Le musée De Mata, qui est un peu le musée Grévin à Yogyakarta (Indonésie), mélange statues de cire et effets spéciaux. Jusqu’ici, tout va bien. Le hic, c’est que les visiteurs, et surtout les plus jeunes d’entre eux, adorent poser devant la statue du Führer avec une photo du portail d’Auschwitz en arrière-plan, ce qui a déclenché la fureur de l’observatoire de l’antisionisme international incarné par le Centre Simon Wiesenthal et de l’Observatoire des droits de l’homme.
- La statue de cire d’Adolf Hitler qui a déclenché une campagne d’indignation médiatique internationale
Le New York Times, l’organe officiel de l’oligarchie américaine, au croisement de tous les lobbies dominants, exprime toute l’indignation de la communauté juive organisée. Voici en substance ce que ce grand journal a écrit sur cette information insolite.
Les adolescents rigolards qui font des selfies devant un Hitler héroïque sont visiblement ignorants du contexte de leur petit amusement qui n’est autre que le camp d’Auschwitz-Birkenau où plus d’un million de personnes ont été exterminées par le régime nazi.
Dans une vile indonésienne plus connue pour ses universités, sa culture javanaise et l’histoire de son sultanat, le musée De Mata défend son initiative en arguant que c’est du « fun » pour les jeunes. Human Rights Watch a dénoncé cette exhibition comme étant « écœurante » et le Centre américain Simon Wiesenthal a demandé son retrait immédiat.
Réaction du Centre via son doyen le rabbin Abraham Cooper :
« Il est difficile de trouver les mots pour dire à quel point c’est méprisable. Le fond est dégoûtant. Il tourne en ridicule les victimes qui sont allées à Auschwitz et n’en sont jamais revenues. »
Ce n’est pas la première fois que le nazisme et ses symboles sont normalisés ou idéalisés en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde doté en outre d’une minuscule communauté juive.
Warli, le responsable marketing du musée, a déclaré qu’il était conscient qu’Hitler était responsable de massacres de masses mais il a néanmoins défendu sa statue de cire qui est « l’une des favorites des visiteurs pour ce qui concerne les selfies ». Il a ajouté : « Aucun visiteur ne s’en est plaint. La plupart s’amusent juste et savent que ce n’est qu’un musée du divertissement ».
Placés devant la pression du Centre Simon Wiesenthal, qui lui a demandé expressément le retrait de cette statue de cire, le directeur a répondu en ces termes :
« Nous suivrons le meilleur conseil et la réponse du public. Laissons les gens eux-mêmes juger du caractère bon ou mauvais de la chose. »
Rabbi Abraham Cooper, le doyen du Centre Simon Wiesenthal, a rétorqué qu’il était inexcusable qu’un business soit organisé autour du nazisme et de l’Holocauste pour faire de l’argent, et il déplore la déconnection des gens d’avec l’Histoire. Il a ajouté qu’« après en avoir terminé avec l’Europe, Hitler comptait s’en prendre aux peuples asiatiques ».
Le responsable de Human Rights Watch (l’Observatoire des droits de l’homme) a expliqué que le personnage de cire sur fond de camp de concentration le « dégoûtait » mais que le sentiment antisémite en Indonésie était plus répandu qu’apprécié.
Il a déclaré que le conflit israélo-palestinien a alimenté l’antisémitisme en Indonésie pendant des décennies mais que le préjugé antisémite avait des racines plus profondes qui résidaient dans les interprétations étroites du Coran.