Le ministre de l’Immigration grec a prévenu que la Grèce ne pourrait plus accepter le retour de réfugiés, comme le prévoit le règlement de Dublin. La quantité des migrants dont la Grèce doit déjà s’occuper a, selon lui, « dépassé toutes les limites ».
Le 26 mars, le ministre grec de l’Immigration, Ioannis Mouzalas, a déclaré dans une interview accordée à Der Spiegel qu’un retour au règlement de Dublin, tel que le souhaite l’UE, était impossible. D’après ce règlement, les migrants doivent revenir dans le premier pays européen traversé pour y demander l’asile. Il avait été réformé pour soulager les pays se trouvant en première ligne sur le passage des migrants, notamment la Grèce et l’Italie.
« La Grèce porte déjà un très lourd fardeau. Nous prenons en charge 60 000 réfugiés… Faire assumer à la Grèce une charge encore plus lourde en relançant le règlement de Dublin serait une erreur », a précisé Ioannis Mouzalas. Il a aussi ajouté que l’idée d’un retour au règlement de Dublin était une initiative allemande, Berlin voulant désormais réduire l’arrivée de migrants sur son territoire.
« Je veux que les Allemands comprennent qu’il n’y a pas là de raisons politiques, idéologiques, ou même d’incapacité de la part de la Grèce à apprécier l’aide de l’Allemagne. La Grèce n’a pas la possibilité de faire face à de nouvelles arrivées de réfugiés », a précisé le ministre grec de l’Immigration. Il a ajouté, en appelant au bon sens de l’Union européenne : « Nous ne sommes pas contre le règlement de Dublin. Mais la Grèce a atteint ses limites. Nous ne pouvons plus faire entrer aucun réfugié. »
La Commission européenne a proposé le 8 décembre 2016 le rétablissement du règlement de Dublin, qui avait été suspendu en 2011 à cause de déficiences du système. Ce règlement autorise le renvoi des candidats à l’asile vers le pays d’arrivée dans l’Union européenne. Une fois remis en œuvre, il autorisera donc les États membres de l’Union à renvoyer vers la Grèce tous les candidats à l’asile ayant pénétré sur le sol européen via son territoire.