Une semaine plus tôt, le dimanche 19 juillet 2020, le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois, s’exprimait devant le micro de France 3 :
« L’homme "est un Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années. Il a fait quelques démarches pour avoir ses papiers comme des centaines d’autres".
Le recteur ajoutait bien connaitre cet homme de 39 ans, "servant d’autel" qui a été le dernier à avoir quitté la cathédrale à la veille de l’incendie. "Je le connais depuis quatre ou cinq ans", ajoutait le père Champenois, avant d’ajouter : "J’ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs". »
Comme l’a révélé au quotidien Presse-Océan le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès, le Rwandais déjà arrêté et relâché la semaine dernière a reconnu « avoir allumé les trois feux dans la cathédrale ». Il encourt une peine de 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.
Une semaine après l’incendie dans la cathédrale de Nantes, un bénévole du diocèse est passé aux aveux et a été placé en détention provisoire dans la nuit du 25 au 26 juillet pour « destructions et dégradations par incendie ».
« Mon client a coopéré », a affirmé au quotidien Presse-Océan l’avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. « Il regrette amèrement les faits et évoque que cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd’hui rongé par le remords et dépassé par l’ampleur qu’ont pris les événements », assure-t-il.
L’homme « a reconnu, lors de l’interrogatoire de première comparution devant le juge d’instruction, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale : sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique », a précisé le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès au quotidien.
Cet homme de 39 ans, qui était chargé de fermer la cathédrale la veille de l’incendie, a été mis en examen « des chefs de destructions et dégradations par incendie et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention », a indiqué dans un communiqué le procureur.
Un « Rwandais venu se réfugier en France »
Le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois, avait expliqué la semaine dernière que le bénévole était un « Rwandais venu se réfugier en France il y a quelques années ».
Selon le recteur, le bénévole est « servant d’autel » et il le connaissait « depuis quatre ou cinq ans ». « J’ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs », avait-il expliqué à l’AFP.
Le bénévole avait été placé en garde à vue le 18 juillet quelques heures après l’incendie et l’ouverture de l’enquête, puis remis en liberté le lendemain soir. Les enquêteurs souhaitaient l’interroger car aucune trace d’effraction n’avait été constatée sur les accès à l’édifice dans lequel trois points de départ de feu avaient été constatés.
Dans le cadre de cette enquête, « plus de trente personnes » ont été entendues et une vingtaine d’enquêteurs de la police judiciaire ont été mobilisés, avec notamment le renfort du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, afin de déterminer la cause de l’incendie, selon le procureur.
Le Rwandais a été de nouveau interpellé et placé en garde à vue le 25 juillet au matin, puis présenté dans la soirée au parquet de Nantes, qui a ouvert une information judiciaire, avant d’être mis en examen et placé en détention provisoire.
Il encourt pour cette infraction « une peine de 10 ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende », a précisé Pierre Sennés dans un courriel envoyé dans la nuit.