La télévision de service public en Suisse, la RTS, ne semble même plus vouloir faire semblant de présenter l’information de manière objective. Tous les citoyens sont astreints à payer une redevance et on pourrait attendre plus de retenue de la part de journalistes sur leur positions politiques.
Dernier épisode en date, les commentaires de la journaliste Isabelle Moncada dans son émission 36.9°, magazine santé de la RTS, sur les migrants, qui ont dû interloquer plus d’un téléspectateur. L’annonce du sujet dans le sommaire de l’émission commence très fort :
« Bonsoir. Le sort des réfugiés-migrants dérange, indispose, il nous remue tous. Les politiciens n’osent plus autre chose qu’un discours répressif restrictif, histoire de donner une image de fermeté aux citoyens malmenés par la mondialisation. Pourtant, on sent la société tiraillée entre repli et ouverture. Chacun se demande ce qu’il peut faire. Nous verrons tout à l’heure des exemples d’actions spontanées aux vertus bienfaisantes et thérapeutiques très puissantes. Des images qui font du bien ! »
C’est bien connu, les politiciens sont tellement terrifiés par l’opinion de leurs électeurs qu’ils se permettent même de faire passer clandestinement des migrants en Suisse et de justifier des actions illégales.
Juste avant la diffusion du sujet, voici un second commentaire d’Isabelle Moncada qui enfonce le clou de manière à culpabiliser le téléspectateur et à le forcer à éprouver de l’empathie pour des gens que nombre de citoyens considèrent plutôt comme des prédateurs nomades que des victimes :
« Imaginez un instant que les choses tournent mal et que vous deviez quitter votre domicile à la hâte en emportant que ce que vous êtes capable de porter, c’est-à-dire quelques affaires et un peu d’argent, et que vous deviez faire un long voyage périlleux et épuisant pour vous mettre à l’abri dans un pays voisin. Imaginez que vous avez vécu une tragédie et qu’en plus vous vous retrouvez sans nouvelles de vos proches dans l’inquiétude et l’incertitude d’une situation que vous pensiez provisoire mais qui se met à durer. Vous vous retrouvez dans la promiscuité avec des inconnus, dont certains sont solidaires mais d’autres égoïstes voire même dangereux. C’est ce que vivent des gens comme vous et moi, près d’ici, dans des centres et des abris. Pour aller au delà de la méfiance, de la peur de déranger ou de la peur tout court, Muriel Reichenbach et Sophie Gabus nous montrent comment vivent ces personnes qui cherchent refuge et protection dans des pays en paix comme la Suisse ».
Outre le fait que de nombreux Suisses considèrent une bonne partie des migrants comme de simples migrants économiques qui cherchent avant tout à améliorer leur niveau de vie et à profiter du système social pour lequel ils n’ont pas cotisé, il est important de rappeler que les primes d’assurance maladie des citoyens Suisses et étrangers augmentent sans cesse et sont particulièrement douloureuses pour les travailleurs à bas revenus. Pendant ce temps, les migrants qui sollicitent l’asile bénéficient de soins gratuits et le contribuable doit même payer des traducteurs pour chacune de leurs consultations.
Conclusions de la journaliste à ce reportage qui respire le pathos :
« Des histoires comme celles-ci, il y en a de nombreuses, depuis des initiatives les plus modestes jusqu’à ces citoyens qui hébergent des réfugiés chez eux. C’est la multiplication de ces contacts informels que l’on ne peut ni organiser de manière étatique, ni financer ni encadrer, qui vont faire la différence. La différence entre sombrer dans la dépression et l’abus de substances, la délinquance, ou au contraire devenir résilient, s’acclimater à la culture locale, guérir de ses blessures physiques et psychiques. Ces personnes qui s’inquiètent du sort des réfugiés-migrants ce sont aussi celles qui se soucient des Suisses, âgés, isolés, malades, ou qui vivent dans la pauvreté. Exactement les mêmes personnes, des anonymes qui rendent le monde un peu moins désespérant. Tout ceci n’est pas anecdotique, c’est incroyablement important. Ce n’est pas parce qu’une action n’est pas directement biologique ou médicale qu’elle n’a pas un impact puissant sur la santé ».
Le contribuable subit donc une double peine, celle de devoir financer obligatoirement le service public mais aussi celle de digérer des commentaires dignes de la gauche la plus moralisatrice et la plus droit-de-l’hommiste du pays.