S’adressant aux journalistes dans l’avion du retour d’Irlande, le pape François a également reconnu avoir lu la lettre ouverte de Mgr Carlo Maria Vigano qui l’accuse d’avoir eu connaissance dès 2013 des agissements du cardinal Theodore McCarrick, sanctionné pour abus sexuels en juillet par le Vatican. Mais il a refusé de confirmer quoi que ce soit de son contenu.
L’affaire de la pédophilie dans l’Église n’a pas fini de rebondir. Le tout dans une bataille médiatique où l’opinion publique est directement prise à témoin. Et où le pape François n’hésite pas à monter en première ligne comme il l’a démontré, dimanche soir, lors de la conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion qui le ramenait d’Irlande vers Rome.
Le point central de cette rencontre du Pape avec les journalistes – habituelle au retour de chaque voyage apostolique – a été les allégations portées par l’ancien nonce aux États-Unis, l’italien, Mgr Carlo Maria Vigano, 77 ans, dans une lettre ouverte de 11 pages publiée le 25 août, demandant la démission de François.
Notamment parce que le Pape aurait été « informé » dès son élection sur le siège de Pierre en 2013 – par Vigano lui-même – des mœurs homosexuelles avec des séminaristes dont il aurait contraint certains, de l’ancien archevêque de Washington, le cardinal Theodore McCarrick. Un prélat aujourd’hui âgé de 88 ans, également visé par des affaires pédophiles, à qui François a retiré, en juillet dernier, sous la pression médiatique, son titre de cardinal en lui imposant une vie de pénitence. Mais dont il aurait fait, jusque-là, l’un de ses principaux conseillers, notamment pour la nomination des évêques aux États-Unis, selon la lettre de Vigano. Mgr McCarrick qui, de plus, aurait toujours refusé d’obéir et d’obtempérer à la mise à pied que Benoît XVI aurait exigé de lui, selon Mgr Vigano, dès qu’il avait appris ces affaires de mœurs en 2009.