Selon son porte-parole, l’ambassadeur israélien à l’ONU s’est rendu par erreur à un meeting de Marine Le Pen, et a commis une « une grosse bourde. »
Une photographie prise ce week-end au siège des Nations-Unies à New York a d’ores et déjà fait le tour de la presse francophone : il s’agit d’une image montrant Marine Le Pen, tout sourire aux côtés de l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor.
En effet, Marine Le Pen en visite aux Etats-Unis offrait ce weekend un déjeuner à cinq diplomates. L’ambassadeur a quitté la salle avant le début du déjeuner, mais est tout de même resté une vingtaine de minutes en compagnie de la présidente du FN, un laps de temps suffisant pour que les journalistes présents immortalisent une Marine Le Pen discutant gaiement en compagnie de l’ambassadeur d’Israël.
C’était la première fois que la présidente du Front National rencontrait un officiel israélien, mais c’est également le seul « succès » politique de son déplacement aux Etats-Unis où aucun personnage officiel n’a accepté de la rencontrer. Elle a salué « un moment très important qui met fin à des années d’ambigüité entre le Front National, Israël et le Juifs. »
Interrogé par la rédaction de Guysen au sujet de cette rencontre pour le moins inusitée, le porte-parole francophone du ministère des Affaires étrangères israélien, Ygal Palmor, a déclaré qu’il s’agissait là d’une erreur de jugement, l’ambassadeur Prosor n’avait jamais eu l’intention de rencontrer Mme Le Pen, et qu’il ne fallait en aucun cas y voir un changement de politique d’Israël vis-à-vis du FN.
« L’ambassadeur nous a dit que sa secrétaire aurait mal compris ce qu’il y avait sur l’invitation », explique le porte-parole. « Il pensait se rendre à un évènement officiel de la mission française à l’ONU. » Plusieurs autres diplomates ont également signalé que la rédaction du carton d’invitation n’était pas très claire.
« Une fois à l’intérieur de la salle, lorsqu’il a compris devant qui il était, il a souhaité évidemment sortir le plus vite possible, mais sans créer de scandale », continue M. Palmor. « Il a tenté de jouer la politesse diplomatique plutôt que de faire marche arrière sur-le-champ. »
« Il a pensé qu’il s’en sortirait sans scandale et sans défrayer la chronique en jouant la douceur plutôt que de claquer la porte, c’était là une erreur de jugement. Ses bonnes manières diplomatiques, lorsqu’il les exerce avec la présidente du Front National, donnent lieu à des interprétations politiques très diverses, que l’on peut comprendre d’ailleurs. »
Le porte-parole a également réaffirmé que la position d’Israël vis-à-vis du FN n’avait en aucun cas changé. « Il a commis une grosse bourde, mais ce n’est pas autre-chose que cela. Ce n’est pas un changement de politique, c’est simplement un ambassadeur qui souhaitait sortir de façon diplomatique et courtoise d’un face-à-face qu’il n’a pas souhaité, et qui s’est trop attardé devant les caméras avec la personne qu’il ne fallait pas. Il n’y a aucun changement dans la politique israélienne à l’égard du Front National. »