Le nombre de chômeurs britanniques a atteint fin octobre un nouveau record depuis 17 ans, à 2,64 millions, malgré un taux global inchangé à 8,3%, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
Le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a augmenté de 128.000 sur les trois mois achevés en octobre, alors que le chômage des 16-24 ans poursuivait sa progression au-delà de la barre symbolique du million, a indiqué l’Office national de la statistique (ONS).
Autre indicateur scruté de très près, le nombre d’emplois publics a chuté de 67.000 durant l’été dans le cadre du plan d’austérité mis en oeuvre par le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron.
Selon les dernières projections officielles, ce plan devrait se traduire au final par la perte de 700.000 postes en six ans dans le secteur public.
Le gouvernement comptait sur le secteur privé et les exportations pour prendre le relais et créer des emplois, mais l’anémie de l’économie en a décidé autrement.
M. Cameron a notamment pointé du doigt l’impact de la crise dans la zone euro, avec laquelle son pays réalise plus de 40% de ses échanges commerciaux. L’opposition travailliste l’accuse pour sa part d’avoir "tué la croissance" en imposant son plan de rigueur à marche forcée dans un contexte international de plus en plus défavorable.
Du côté des syndicats, Unite, le premier du pays, a qualifié les derniers chiffres du chômage de "désastreux", estimant que le gouvernement devait "revoir sa stratégie de toute urgence".
Les experts sont en tout cas pessimistes sur l’évolution de la situation de l’emploi britannique.
Pour James Knightley de la banque ING, "la perspective des trois millions de chômeurs se rapproche de plus en plus", couplée à un risque accru du retour du pays dans la récession.
Selon Horward Archer du cabinet Global Insight, le secteur privé n’est pas près de répondre aux espoirs du gouvernement, de nombreuses entreprises étant "en train de revoir à la baisse leurs plans d’embauches".
La montée du chômage devrait inciter la Banque d’Angleterre à injecter dès que possible de nouveaux fonds dans l’économie pour soutenir l’activité, d’autant que l’inflation est en train de ralentir, repassant sous le seuil des 5% le mois dernier.
Le gouvernement a lancé le mois dernier un programme de grands travaux de plus de 35 milliards d’euros sur dix ans pour tenter de contre-balancer les effets du plan de rigueur, qu’il refuse d’assouplir.