Moralisation de la vie publique, exemplarité… Des thèmes chers au candidat Macron. Et pourtant, le passé de plusieurs ministres suscite quelques interrogations…
Le nouveau gouvernement, annoncé avec 24h de retard, a été passé au peigne fin par les services fiscaux ainsi que par des magistrats spécialisés. Cela afin que les nominations ne puissent souffrir d’aucune contestation. Mais certains faits connus concernant certains ministres, s’ils ne sont pas forcément constitutifs de fautes pénalement répréhensibles, posent problème.
Édouard Philippe et le « blâme » de la HATVP
En 2014, celui qui est alors député-maire Les Républicains du Havre reçoit un « blâme » de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Cette instance voulue par François Hollande après l’affaire Cahuzac pour – notamment – contrôler le patrimoine des élus requiert que chaque député dévoile la valeur de ses biens immobiliers. Dans cette case, le désormais locataire de Matignon inscrit : « Aucune idée. » Une boutade ? Qui apparaît aujourd’hui gênante pour celui qui n’avait pas voté en tant que député les lois sur la transparence. Sans conséquence judiciaire, ce rappel à l’ordre de la HATVP ne concerne qu’une vingtaine de parlementaires ces dernières années.
Plus étonnant, le député, ancien lobbyiste pour le mastodonte du nucléaire Areva, a inscrit dans sa déclaration d’intérêts dans l’emplacement « rémunération » ceci :
« Je ne suis pas certain de comprendre la question. Vous voulez connaître mon taux horaire au jour de l’élection ? Ma rémunération mensuelle moyenne ? Annuelle ? »
Une attitude quelque peu maladroite pour celui qui est chargé de porter, aux côtés du ministre de la Justice François Bayrou, la réforme législative de moralisation de la vie publique qui figure au programme d’Emmanuel Macron.
Agnès Buzyn, des possibles conflits d’intérêts ?
À 54 ans, elle est l’un des visages inconnus du gouvernement et fait partie de la « société civile » qu’Emmanuel Macron disait vouloir mettre en avant dans son gouvernement.