Face aux émeutes en France, les autorités françaises sollicitent les conseils des Israéliens pour faire face aux émeutes. Cette fascination pour les méthodes sécuritaires israéliennes soulève des interrogations…

La collaboration entre la France et Israël en matière de sécurité suscite des interrogations. Après le soulèvement des quartiers dits « populaires » suite au meurtre de Nahel par un policier, les autorités françaises ont sollicité l’aide de leurs homologues israéliens. Cette information, révélée par le média Israel Hayom, soulève des questions sur la fascination pour les méthodes sécuritaires israéliennes.

La France a déjà fait face à des mouvements sociaux importants ces dernières années, tels que les Gilets jaunes et la réforme des retraites. Cependant, l’ampleur des émeutes dans les banlieues du pays ces derniers jours semble avoir suscité des inquiétudes au plus haut niveau de l’État.

Cette demande d’assistance en matière de sécurité n’est pas surprenante pour les organisations de défense des droits des Palestiniens, qui dénoncent depuis longtemps la fourniture d’outils de surveillance par Israël au reste du monde.

Selon des experts, la France est fascinée par les méthodes sécuritaires israéliennes, en particulier les élites européennes. Cette fascination s’explique par la persuasion des Israéliens, qui affirment que les problèmes auxquels ils font face seraient similaires à ceux rencontrés en Europe, notamment dans les banlieues. Cette dépolitisation du problème crée un ennemi à éliminer.

« Les Israéliens vendent très bien leurs différents outils, en persuadant leurs interlocuteurs qu’ils ont exactement les mêmes problèmes qu’eux : là-bas, des camps de réfugiés “infestés par les islamistes” et qui représentent un danger pour leur existence, et en Europe, le même problème dans les quartiers populaires, avec des ‘’islamistes’’ qui détesteraient leur pays »

— Taoufiq Tahani, président de l’Association France Palestine Solidarité

Des liens étroits entre le gouvernement français et Israël sont également soulignés, notamment au sein du ministère de l’Intérieur. Cependant, le ministère n’a pas réagi aux révélations récentes. La coopération entre les deux pays s’est renforcée depuis les émeutes de 2005, avec notamment la formation des CRS français aux techniques israéliennes de gestion des émeutes.

Le gouvernement français semble être attiré par les avancées technologiques d’Israël, malgré les critiques sur les ventes d’armes à des régimes agresseurs. Des échanges de savoir-faire entre les deux pays ont eu lieu, et les méthodes de maintien de l’ordre utilisées par Israël sont étudiées de près à Paris.

« Il faut rappeler que [les autorités israéliennes] exploitent une population captive [le peuple palestinien] sur laquelle [elles] peuvent tester, de leur propre aveu, un arsenal qui aura également vocation à être exporté. En réalité, ils mettent à profit l’occupation »

— Inès Abdel Razek, directrice du Palestine Institute for Public Diplomacy

Cependant, certains mettent en garde contre l’importation de ces méthodes en France. Ils citent notamment l’utilisation de SMS géolocalisés pour menacer les manifestants, ou le déversement d’une eau chimique nauséabonde dans les zones palestiniennes. Ils estiment que l’application de ces méthodes d’occupation militaire à des problèmes politiques et sociaux en France serait désastreuse.

La coopération sécuritaire entre la France et Israël continue d’évoluer, malgré les critiques et les accusations d’apartheid à l’encontre d’Israël. Les conséquences de cette fascination pour les méthodes sécuritaires israéliennes en France démontrent bien le cynisme des autorités qui confondent causes et solutions.

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