Une présidence Clinton serait un désastre. Au milieu d’une série de candidats nullissimes, elle apparaît comme la pire de tous – la plus dangereuse, la plus louche et la plus fourbe.
Les souvenirs qu’elle laisse derrière elle en tant que First Lady, sénateur de l’État de New York et secrétaire d’État sont bien connus – systématiquement pro-guerre, pro-business, pro-Wall Street, pro-machine de guerre et d’assassinats israélienne, antipeuple, antidémocratie, anti-État de droit, avec une feuille de route dirigée contre la nation où elle vit.
Il y a quelques jours, elle a juré de renforcer les liens entre Washington et Israël « en passant à un niveau supérieur », disant que si elle était élue Présidente, elle travaillerait avec Netanyahou à « renforcer et intensifier encore plus notre coopération militaire » – ce qui veut dire, en clair, un partenariat renforcé au sujet des guerres régionales, ainsi que le soutien à la terreur génocidaire exercée contre le peuple palestinien sans défense.
Elle est totalement anti-Iran. L’option militaire « ne devrait pas être écartée », répète-t-elle – accusant sans arrêt et de manière irresponsable Téhéran d’un « comportement provocateur ». C’est pourtant le pays qui dans la région se fait l’avocat de la paix et de la stabilité, à l’abri des menaces nucléaires et autres armes de destruction massive.
Vu son idéologie extrémiste, la probabilité d’une attaque américaine contre la République islamique augmenterait considérablement avec elle comme Président – et cela vaut aussi pour une guerre nucléaire contre la Russie.
Elle n’a pas hésité à comparer la Russie à l’Allemagne nazie, affirmant que Poutine avait des projets revanchards, disant de lui qu’il est « un agent du KGB, donc par définition sans âme ».
Elle donne la priorité à l’usage des armes nucléaires, les qualifiant de gardiennes de la paix, et veut que l’OTAN, emmenée par les États-Unis, agisse de façon plus agressive.
Elle incarne ce que les pacifistes déplorent, un incorrigible faucon outrancier, soutenant des guerres d’agression sans fin, aussi bien que des intérêts financiers dont les peuples font exclusivement les frais.
Sa rhétorique n’est que de la poudre aux yeux. L’été dernier, elle paraissait plus républicaine que progressiste, en disant :
« Je veux être le Président des PME, et je veux le dire. Au cours de cette campagne je vais vous dire comment donner plus de moyens aux entrepreneurs avec moins de bureaucratie, un accès plus simple au crédit, des réductions d’impôts et une simplification des procédures. »
Elle donne l’illusion d’une croissance économique stimulée par la réduction des impôts sur les sociétés et d’autres mesures réclamées par les entreprises – sans programme pour lutter contre le chômage, aujourd’hui au niveau de celui de la Grande Dépression (contrairement aux chiffres truqués du Ministère du Travail), le sous-emploi ou la réduction de la pauvreté.
Rien sur la délocalisation des emplois hors des États-Unis qui se poursuit vers des pays aux salaires de misère. Rien non plus pour aider les millions de nouveaux pauvres en Amérique.
Wall Street serait en de bonnes mains avec elle à la Maison-Blanche – tout le contraire de cette tribune parue le 7 décembre dans le New York Times, titrée « Hillary Clinton : comment je serrerai la vis à Wall Street ».
Elle ment en affirmant qu’Obama a rendu à l’économie américaine sa bonne santé – c’est vrai uniquement pour les intérêts des sociétés et des privilégiés, et aux dépens de tous les autres.
Les emplois qu’elle se félicite d’avoir créés sont pour la plupart des emplois non-qualifiés, des bas salaires ou des emplois sans avantages sociaux, des emplois à temps partiel ou temporaires – obligeant des millions de gens à en exercer deux ou plus pour survivre, souvent très difficilement, tout le contraire de ce qui se passait pendant des décennies, du temps où l’Amérique industrielle était forte.
Les prétendus lois et règlements dont elle dit qu’ils « protègent les consommateurs et restreignent l’impudence de Wall Street » n’existent pas. Les sales business le sont encore plus maintenant. C’est la complicité entre Démocrates et Républicains qui a permis tout cela.
Absolument rien ne protège les gens ordinaires de Wall Street ni de la prédation des autres grandes sociétés. Clinton ment, quand elle dit que « si j’étais Président, je refuserais non seulement toute loi qui affaiblirait une réforme financière, mais je me battrais aussi pour de nouvelles lois plus strictes, des moyens renforcés pour leur mise en application, et un domaine d’intervention qui irait au-delà du Dodd-Frank » [textes adoptés en 2010, censés réguler la sphère financière après la crise des subprimes, NdT].
Ses interventions publiques montrent qu’elle est un bon allié pour Wall Street. Sa défense des gens, qu’elle rappelle toujours, est une pure invention. Elle représente le Mal absolu, contrairement à l’image qu’elle veut faire passer d’elle, tout cela est transparent, on le découvre facilement dès qu’on écoute ses lamentables discours et interventions publiques.
Son plan pour maîtriser Wall Street donne tous les pouvoirs à ses principaux acteurs, comme jamais auparavant. Les financiers de sa campagne, notamment Citigroup, Goldman Sachs, JP Morgan Chase et Morgan Stanley, achètent ainsi l’influence nécessaire pour s’assurer qu’une présidence Clinton soutiendra leurs intérêts.
Sa promesse qu’elle se servira de son autorité en tant que Président pour « réorganiser, réduire et finalement briser toute institution financière qui serait trop importante et présenterait trop de risques pour être gérée efficacement » est l’un de ses nombreux Grands Mensonges, et elle ne peut même pas le cacher.
Une concentration plus forte de l’industrie et une spéculation sans frein continueront de plus belle sous sa supervision. Son mari Bill a été responsable de la fin de Glass-Steagall [le Banking Act de 1933 aux États-Unis, qui instaurait notamment la séparation entre banques de dépôt et banques d’investissement, ainsi que le système fédéral d’assurance des dépôts bancaires, et qui fut abrogé sous l’administration Clinton] (et Hillary s’oppose à sa réintroduction) et a mis en application le Commodity Futures Modernization Act – la fin du contrôle réglementaire des produits financiers dérivés.
Hillary s’est associée sans honte aux crimes de son mari, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Son obsession est d’accaparer toujours plus de richesse et de pouvoir.
La Fondation Clinton est une entreprise à but lucratif, se cachant sous le masque d’une ONG – utilisant maintenant par avance les ambitions présidentielles d’Hillary, récupérant des millions de dollars de dons venant de provenances étrangères peu fréquentables, notamment d’un membre de la famille royale saoudienne et d’un oligarque ukrainien corrompu.
Si elle était élue, elle continuerait le sale business comme avant, soutenant les intérêts financiers, spécialement les requins de Wall Street et les profiteurs de guerre.
Ils seraient en de bonnes mains avec elle à la Maison Blanche. Pourquoi croyez-vous qu’ils mettent des millions dans sa campagne ?
Illustration : Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, et Hillary Clinton en septembre 2014.