Selon le quotidien britannique The Guardian, l’ancien héritier du trône de Ra’s AlKhayma, une des principautés du nord des Emirats Arabes Unis ( EAU) Cheikh Khaled Ben Saker AlQassimi ( 67 ans) a demandé l’aide d’Israël pour destituer l’actuel émir au pouvoir, son père.
Agé de plus de 90 ans, ce dernier est hospitalisé dans l’un des hôpitaux d’Abu Dhabi depuis le mois de juin dernier. Les affaires de l’émirat pauvre en ressources naturelles sont depuis supervisées par son autre fils, Cheikh Saoud Ben Saker ElQassimi, désigné comme héritier depuis la destitution du premier. Ce que conteste catégoriquement Cheikh Khaled.
Le journal révèle que l’émir évincé puis expulsé du pays en 2003 vers le sultanat d’Oman, a présenté sa demande d’aide israélienne auprès de l’ambassadeur de l’entité sioniste à Londres, Ron Brusser, le mois de mars dernier. La rencontre fut suivie de nombreux contacts téléphoniques au cours desquels l’ambassadeur lui a donné des conseils.
Dès lors, l’émir destitué s’est mis à accuser Ra’s AlKhayma, situé à 40 miles de l’Iran, d’être « un centre commercial important pour les Iraniens, par lequel transiteraient des équipements nucléaires dont ils ont besoin ».
Selon le journal, ces contacts avec les Israéliens ont été possibles grâce aux services qu’il s’est loué de l’avocat britannique Maitre Peter Cathcart, spécialiste dans les questions liées au transfert de legs, d’héritage et de testament.
Cathcart lui a organisé une campagne de relations publiques au cours de laquelle la somme de 4 millions de dollars a été versée aux membres des groupes de pressions américains et sionistes ainsi qu’aux experts militaires pour les amener à condamner le régime actuellement en place.
Alors que l’ambassadeur israélien à Londres s’est chargé d’intensifier ses contacts auprès de l’administration américaine, l’exhortant à imposer des sanctions à Ra’s AlKhayma, sur fond du projet nucléaire iranien.
Interrogé par le Guardian, le professeur Christofer Davidson, expert en questions politiques à l’université de Durham, a estimé "qu’un coup d’état israélien, même non sanguinaire dans l’une des régions les plus sensibles du monde, n’en demeure pas moins une question très gênante ».