Gilad Sharon (photo ci-contre), le fils d’Ariel Sharon, a écrit dans le Jerusalem Post qu’Israël devait « aplatir l’ensemble de la bande de Gaza ».
« Il ne devrait pas y avoir pas d’électricité dans la bande de Gaza, pas d’essence ou de véhicules en mouvement, rien. Alors, ils demanderaient vraiment un cessez-le-feu », écrit-il. « Nous avons besoin d’aplatir des quartiers entiers de la bande de Gaza. Aplatir tout Gaza. Les Américains ne sont pas limité à Hiroshima – les Japonais ne capitulaient pas assez vite, ils ont donc aussi frappé Nagasaki. »
Beaucoup d’israéliens et même certains sionistes sont « indignés », mais la vérité doit être dite : l’opinion de Sharon est pleinement compatible avec le sionisme, la pensée israélienne et certains aspects de la culture juive.
Par exemple, l’appel de Sharon est pleinement compatible avec certains passages dévastateurs de l’Ancien Testament :
« Mais vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant vous par l’épée. Cinq d’entre vous en poursuivront cent, et cent d’entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont devant vous par l’épée. » Lévitique, 26.7-8
« Quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, qu’il aura ôté de devant toi beaucoup de nations... tu les voueras à l’interdit ; tu ne traiteras point alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. » Deutéronome 7.1-2
« Ne laisse pas âme qui vive. Tu dois les détruire complètement ... comme le Seigneur ton Dieu te l’a commandé... » Deutéronome 20.16
Donc, à la fois comme son vrai père et ses ancêtres spirituels, le jeune Sharon veut détruire les habitants de Gaza, il veut les réduire eux et leur civilisation en poussière – pensées malheureusement ancrées dans l’Ancien Testament. Bien que les Juifs religieux qui suivent le Talmud plutôt que la Torah puissent être critiques envers les interprétations littérales du livre sacré, Gilad Sharon est un israélien laïc, qui, pourtant, suit ici l’interprétation la plus banale et littérale du texte biblique.
Sharon est également en accord avec la philosophie de l’ultra-sioniste Vladimir Jabotinsky dans son article « The Iron Wall (We and the Arabs), 1937 ». Jabotinsky croyait en l’érection d’un « mur de fer » que la population indigène (arabe) ne pourrait pas franchir. Certains diront qu’en 1948, le mur de fer de Jabotinsky, est devenu la colonne vertébrale du pragmatisme politique israélien, et bien que largement effectuée par ses ennemis politiques, la Nakba pourrait être considérée comme la matérialisation de l’idéologie de Jabotinsky.
L’opinion de Sharon est également semblable à celle exprimée cette semaine par le vice-Premier ministre d’Israël, Eli Yishai, qui a prétendu : « Nous devons ramener la bande de Gaza vers le Moyen Âge en détruisant toutes les infrastructures, y compris les routes et l’eau. »
Le jeune Sharon est clairement un diseur de vérité. Il nous offre un aperçu authentique de la psychose meurtrière israélienne, et le message à en tirer est évident. Il est maintenant temps d’admettre que nous ne pouvons pas saisir la psychose collective israélienne et sa fascination pour la violence et la mort sans une compréhension profonde de la culture juive, de la suprématie juive ainsi que du tribalisme juif.
Pour des raisons évidentes, certains Juifs et même quelques Palestiniens ne veulent pas s’engager dans cette voie et insistent pour que l’on évite toute critique de la judaïté de « l’État juif ». Cette philosophie en faillite serait presque drôle si elle n’était pas si tragique – entrer dans le détail des causes profondes de la barbarie sioniste est désormais une obligation élémentaire humaniste.
Je pense que nous avons atteint le point de non-retour. Nous devons maintenant examiner de façon critique la politique juive, le lobbying juif, et les crimes israéliens dans le contexte de la culture juive. Une telle approche peut sauver le monde et espérons-le, peut également sauver de nombreux juifs des chaînes de leur propre patrimoine.
Une anecdote
En fait j’ai été amusé d’apprendre aujourd’hui que le célèbre sioniste Jeffrey Goldberg, lui-même un ancien gardien de camp de concentration de Tsahal, a été parmi les premiers à dénoncer Gilad Sharon. Voici comment il fait référence à l’article de Sharon sur Twitter :
« Gilad Sharon a appelé Israël à bombarder la bande de Gaza. Je suis à moitié surpris que le Jerusalem Post puisse publier de telles bêtises. »
Il n’est pas du tout évident que Goldberg s’oppose à l’opinion de Sharon. Cependant, il est évident que Goldberg est tourmenté par l’idée que l’opinion de Sharon puisse transpirer. « Je suis à moitié surpris que le Jerusalem Post puisse publier de telle bêtises », dit-il.
Goldberg estime que les aspects meurtriers si intrinsèques à la suprématie tribale sont mieux conservés dans les murs du ghetto. Il ne veut pas que les goyim sachent. Comme on pouvait s’y attendre, Goldberg a été parmi les premiers à attaquer mon livre, Quel Juif errant ?, et à poursuivre mes approbateurs pour exactement les mêmes raisons. Il était très préoccupé par ce que les gens lisaient au sujet d’Israël, du sionisme, de la politique identitaire juive et de l’idéologie qui le motive lui-même à servir parmi nous d’agent sioniste.
Lire le dernier ouvrage de Gilad Atzmon :