Les échauffourées entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre ont repris mardi à Conakry, au lendemain d’une journée de heurts qui ont fait un mort et une dizaine de blessés.
Plusieurs centaines de jeunes se sont affrontés aux policiers à coups de pierres et de pneus brûlés contre gaz lacrymogènes et matraques sur l’autoroute qui mène au coeur de la capitale guinéenne, où de nombreux commerces et écoles n’ont pas ouvert leurs portes mardi.
Un correspondant de l’AFP a indiqué avoir assisté à plusieurs interpellations, alors que les forces de l’ordre ont empêché les opposants de se rassembler. Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat.
Opposition déterminée
L’opposition avait appelé à manifester lundi contre l’insécurité, dont elle impute la responsabilité au président Alpha Condau, après l’agression de son porte-parole le 4 avril. Elle proteste aussi contre l’inversion du calendrier électoral (lire ci-dessous)
Dénonçant "la répression qui s’est abattue sur les populations", elle a remercié ses partisans pour leur mobilisation, les appelant à poursuivre leurs marches et à "maintenir cette pression jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications".
Report d’élections critiqué
L’opposition guinéenne conteste en particulier le nouveau report des élections locales à mars 2016, soit après la présidentielle fixée à octobre 2015. Les élections locales n’ont pas été tenues depuis 2005.
Elle dit craindre des fraudes massives en faveur du chef de l’État, les exécutifs communaux étant actuellement désignés par le pouvoir. Les autorités ont rejeté ces accusations en affirmant inviter les observateurs internationaux à garantir l’intégrité du scrutin.