Huit banquiers du canton de Genève ont reçu lundi des colis piégés contenant un produit proche de l’acide sulfurique. Les colis contenaient une petite boîte avec du liquide corrosif. Trois personnes, dont un enfant, ont été blessées.
Dimanche dernier, plusieurs enveloppes rembourrées contenant de l’acide sulfurique ont été envoyées à des banquiers de la place de Genève, comme le révélait hier le quotidien La Tribune de Genève (TDG). Selon une source proche de l’enquête, les destinataires auraient en commun d’êtres connus des médias. Il est à noter que, malgré la crise économique, certains acteurs du monde économique suisse continuent de « peopoliser » leur vie privée, par exemple en ouvrant la porte de leur somptueuse demeure aux journalistes, ou encore en posant devant de luxuriantes voitures dans les médias qui publient les hit-parades des fortunes les plus importantes.
Le juge d’instruction Michel Alexandre Graber, en charge de l’enquête, se borne pour l’instant à expliquer que la substance contenue dans les boîtes est proche de l’acide sulfurique. Il ajoute encore : « On ne sait pas encore de quel produit il s’agit exactement. Des analyses sont encours. » Selon nos informations, des trois victimes, ce serait l’enfant qui ait été le plus gravement touché, au visage. Les deux autres blessés ont été brûlés sur les mains. Les cinq destinataires restants n’ont pas été incommodés ou n’ont pas ouvert les colis, ayant auparavant été informés du danger par leur banque.
Colis envoyés depuis le canton de Vaud
Dans un premier temps, les enquêteurs ont pensé que les boîtes contenues dans les paquets étaient dotées d’un mécanisme conçu pour faire gicler le liquide corrosif sur la personne qui l’ouvrait. Ils ne semblent aujourd’hui plus très sûr de cette hypothèse. Il se pourrait que la substance se trouvant dans les boîtes gicle d’elle-même dès qu’on ouvre le paquet.
Les banques de la place refusent pour l’heure de communiquer les mesures de sécurité qu’elles ont prises. Selon la TDG, certaines ont envoyé un mail à tout le personnel, l’invitant à se montrer prudent et à signaler tout événement particulier au service de sécurité. D’autres ont décidé de centraliser et d’examiner tout le courrier reçu
Qui a envoyé ces lettres piégées et pour quelle raison ? Pas de message à l’intérieur et pas de revendication pour le moment. Les colis n’ont manifestement pas été expédiés depuis Genève, car ils ont transité par le centre de tri d’Eclepens, dans le canton de Vaud.
Si le juge d’instruction Graber reste peu loquace, il semblerait néanmoins que les enquêteurs, à ce stade, privilégient une piste proche de la mouvance anarchiste du bassin lémanique