Attention, certaines images peuvent choquer. Il s’agit d’une nouvelle série, produite par National Geographic, une chaîne américaine qui s’intéresse de très près aux animaux dans les pays étrangers, parfois là où le renseignement américain a envie de mettre le nez, série qui retrace la vie du physicien allemand Albert Einstein.
- Ce sale petit nazi reconnaît Albert
Dans ce premier épisode, que la chaîne US nous offre généreusement, tout commence en Allemagne, en 1922. Nous sommes encore dans la République de Weimar (1918-1933), à savoir la démocratie, mais des millions d’Allemands crèvent de faim. Selon l’idéologie populaire de l’époque, c’est de la faute à ceux qui ont trahi le pays en 1918, à savoir les juifs. On ne parle évidemment pas du petit commerçant juif, mais de l’oligarque, qu’on n’appelait pas encore comme ça.
Tout commence par le meurtre de Walther Rathenau en 1922. Cet oligarque, fils de grande famille industrielle, règne sur l’électricité et l’aluminium allemands, légués par son père. Il représente ce que les nationalistes allemands, pas encore organisés en NSDAP mais en Corps Francs, excècrent. C’est un symbole. Après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il met son poids dans la politique d’agression de la France, il occupe plusieurs postes ministériels de premier plan.
L’intro, qui dure 2’20 dans le premier opus de la série, donne le ton. Nous sommes dans une période d’incertitudes et de violences dont l’Allemagne sortira, 10 ans plus tard, avec l’avènement du nazisme, c’est-à-dire du social-nationalisme. Teinté de grand capitalisme.
L’opération de marketing mondial Einstein rappelle celle qui avait accompagné la sortie d’Holocauste en 1978, à laquelle la télévision rançaise avait donné toute la place. La vie du chercheur dans cet univers en pleine mutation a l’avantage de nous replonger dans les racines politiques du XXe siècle. Les fans de sciences en général et de physique en particulier apprécieront la vulgarisation apportée par la série. Ceci étant dit, il s’agit encore d’une entreprise américaine de culpabilisation des populations européennes, et on se demande si l’année de diffusion, qui coïncide avec trois grandes élections nationales – américaine (en janvier), française (en mai) et allemande (septembre) – est le fait du hasard.
On sait tous qu’Einstein a fui l’Europe à cause de l’antisémitisme nazi, et qu’il a fait don, en quelque sorte, de ses talents à l’Amérique. Qui produira la première bombe atomique, qui sera expérimentée sur les malheureux habitants d’Hiroshima et Nagasaki. Quitter les monstres nazis pour finir par fourguer la bombe A à des généraux américains Folamour... On ne peut pas non plus imputer la responsabilité de la création de l’arme atomique à Einstein. On restera donc sur l’inventeur de la théorie de la relativité, restreinte puis générale, avec l’aide de quelques autres chercheurs, mathématiciens pour la plupart, que la postérité oubliera [1].
Einstein était aussi un homme de paradoxes. D’aucuns ont pu croire qu’il était sioniste. la réponse :
Une déclaration qui trouve tout son écho dans les impasses de la politique israélienne.
En attendant la suite, voici la bande-annonce de la nouveauté Kontre Kulture sur le sujet (la science, pas le nazisme) :