Serge Menga. Inconnu en France, l’homme est considéré en Allemagne comme un redoutable activiste, notamment grâce aux réseaux sociaux, et à un sens de la provocation prononcée. Car ce Congolais, naturalisé allemand (il est arrivé en Allemagne à l’âge de 11 ans après être passé par la France, la Belgique, les Pays-Bas) n’est pas de ceux qui manient la langue de bois en politique.
Depuis l’affaire des viols de Cologne, lors du nouvel an 2016, ce dernier s’était fait remarquer en Allemagne en dénonçant le laxisme vis à vis des migrants arabes, syriens, afghans, fraichement arrivés en Europe et qui commettaient des exactions. Serge Menga a également été fréquemment épinglé par la presse mainstream allemande et par des personnalités politiques en raison de son refus de fermer la porte à des discussions, à des débats, notamment avec l’AfD (Alternative für Deutschland, droite patriote).
Sa dernière vidéo, sous-titrée en français et que nous avons publiée il y a quelques jours sur notre page Facebook, a été visionnée des centaines de milliers de fois – et pas toujours comprise, comme en témoignent de nombreux commentaires qui ont suivi.
Dans la vidéo, ce dernier part d’un fait divers (l’agression à Berlin, par cinq migrants, d’une femme à vélo) pour tenter de « secouer le cocotier » et de réveiller les Allemands, en leur expliquant ce qui va leur arriver s’ils ne réagissent pas face aux exactions commises par ces migrants, tout en dénonçant l’inaction policière, judiciaire, et gouvernementale allemande. Nous vous laissons regarder la vidéo ci-dessous avant de vous proposer les explications de Serge Menga :
Contacté par téléphone- ce dernier nous a expliqué que « ces migrants créent des problèmes depuis un an à Berlin. Ils boivent de l’alcool, menacent les femmes, la police ne fait rien ». Et d’expliquer sa vidéo : « Pour faire réagir, j’ai essayé de me mettre dans la tête de ces hommes, et d’expliquer comment ils pensent. »
Car selon Serge Menga, qui a fondé son propre mouvement « Das Haus Deutschland » (La maison Allemagne) , ces immigrés « rendent la tâche difficile à tout le monde », notamment parce qu’ils nuisent à la cohésion de la société allemande. « Les racistes n’attendent que cela » explique-t-il. « J’essaie d’interpeller notre gouvernement, de lui dire qu’il n’a pas de couilles. La faiblesse de l’État et des politiques face à cette situation, cela engendre la haine, le changement des mentalités. »
Pour Serge Menga, il est nécessaire, non pas de hurler, de protester, mais bien de s’engager dans la vie politique : « Il faut s’engager, en dehors des partis politiques mainstream, tous pourris, complices de la situation actuelle. » Évoquant la montée de l’AfD en Allemagne, ce dernier explique que, comme pour le FN en France ou le FPÖ en Autriche « les partis au pouvoir portent la responsabilité et leur ont donné, par leur inaction vis à vis des problèmes majeurs, la possibilité de s’installer ».
« Il faut dialoguer avec tout le monde », explique celui qui a durement critiqué la politique d’accueil migratoire d’Angela Merkel , tout en expliquant que cette dernière « ne pouvait rien faire. Elle n’est pas libre. L’Allemagne n’est pas un pays libre de ses mouvements, elle est aux ordres, depuis 1945, comme beaucoup d’autres pays, de puissances supra-nationales ». « Ces partis politiques qui dirigent sont en réalité esclaves d’un système qui les dépasse. »
Il reproche également à Angela Merkel son manque de communication : « Bien sûr qu’on doit accueillir ceux qui souffrent. Mais hormis les femmes et les enfants, de nombreux jeunes hommes sont venus, sans passeport, sans papier. Elle n’aurait jamais dû accepter ces gens (…) Si des centaines de milliers de Blancs frappaient à la porte du Congo, que croyez vous qu’il se passerait ? Les autres pays du monde fermeraient leurs frontières, c’est normal. »
Pour lui, l’Allemagne est vouée à finir « comme la France ».
Enfin, alors que nous évoquons l’avenir de l’Afrique, et les initiatives émanant notamment d’Africains pour « remigrer » et développer le continent, ce dernier déclare : « Laissez l’Afrique refaire le même chemin que l’Europe a fait pour se construire », avant de fustiger les interventions ayant visé à assassiner Khadafi ou Saddam Hussein, interventions qui ont profondément déstabilisé le continent Africain et l’Europe, par effet domino.
Acteur social et activiste, Serge Menga (voir sa page Facebook ici) qui se présentera aux élections fédérales en Allemagne fin septembre 2017, veut avant tout recréer le dialogue entre les gens et les communautés. Il envisage d’ailleurs de se rendre prochainement en France, notamment afin de réaliser un reportage sur les jeunes immigrés, afin de recueillir leurs sentiments sur leur vie ainsi que sur le pays qui les accueille.
En attendant, il continuera, nous dit-il, à s’exprimer sur les réseaux sociaux (ses vidéos sont vues par des millions d’internautes) au gré de l’actualité.