Même au Ghana, les poubelles sont pleines de richesses gaspillées, comme dans les pays occidentaux plus privilégiés. Aussi le chef ghanéen Elijah Amoo Addo a-t-il lancé une ONG, Food For All Ghana, qui recycle des surplus alimentaires au profit des plus démunis.
Objectif : que chacun au Ghana, pays pauvre, mange à sa faim, qu’il s’agisse d’orphelins ou de laissés-pour-compte de la société tels que les toxicomanes, les malades mentaux, les handicapés, les filles-mères…
Certains se retrouvent à la rue mais ont néanmoins un droit fondamental, qui est celui de manger, relève le jeune homme de 25 ans, ancien chef d’un restaurant de burgers branché d’Accra, « Burger and Relish ».
« On a des enfants qui ne vont pas à l’école uniquement parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Ils doivent passer leurs journées à vendre n’importe quoi dans la rue pour réunir de quoi se nourrir… », déplore Elijah Amoo Addo, un homme aux épaules carrées et au visage poupin.
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Selon une étude menée en 2013 par cette ONG, plus d’un quart de la nourriture au Ghana est gaspillée. Réduire ce gâchis de seulement 15% permettrait de nourrir plus de sept millions de Ghanéens par an, estime l’organisation.
Le procédé de Food For All est simple et s’inspire de campagnes de collecte pratiquées dans certains pays occidentaux : usines et ateliers du secteur agro-alimentaire sont appelés à ne plus jeter leurs surplus et leurs produits dont la date de livraison arrivent à expiration, mais au contraire à les laisser à la disposition de l’ONG.
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48 000 repas en trois ans
Environ 3,5 millions d’enfants au Ghana vivent dans la pauvreté et 1,2 million d’entre eux ne sont pas correctement nourris par leurs familles, selon une étude de l’Unicef en 2016.
« Trop d’orphelinats accueillent des enfants qu’ils ne peuvent même pas nourrir », regrette M. Amoo Addo.
C’est le cas du New Life Nungua, dans la banlieue d’Accra, dont le fondateur Nii Afotey Botwe II se félicite de l’action de Food For All. « Nous sommes en permanence en manque de fonds, toute aide est la bienvenue », dit-il.
Au menu ce jour-là pour les orphelins, grâce à l’ONG : du riz, de la viande, des frites, des condiments et de la sauce tomate.
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Le Ghana est devenu producteur de pétrole à partir de 2010, mais malgré cela, selon la Banque mondiale, 25% des 27 millions de Ghanéens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Le pays manque encore largement d’infrastructures, notamment sanitaires, et faute de programmes d’aide publique, les plus pauvres ne peuvent compter que sur la solidarité de leurs proches, quand ils en ont.
Dans son étude menée en 2013, Food For All recommandait aux entreprises de mener régulièrement des audits sur le gaspillage alimentaire et appelait le gouvernement à soutenir la collecte et la distribution des surplus.
« Nous ne sommes pas loin de résoudre le problème de la faim », affirme le cuisinier, qui rêve d’ici cinq ans d’étendre son expérience ghanéenne à l’ensemble du continent.