette proposition", a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat.
"Des efforts sont en cours pour parvenir à un accord", a confirmé à l’AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.
Le porte-parole du Jihad islamique, deuxième force dans la bande de Gaza et autre participant palestinien aux discussions menées depuis plusieurs semaines sous les auspices égyptiens, Daoud Shihab, a néanmoins prévenu que "la réussite des contacts qui ont été pris dépend de la prise en compte ou non des exigences palestiniennes".
Pas de négociation sous les bombes
Mark Regev, un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, s’est gardé de tout commentaire, se contentant de répéter la position de principe selon laquelle Israël ne négociait pas "sous les bombes".
Les pourparlers auraient "de bonnes chances" de reprendre si les tirs de roquettes palestiniens cessaient, a dit le ministre des Sciences Yaakov Peri, qui a le statut d’observateur au cabinet de sécurité israélien.
"Israël serait disposé à ouvrir plus largement ses points de passage et à soutenir la présence de gardes de l’Autorité palestinienne à la frontière entre Gaza et l’Égypte", a-t-il dit. "Mais on est encore loin d’un accord plus global prévoyant la reconstruction de Gaza en échange de sa démilitarisation", a-t-il précisé.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se prépare, lui, à réclamer du Conseil de sécurité de l’ONU qu’il fixe une date butoir pour la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, a indiqué un responsable officiel. Mais cette tentative paraît vouée à l’échec, les États-Unis s’opposant traditionnellement à toute mesure jugée anti-israélienne.
Le dernier cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur le 11 août, a tenu neuf jours, pendant lesquels les Egyptiens ont essayé au Caire de convaincre Israéliens et Palestiniens de souscrire à une trêve prolongée et de poser les jalons d’un accord de fond.
Ces négociations indirectes - les Israéliens refusent de s’asseoir à la même table que le Hamas - ont échoué sur des exigences apparemment inconciliables : la garantie de leur sécurité pour les Israéliens, la levée du blocus israélien pour les Palestiniens.
Les hostilités ont donc repris le 19 août. Depuis, au moins 113 Palestiniens ont été tués, ainsi qu’un enfant israélien. L’armée israélienne dit avoir frappé depuis plus de 350 objectifs tandis que les Palestiniens tiraient quelque 650 roquettes sur Israël.
Dix Palestiniens, dont un enfant de trois ans et un journaliste pigiste qui avait auparavant travaillé par le télévision du Hamas, sont morts lundi dans des frappes israéliennes distinctes, ont rapporté les secours.
Trois enfants et deux adultes réfugiés dans une école de l’ONU à Jabaliya ont de leur côté été blessés par des éclats d’obus lors d’un bombardement israélien non loin, ont rapporté des responsables médicaux et de l’ONU.
Quatre mosquées ont également été détruites dans les frappes lundi, portant à 71 le nombre de mosquées démolies depuis le début de l’offensive, selon le ministère des Affaires religieuses à Gaza.
Parallèlement aux dizaines de roquettes tirées depuis l’enclave palestinienne lundi, une roquette tirée depuis le Liban s’est abattue sur le nord d’Israël dans la soirée, a indiqué l’armée israélienne, sans faire état de victime. Les militaires israéliens ont répliqué, selon des sources de sécurité. Une source de sécurité libanaise a confirmé le tir lundi soir en précisant : "c’est une roquette katioucha qui a été tiré de la région Wadi Jarmaq, au Sud, à une quinzaine de kilomètres de la frontière". L’armée s’est deployée dans la région pour essayer de retrouver les responsables du tir.
Rentrée des classes
L’opération "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels d’attaque du Hamas a fait 2 134 morts et 10 915 blessés palestiniens, selon les secours. Environ 70% sont des civils et au moins 491 des enfants (au moins 577 selon les autorités palestiniennes), d’après l’ONU. Soixante-huit personnes ont été tuées côté israélien, 64 soldats et quatre civils.
Israël estime avoir tué 900 "terroristes"
"Bordure protectrice continuera "jusqu’à ce qu’elle ait atteint son objectif (...) cela peut prendre du temps", a prévenu dimanche M. Netanyahu. Israël est prêt à poursuivre ses opérations même après la rentrée scolaire lundi prochain, a-t-il dit.
Cette échéance résonne fortement dans l’opinion publique israélienne, inquiète de la possibilité que les enfants du sud reprennent la classe sous la menace des roquettes.