Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de Gauche, a estimé mardi que frapper militairement la Syrie serait « une erreur gigantesque ».
Interrogé par BFMTV et RMC sur des prises de position à Washington, Londres ou Paris, laissant augurer un projet de réaction militaire en Syrie en représailles contre une utilisation d’armes chimiques, l’ex-candidat à l’Élysée a tranché : « Ce serait une erreur gigantesque, peut-être le seuil d’une guerre beaucoup plus large que toutes celles que nous avons vues dans cette région. »
« Nous savons que les Nord-Américains ont l’habitude d’utiliser n’importe quelle sorte d’argument pour justifier une intervention militaire », a poursuivi l’eurodéputé. « Cette fois-ci, c’est le gaz. » « Prenez tous le temps du sang-froid », a recommandé M. Mélenchon.
« Il ne faut pas faire cette guerre », a-t-il insisté en rappelant que Carla del Ponte, ancien procureur du TPI, enquêtant pour l’ONU, avait assuré en mai que la rébellion syrienne avait utilisé du gaz sarin. « Les Syriens sont un prétexte pour les uns et les autres », pour « un jeu de dominos », a-t-il dit en citant les États-Unis, la Russie et le Qatar.
« Qui se trouve mieux depuis qu’on a tout cassé en Libye ? », a-t-il demandé. « Nous sommes des suiveurs » dans ce dossier, a-t-il assuré. « Pour nous donner de la contenance, de temps en temps nous aboyons plus fort que le reste de la meute. » Il faut travailler « à une solution politique », a demandé le dirigeant du Front de Gauche, « nous sommes sur la poudrière du monde », « on ne joue pas avec le feu ». « Ce ne peut pas être le système des shérifs », a-t-il dit.