Pas de dîner de gala pour George W. Bush à Genève. L’ex-président américain, qui devait assister samedi soir dernier à un gala de collecte de fonds d’une organisation caritative juive destinés à des « projets sociaux en Israël », a finalement préféré annuler.
Motif ? Des organisations de défense des droits de l’homme (comme l’Organisation mondiale contre la torture et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme) avaient préparé un dépôt de plaintes pour pratique de torture contre « W » s’il se rendait en Suisse.
Ces plaintes, rédigées au nom de deux anciens détenus du camp d’internement de Guantanamo, accusent l’ex-président américain d’être responsable et d’avoir autorisé, à Guantanamo et dans les prisons plus ou moins secrètes de la CIA, des actes considérés par le droit international comme relevant de la torture (notamment des techniques avalisées par la Maison-Blanche comme le supplice de l’eau, la privation de sommeil…).
Or, la Suisse ainsi que de nombreux autres pays européens ont décidé d’engager des poursuites contre les actes de torture même s’ils ont été pratiqués hors de leur territoire et par des personnes de nationalité étrangère (prérogative appelée compétence universelle).
« La peur a désormais changé de camp », se réjouit Julie Gromelon, la représentante en Suisse de la Fidh, pour qui même si une arrestation en Suisse de l’ex-président américain était « fort improbable », « la plainte avec constitution de partie civile ne pouvait pas être classée et le procureur genevois aurait dû se prononcer sur le fond ».