Israël a boycotté le rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur les violations commises à Gaza. Ce dernier établit que des crimes de guerre ont été commis lors de l’opération israélienne « Bordure protectrice » en juillet-août 2014.
L’ambassadeur israélien Eviatar Manor (photo ci-contre) était absent, ce lundi 29 juin à Genève, lors de la présentation du rapport par la présidente de la commission d’enquête, la juge new-yorkaise Mary McGowan Davis. L’État hébreu a dénoncé la semaine dernière la partialité de la commission. L’ambassadeur de Palestine a, de son côté, salué un rapport « équilibré ».
« Les hostilités de l’an dernier ont provoqué un niveau sans précédent de souffrances. Un an a passé, mais le manque de progrès dans la reconstruction et l’impact catastrophique du blocus sur le terrain ont conduit à un désespoir et à une frustration encore plus profonds dans la population » palestinienne, a déclaré la présidente de la commission en présentant son rapport au Conseil.
Elle a déploré « l’impunité qui prévaut à tous les niveaux » pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme. « Des mécanismes efficaces de reddition de comptes pour les exactions commises par Israël et par les Palestiniens seront un élément-clé pour prévenir d’autres violations », a affirmé Mary McGowan Davis.
Coopération avec la CPI
Constatant l’usage par Israël d’armes explosives à grand rayon d’action dans des zones densément peuplées, elle a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts pour développer des normes limitant l’utilisation de ces armes. Elle a demandé que « les parties coopèrent pleinement avec l’examen préliminaire effectué par la Cour pénale internationale et toute autre investigation ultérieure qui pourrait être ouverte ».
L’Autorité palestinienne a remis jeudi dernier à la Cour pénale internationale (CPI) un premier dossier de documents et demandé l’ouverture d’une enquête. La procureure de la CPI Fatou Bensouda a ouvert en janvier un examen préliminaire afin de déterminer si elle disposait d’assez d’éléments.
Le Congrès juif mondial dénonce
Lors du débat, des experts militaires occidentaux ont pris la défense d’Israël en affirmant que Tsahal a pris de réelles précautions pour éviter les victimes civiles. Le Congrès juif mondial et quelque 50 ONG pro-israéliennes ont exigé un traitement plus équitable d’Israël par l’ONU dans une déclaration commune.
« Présenter Israël comme un pays qui viole en permanence les droits de l’homme et le classer dans la même catégorie que le Hamas ou d’autres organisations terroristes relève d« une politique de deux poids deux mesures », a affirmé Robert Singer, directeur général du CJM.
« Non seulement il s’agit d« une prise de position injuste mais elle nuit à la réputation des Nations Unies et à la défense légitime des droits de l’homme. Cette attitude critique obsessionnelle est allée trop loin et il faut que cela s’arrête », a-t-il ajouté.