Le Premier ministre japonais Shinzō Abe, dont le parti a triomphé aux élections législatives du 14 décembre, sera reconduit mercredi dans ses fonctions par le Parlement avant d’annoncer la formation de son gouvernement.
M. Abe et ses ministres ont collectivement démissionné tôt dans la matinée.
Une session plénière spéciale doit désigner ensuite (en début d’après-midi à Tokyo) le chef du gouvernement, qui sera sans surprise M. Abe, président de la formation dominante à la chambre basse.
Sur fond d’abstention record (près de 48 %), le Parti libéral démocrate (PLD) avait remporté le 14 décembre haut la main les élections législatives, avec 291 sièges sur 475, auxquels s’ajoutent les 35 de son allié centriste Nouveau Kōmeitō.
La victoire de la formation de M. Abe n’a étonné personne, tant l’opposition, divisée, était tout sauf en ordre de marche.
M. Abe devrait former son gouvernement immédiatement après sa réélection, vraisemblablement en reconduisant tous les actuels ministres, à l’exception de celui de la Défense, selon les médias.
Akinori Eto devrait être remplacé par Gen Nakatani, un familier des questions de sécurité nationale et de lutte antiterroriste.
Une cérémonie est prévue ensuite avec l’empereur Akihito, qui doit officiellement valider la composition du gouvernement, sans pour autant avoir son mot à dire.
Shinzō Abe entend poursuivre la politique lancée depuis décembre 2012, date de son retour au pouvoir après un premier mandat raté en 2006/07.
Son programme est d’abord économique, puisque le chef du gouvernement conservateur avait transformé le scrutin législatif en référendum pour ou contre sa politique « abenomics ».
Depuis sa mise en œuvre fin 2012, cette stratégie de largesses budgétaires, souplesse monétaire et réformes structurelles a dans un premier temps eu des effets positifs (baisse du yen, retour d’une inflation modérée et regain de croissance), mais elle s’est essoufflée ensuite et le Japon est retombé en récession au troisième trimestre de cette année à la suite d’une hausse de la taxe sur la consommation début avril.
« L’économie est la priorité, mais je veux aussi renforcer le rôle diplomatique du Japon et assurer sa sécurité », ne cesse de répéter le Premier ministre.
M. Abe souhaite profiter des années qu’il a devant lui pour faire avancer son ambition de réformer la Constitution et inscrire dans la loi des textes qui lui tiennent particulièrement à cœur, notamment sur la sécurité nationale et la défense.