La justice israélienne a condamné lundi à plus de dix ans de prison trois Palestiniens mineurs reconnus coupables d’attaques au couteau, dont l’une des plus marquantes dans la vague de violences en cours depuis l’automne 2015.
Un tribunal israélien de Jérusalem a condamné à 12 ans de prison Ahmed Manasra, 14 ans, reconnu coupable d’avoir blessé deux jeunes juifs à l’arme blanche le 12 octobre 2015.
Cette agression est l’une de celles à avoir le plus retenu l’attention parmi les centaines commises depuis plus d’un an par des Palestiniens isolés, souvent jeunes et armés d’un couteau, contre des Israéliens à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et en Israël.
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Ahmed Manasra, alors âgé de 13 ans, et son cousin Hassan, 15 ans, avaient poignardé deux jeunes juifs dans la colonie de Pisgat Zeev à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
Hassan Manasra avait été tué alors qu’il tentait de s’enfuir. Ahmed Manasra, de Jérusalem-Est comme son cousin, avait été grièvement blessé.
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Les Palestiniens s’étaient ensuite emparés des images abondamment partagées sur les réseaux sociaux d’Ahmed Manasra baignant dans son sang, semble-t-il agonisant, tandis qu’un homme l’insulte et lui crie : « Meurs ! »
Le président palestinien Mahmoud Abbas y avait vu une nouvelle illustration de la justice sommaire rendue par les Israéliens et allant selon lui jusqu’à l’exécution d’enfants. Ces accusations avaient scandalisé les Israéliens, d’autant qu’Ahmed Manasra n’était pas mort. Le gouvernement israélien s’était empressé de publier des images de l’adolescent recevant des soins dans un hôpital.
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La présidence de l’Autorité palestinienne a également dénoncé la sentence dans un communiqué.
« Cette décision va à l’encontre du droit international et des conventions qui appellent à la protection des enfants », a souligné un communiqué.
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L’ONG Human Rights Watch s’est dite troublée par le verdict. « Tous les standards internationaux sont clairs quant à la nécessité de diriger tous les efforts vers la réhabilitation des enfants » jugés, a dit une responsable, Sari Bashi. « Des peines aussi lourdes soulèvent des questions quant à l’engagement d’Israël à oeuvrer en ce sens ».