Il a suffi d’une toute petite phrase pour que le Système consanguin médiatico-politique se lève d’un seul bond et hurle au scandale, au « nauséabond », au « carton rouge », bref, à tous les habituels éléments de langage pavloviens dès qu’une vérité un peu brutale est proférée par une personnalité dans les clous.
Mais Anne n’est plus dans les clous : sa campagne est foutue, elle prend le taureau par les cornes, et envoie du lourd.
Décidément, le Système est sensible, très sentible, là où il est fragile... On commence par Aphatie, fidèle au poste de chien de garde. Alors lui, on pourrait le remplacer par un algorithme.
Pour cette déclaration nauséabonde, le @partisocialiste devrait retirer son soutien à @Anne_Hidalgo. Étonnant, non ?
« Je n'aurais jamais pu tomber amoureuse d'un adolescent » : le tacle gratuit d'Anne Hidalgo à Brigitte Macron - Voici https://t.co/aZNwhYma7n— jean-michel aphatie (@jmaphatie) March 18, 2022
Évidemment, à droite et du côté des anti-Système, on applaudit la sortie d’Anne, qui du coup retrouve des couleurs. Non seulement elle admet être une vraie femme, mais en plus, elle tacle les cougars, et derrière, les femmes pédophiles.
La remontée stratosphérique d’Anne Hidalgo
La saillie du maire de Paris, alors en chute libre dans cette campagne, nous rappelle la sortie de Lassalle sur l’association Rothschild-Macron, Macron étant le cheval, Rothschild le jockey. C’est quand ils n’ont plus rien à perdre que nos hommes po ou nos people se lâchent, comme le Premier ministre Raymond Barre, en fin de vie, sur l’attentat de la rue Copernic et le lobby juif (2007), Bigard avec le 11 Septembre sur Europe 1 (2008), Mitterrand à d’Ormesson sur le lobby juif, Dieudonné avec son sketch sur le juif orthodoxe (bon, là, c’était pas fait exprès).
Interrogé par les journalistes sur ses propos après l’attentat de la rue Copernic en 1980, qui évoquaient « l’attentat odieux qui voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents », Raymond Barre a nié qu’il s’agissait d’un lapsus. Il s’est dit victime « d’une campagne menée [à l’époque] par le lobby juif le plus lié à la gauche ». « Le lobby juif est capable, pas seulement en ce qui me concerne, de mener des opérations indignes et je tiens à le dire publiquement », a-t-il asséné à la radio. (20 Minutes)
Après Mazarine Pingeot, Jean-Christophe Mitterrand est intervenu dans la polémique déclenchée par l’académicien Jean d’Ormesson, selon lequel, le 17 mai 1995, François Mitterrand aurait évoqué devant lui « l’influence puissante et nocive du lobby juif en France ». (Libération)
Ce sont toujours les mêmes – un groupe sociologique, ou une organisation informelle – qui répondent avec cette agressivité collective, comme si une seule voix parlait, celle d’un réseau. La toile vibre de partout quand un insecte se prend dedans. Le Système politico-médiatique fonctionne comme ce filtre géant, et le malheureux qui déroge à la pensée dominante se retrouve englué dans des fils, avec non pas une mais des dizaines d’araignées qui lui fondent dessus. La suite est généralement gore.
Cependant, en période de tyrannie médiatique (ou de parti unique), quand la parole publique est captée par une minorité, on peut choisir, pour agiter la toile et passer un message, de se jeter volontairement, par calcul, dans le filet. Cela permet de multiplier le message originel, même s’il est controversé, surtout s’il est controversé, contre un shit storm.
Hidalgo vient d’utiliser le réseau macronien pour augmenter la puissance de son message, et plus généralement, tous ceux qui en France évoquent la pédocriminalité ou le réseau sioniste, ces deux énormes tabous, en sont pour leurs frais, tout en bénéficiant d’une campagne média aussi puissante que gratuite. Imaginez, si un jour un fou croise le sketch de Dieudonné avec l’allusion d’Hidalgo : la pédocriminalité dans le réseau sioniste ! Heureusement, ça reste un fantasme, mais ce serait une sacrée campagne ! Non ? Bon.
Florilège des réactions épidermiques calculables des araignées
de la toile médiatique française
Nathalie Loiseau, européiste : Il y a celui qui a des propositions de fond pour notre pays. C’est Emmanuel Macron. Et il y a ceux qui touchent le fond. Exemple : « Je n’aurais jamais pu tomber amoureuse d’un adolescent » : le tacle gratuit d’Anne Hidalgo à Brigitte Macron
Jérôme Godefroy, boomer trois doses : À la ramasse dans une campagne inepte, la candidate du parti socialiste moribond en est réduite à faire des commentaires sur la vie privée du couple présidentiel.
Bruno Questel, socialiste : Après avoir perdu toute crédibilité, Anne Hidalgo a décidé de prendre le chemin de l’indignité
Enzo Morel, journaliste mainstream : Avec Anne Hidalgo, on n’est jamais sûr de ne pas tomber plus bas
Thierry de Cabarrus, balance Système : Alors là, ça pue vraiment, Anne Hidalgo
Zohra Bitan, zemmouriste de choc : Quelle honte ! J’en ai pitié pour elle ! Décidément c’est pas à la pelle que le PS s’achève c’est au bulldozer !
Face à cette meute de rottweilers pavloviens, la réaction de Laurence Beneux apparaît pleine de sang-froid, de lucidité et d’information.
Tomber amoureuse d'1 adolescent n'aurait pas été grave. Avoir une relation amoureuse avec son élève mineur, au mépris de la loi, l'était et envoie, aujourd'hui encore, un message désastreux de justice de classe, et nocif à la protection des mineurs, du sommet de l'État !
— Laurence Beneux (@Lau_Be1) March 19, 2022
Comme prévu dans toute campagne basée sur un scandale (c’est la phase 2, le rétropédalage obligé), Anne s’est rattrapée aux branches :
C’est une histoire d’amour qui a commencé au sommet de l’État. Ancienne ministre du Travail sous François Mitterrand au début des années 1990, Martine Aubry a collaboré dans son cabinet avec Jean-Marc Germain, membre actif du PS, et Anne Hidalgo, qui faisait ses premiers pas en politique après avoir travaillé en tant qu’inspectrice du travail. La désormais candidate à l’élection présidentielle est alors tombée sous le charme de l’ex-député PS des Hauts-de-Seine plus jeune qu’elle de sept ans.
Une différence d’âge incomparable aux 24 années séparant Emmanuel et de Brigitte Macron, comme a semblé le suggérer Anne Hidalgo dans un entretien accordé à Closer, disponible en kiosques depuis ce vendredi 18 mars : « Je ne me sens pas cougar ! Contrairement à d’autres, je n’aurais jamais pu tomber amoureuse d’un adolescent… »
Le jour-même, la femme politique a démenti avoir visé Brigitte Macron. « Ni dans la question posée par Closer, ni dans ma réponse, il n’y a eu de lien avec la belle histoire d’Emmanuel et Brigitte Macron », a affirmé sur son compte Twitter la candidate du PS. (Gala)
Ni dans la question posée par Closer, ni dans ma réponse, il n’y a eu de lien avec la belle histoire d’Emmanuel et Brigitte Macron. Ce n’est ni ma morale, ni mon éthique. Cette calomnie de Voici relayée scandaleusement, pour empêcher le débat social nous opposant, est une honte.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 18, 2022
Las, le mal est fait. Au fait, la différence d’âge entre Brigitte et Manu est bien de 24 ans ? Pourtant...
Un peu de sérieux : qui sont les femmes « cougar » ?